Deux façons de pallier ce défaut fréquent

La première est de pratiquer le tir, arme arrêtée. Dans ce cas, il faut viser largement devant, comme si l’on voulait manquer l’animal en le devançant. On appelle cela couramment « le tir par interception ». Cette méthode n’est pas simple à mettre en œuvre car l’appréciation de la correction à faire n’est pas évidente. La seconde façon consiste à tirer avec l’arme en mouvement en réalisant un swing. Le fusil ou la carabine pointe tout d’abord l’arrière de l’animal. Puis, la visée remonte le corps de la bête dans un mouvement qui ne s’arrête pas. Lorsque la visée  parvient à la pointe du nez du sanglier, le coup part. De cette façon, le tir se fait dans une dynamique qui évite l’arrêt de l’arme, si souvent générateur du tir derrière. Cependant, cette technique n’est, ni instinctive, ni spontanée. Elle nécessite donc un minimum d’entraînement au sanglier courant afin d’acquérir ce geste très particulier. Le tir en arrière peut également être dû à un blocage du corps dans la rotation du buste. Ceci provient de la position des pieds avant le tir. Généralement, le tireur place naturellement ses pieds dans l’axe suivant lequel il voit arriver l’animal. Au fur et à mesure que ce dernier avance, le buste tourne. Les muscles ont alors tendance à se tendre et le mouvement se ralentit jusqu’au blocage. Les épaules ne peuvent plus tourner. Le tir passe alors derrière. Il faut s’astreindre à positionner les pieds dans la direction où l’on va tirer. Les épaules tournent pour venir prendre l’animal en ligne de mire ou dans l’objectif de l’optique si l’arme en est équipée. De cette façon, les muscles se tendent et, tout en suivant l’animal, vont agir comme un ressort et rappeler le buste de façon naturelle dans l’axe désiré du tir. Ce mouvement que l’on apprend sur les stands de tir est très fluide et donne de très bons résultats.

 

Le tir « dessous »

Il a, lui, généralement trois causes : la conformation de l’arme, la dureté de départ de la détente et l’appréhension au tir. L’arme doit être adaptée au chasseur, mais il faut savoir que la pente de crosse n’est pas toujours la même selon qu’il s’agisse d’armes destinées à la battue ou vouées à l’approche ou à l’affût. Ceci se remarque particulièrement sur les armes américaines qui sont assez peu pentées, car elles restent essentiellement destinées au tir à longue distance. Au niveau de la détente, un réglage trop dur ne peut qu’amplifier le phénomène du classique coup de doigt. Un passage chez l’armurier s’avère donc indispensable pour régler la course de la détente et tarer le poids de départ du coup à son optimum. L’appréhension au tir joue un rôle souvent mésestimé. La réussite se joue dans les quelques fractions de seconde qui précèdent l’appui sur la queue de détente. Très souvent, les yeux se ferment pendant quelques centièmes de seconde et créent ainsi un « trou noir » très préjudiciable à la précision du tir. On combat ce défaut en s’obligeant à tirer les deux yeux ouverts. En battue, manquer en tirant derrière ou dessous demeure un mal fréquent mais non rédhibitoire. Un travail significatif au stand sur la position des pieds et la souplesse dans le mouvement permet d’améliorer très nettement les résultats.

 

La caméra à l’aide du tireur

La façon d’épauler, de viser et enfin d’appuyer sur la queue de détente constitue un enchaînement qui conduira ou non à la réussite. Les défauts sont souvent multiples et peu perceptibles. De plus en plus utilisée, la caméra permet tout d’abord de filmer ces instants cruciaux, puis de les repasser au ralenti afin de les disséquer. L’analyse minutieuse des gestes apporte alors de précieuses indications afin d’apporter les corrections éventuelles.