La proposition de loi agricole portée par les sénateurs Duplomb et Menonville a été adoptée hier, à l’Assemblée nationale. Présentée comme une réponse à la crise agricole de l’hiver 2024, elle était contestée par une partie de la gauche, des ONG écologistes et les apiculteurs. En cause : le retour d’un pesticide néonicotinoïde controversé, l’acétamipride. Mais le texte, amendée par une commission mixte, a recueilli, en 2ème lecture à l’Assemblée nationale la majorité des voix (316 pour, 223 contre), un vote salué par la FNSEA, et les Jeunes agriculteurs. Pourtant, en retrait, la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, dénonce une « loi mortifère au service du libre-échange ». Quant à la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard,, elle loue une loi « équilibrée et cruciale » alors que sa collègue de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, regrette d'avoir « perdu » sur la mesure la plus commentée : la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de ce néonicotinoïde, interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe jusqu'en 2033. Le texte prévoit donc sa réintroduction, sans instaurer de délai, avec cependant une clause de réexamen par le conseil de surveillance trois ans après, puis annuelle, pour vérifier que les critères d'autorisation sont toujours remplis. La loi prévoit également des mesures pour faciliter le stockage de l'eau pour l'irrigation, dans un contexte de raréfaction liée au dérèglement climatique, ainsi que faciliter l'agrandissement, ou la création, de bâtiments d'élevage intensif.