En déplacement dans la Loire, jeudi dernier, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, a consacré son après-midi à la découverte de l’armurier stéphanois Verney-Carron, récemment repris par le groupe Rivolier. Sa visite a marqué les élus locaux, qui rappelaient que ça faisait longtemps qu’un ministre n’avait été vu à Saint-Étienne. Le président de Rivolier, Arnaud Van Robais, a présenté les contours de cette reprise, décidée en juin. « Verney-Carron est une institution. Nous reprenons toute la production et voulons bâtir un univers autour de la marque », a-t-il affirmé. La nouvelle entité, baptisée « Nouvelle Manufacture Verney-Carron », conserve 55 salariés sur 67, et produit actuellement 3 000 armes par an, contre une capacité potentielle de 7 000 à 10 000. L’objectif est de relancer une activité affaiblie par des années de difficultés financières. Parmi les projets phares : la fourniture du lanceur de grenades Cobra pour les CRS (3 000 à 4 000 pièces sur quatre ans), le développement de lanceurs de balles de défense pour polices municipales et particuliers, ainsi qu’une refonte de la gamme de fusils de chasse. Le groupe ambitionne également de relancer une filière française du petit calibre, et a signé un contrat pour produire 6 000 culasses de pistolets destinés aux administrations. Marc Ferracci a salué « une entreprise centenaire exemplaire par son savoir-faire » et y voit « l’incarnation du rebond industriel ». Il a souligné l’importance stratégique de la filière dans le contexte international actuel, rappelant que la loi de programmation militaire engage l’État dans le soutien à l’industrie d’armement. La question de la formation a aussi été évoquée : l’école d’armurerie de Saint-Étienne souhaite augmenter ses effectifs, ce qui suppose un feu vert ministériel attendu par les entreprises locales. Parallèlement, Verney-Carron mise sur l’apprentissage et forme une partie de ses salariés en interne.