Rester planter derrière un arbre toute la journée n’est guère motivant, supportable peut-être dans les grandes chasses giboyeuses, mais rapidement décourageant dans des chasses plus modestes. Si la convivialité est mise en avant par les chasseurs les moins jeunes, les plus jeunes aspirent à autres choses, et aussi échapper, selon les régions, aux corvées d’après-chasse en fin de journée, pendant que la petite amie attend le retour de « l’homme des bois ». Bref, cette chasse statique, après quelques journées de ce régime, n’a plus rien d’attrayant, et seuls les déjà convaincus restent. Quant aux autres, ils vont voir sous d’autres cieux des loisirs plus en phase avec leur envie. Les anciens disaient, et c’est toujours d’actualité, que la chasse est un rituel en trois actes complémentaires, et quand l’un d’eux manque, l’acte de chasse n’est pas complet. Ce sont, dans l’ordre : la quête du gibier, la poursuite et la capture. En battue, rares sont les chasseurs qui arrivent à l’acte complet.
Le posté n’intervient que pour la capture, le traqueur sans chien pour la quête, et le traqueur avec chien(s) pour la quête et la poursuite. Cependant, à la chasse du petit gibier, l’acte de chasse devient complet, donc motivant et réjouissant si on le pratique avec un chien. C’est la fameuse chasse « à la billebaude » où l’on part à l’aventure, en équipe avec son chien, à la recherche d’un petit gibier, à poil ou à plume qui, après capture réussie, transformera son auteur en « grand chasseur adroit et compétent ».
C’est cet acte qui se terminera devant un plat sublimé par le talent du cuisinier, plus souvent d’ailleurs par celui de la cuisinière pour ce plaisir partagé. Ce sont les perdrix, faisans, pigeons, lièvres et lapins qui redonneront le goût de la chasse, à la seule condition que les études menées il y a plusieurs décennies soient reprises avec les moyens dont nous disposons aujourd’hui, plus avancés dans les connaissances... Revoir en plaine deux, voire trois générations côte à côte, cimentera autour de la chasse les familles, qui auront un but commun qui se poursuivra jusqu’à la table... Pour sauver notre loisir, il est donc crucial d’œuvrer pour le petit gibier. C'est là que réside non seulement la sauvegarde d'une pratique ancienne, mais aussi une lueur d'espoir pour l'avenir de la chasse, illuminant de nouveau les chemins oubliés de nos plaines.
Pour restaurer les effectifs des chasseurs : le petit gibier...
ACCUEIL
>
>
Pour restaurer les effectifs des chasseurs : le petit gibier...