L'exposition de Tamara Kostianovsky, « La chair du monde », au musée de la Chasse et de la Nature à Paris, a pris possession des salles jusqu’au 3 novembre 2024. Œuvre ambiguë, séduisante et répulsive, d’une beauté formelle époustouflante, Tamara Kostianovsky restitue la chair de la nature… en tissus qu’elle rassemble, découpe, colle et coud pour redonner une image de la vie, dans une « forêt enchantée aussi fascinante qu’inquiétante ». Avec subtilité et force, l’artiste explore des thèmes complexes et s’exprime avec des matériaux inhabituels, utilisés en trompes l’œil d’une beauté saisissante. Une trentaine d’œuvres ont été soigneusement sélectionnées et intégrées au sein de la salle d’exposition et du parcours permanent, mettant en lumière toute la diversité de ses réalisations. Elle invite le visiteur à une balade originale en forêt, entre beauté et violence, entre raffinement et férocité. L'artiste explique : « La série représente des carcasses qui se transforment en végétation, devenant des capsules qui hébergent des oiseaux et des plantes exotiques. Je conçois ces œuvres en termes de métamorphose. L'idée est de transformer l'image de la carcasse, qui, de lieu de carnage, devient une matrice où la vie prend racine, à la manière d'un environnement utopique… ». Toujours fidèle à la vision des fondateurs du musée, François et Jacqueline Sommer, cette exposition se matérialise par la mise en avant d’un dialogue créatif et pacifié entre l'Homme et le Vivant.