En 2024, la perte de forêts à l'échelle mondiale a atteint des niveaux alarmants. Les dernières données du laboratoire GLAD de l'université du Maryland, accessibles via Global Forest Watch du World Resources Institute (WRI), révèlent que la déforestation a culminé à 6,7 millions d'hectares de forêts tropicales primaires, soit deux fois plus qu'en 2023. Pour la première fois, les incendies ont dépassé l'agriculture comme principale cause de destruction, représentant près de la moitié de la perte totale. Elizabeth Goldman, codirectrice de l'Observatoire mondial des forêts du WRI, sonne l'alarme : « Ce niveau de perte de forêts ne ressemble à rien de ce que nous avons vu en plus de 20 ans de données ». Elle appelle à une action collective urgente, soulignant l'impact critique des forêts sur nos économies, communautés et santé. Le Brésil a subi les pertes les plus massives, représentant 42 % de la déforestation totale, principalement due à des incendies exacerbés par la pire sécheresse jamais enregistrée. La Bolivie a également vu une augmentation dramatique de 200 % de la perte de forêt, dépassant la République démocratique du Congo pour la deuxième place mondiale, malgré sa moindre étendue forestière. La Russie et le Canada ont contribué à une augmentation globale de 5 % de la perte forestière mondiale, avec des incendies sévères dans leurs forêts boréales de plus en plus sensibles au climat. Il y a cependant des lueurs d'espoir : l'Indonésie a réussi à réduire de 11 % la perte de forêts primaires grâce à des mesures de restauration et de prévention des incendies. De même, la Malaisie a enregistré une baisse de 13 %, sortant pour la première fois du top 10 des pays en perte de forêt tropicale primaire.