En France, ce fut le lieutenant Jupin qui eut l’idée, en 1908, non pas de créer les « chiens soldats », déjà utilisés par tous les belligérants du monde, mais de les rétablir officiellement dans les régiments. Son idée fut rapidement reprise en Allemagne, en Russie et en Italie. A la suite d’expériences pratiquées au cours des manœuvres de 1911 et 1913, la Belgique adopta, à la veille de la première guerre mondiale, la traction canine. Elle trouva sa place devant les mitrailleuses Herstal et quelques bandes de 120 cartouches. Peu vulnérables, obéissants, faciles à nourrir et à entretenir, les chiens couplés pouvaient tirer sur route des charges de plus de 200 kg à la vitesse de six à huit kilomètres/heure. Si les plus robustes griffons (vendéens, nivernais, fauve de Bretagne) étaient dressés à ces tâches, les terriers trouvaient leur utilité dans la chasse aux rats qui pullulaient dans les tranchées, alors que d’autres servaient de messagers, ou de chiens de recherche de soldats blessés. Des services dans lesquels beaucoup périrent, ce qui, en leur mémoire, valait bien cette reconnaissance.

 

Deux années de dressage

Le dressage des chiens des forces de l'ordre (police, gendarmerie), de douanes et de l'armée nécessite, avec des sujets soigneusement sélectionnés pour leur capacités intellectuelles et physiques, au moins deux années de dressage et de perfectionnement à l'obéissance, la recherche et rapport d'objet, le franchissement d'obstacles, la défense, l'attaque, l'impassibilité aux coups de feu et, au sommet de son art, la recherche de l'homme. Chien sanitaire, mais de moins en moins sollicité car remplacé par la technologie des nouvelles communications, il recherchait les blessés en terrains accidentés. Aujourd'hui, ces chiens spécialisés ont une nouvelle charge de travail, en montagne (chiens d'avalanches) et de catastrophes naturelles (tremblements de terre, tsunamis).