Contrôler les densités pour préserver l’équilibre

Dans certaines zones riches en lisières, clairières et cultures à proximité, les densités dépassent parfois 30 chevreuils aux cent hectares, bien au-delà des seuils écologiques tolérables. Cette surdensité a deux conséquences majeures. D’une part, elle entraîne une pression excessive sur la végétation, notamment sur les régénérations naturelles forestières. Cela nuit à la diversité des essences, et compromet la durabilité des forêts. D’autre part, la compétition intraspécifique augmente, favorisant la transmission de parasites, les accidents de voirie, et une reproduction moins efficace. Le docteur Roucher, auteur de plusieurs études sur la dynamique des populations de cervidés, insiste sur ce point : « une population trop dense induit un affaiblissement général, les individus sont plus petits, les bois moins développés, et les maladies se propagent plus facilement ». La chasse du brocard en période calme permet donc une pression modérée, mais ciblée. Compte tenu de tous ces éléments, le chasseur gestionnaire et soucieux de maintenir son capital au plus haut niveau s’abstiendra donc, en juin, de prélever des grand et beaux brocards de façon à ce qu’ils participent pleinement au rut dès le début de juillet. En revanche, et cette chasse-là est sans doute la plus pertinente, il recherchera les brocards déficients, ce qui amène quelques fois de belles surprises sur des animaux affaiblis, malades ou accidentés, avec des têtes bizarres, des malformations ou réparations osseuses spectaculaires, suscitant toujours la curiosité. Certes la nature est bien faite, mais l’homme en sa qualité de super-prédateur est le seul à pouvoir s’ingérer aussi intimement dans la gestion réfléchie d’une espèce. La chasse du brocard, quand elle est pensée, encadrée et pratiquée dans une logique de gestion durable, n’apportera que des satisfactions...