Depuis plusieurs décennies, le constat est amer pour le petit gibier en France. Alors que le grand gibier prospère, les petits animaux disparaissent dans un renoncement coupable. Cette disparité reflète non seulement la complexité des évaluations, mais aussi la diversité des situations locales, rendant inopérante la formulation d'une politique unifiée. Pourtant, l'urgence qui se faisait sentir dans les départements, semble ne plus être un sujet prioritaire pour les FDC. La première question est donc celle des objectifs : quelles sont les motivations derrière la volonté de restaurer les populations de petit gibier ? Si c’est simplement pour procurer des cibles aux chasseurs, cela révèle une vision très limitée de la conservation du patrimoine naturel. En revanche, si l'objectif est de restaurer l'équilibre écologique perturbé par les activités humaines, notamment l'agriculture intensive qui a transformé les paysages, alors la dimension écologique prend tout son sens. Quelques avancées méritent cependant d’être soulignées, mais la question des prélèvements reste au cœur du débat, puisque les quotas de prélèvements doivent désormais être strictement basés sur les densités de populations, garantissant ainsi une gestion durable des ressources. Cela implique que les initiatives locales doivent être extrapolées à une échelle nationale, pour avoir un impact significatif. Est-ce réalisable ? L'idée fait son chemin... Les chiffres montrent une réalité incontestable : selon les données du Ministère de la Transition Écologique, les populations de perdrix grises ont chuté de 80 % en vingt ans, tandis que celles des lapins de garenne ont subi une diminution alarmante de près de 90 %... Restaurer les populations de petit gibier demande donc une approche holistique, combinant conservation écologique, gestion cynégétique responsable et soutien actif des communautés locales. L'enjeu dépasse largement le cadre de la chasse pour toucher celui de la préservation du patrimoine naturel français. La route est longue et semée d'obstacles, mais la nécessité d'agir est pressante si l'on veut restaurer la diversité faunique et les équilibres écologiques pour les générations futures.