Le programme CiTIQUE, au cœur d'une préoccupation majeure pour la santé publique, mobilise les Français à signaler les piqûres de tiques et à envoyer ces parasites au laboratoire « Tous Chercheurs » d’INRAE à Nancy. Lancé il y a huit ans avec l'ANSES, le CPIE Nancy-Champenoux et l'Université de Lorraine, ce programme CiTIQUE vise à comprendre l'écologie des tiques et les agents infectieux qu'elles peuvent transmettre, renforçant ainsi la prévention. En 2024, le programme a reçu 11 000 signalements de piqûres de tiques provenant de toute la France. Deux projets pilotes menés dans le Grand Est entre 2018 et 2024 ont révélé des défis spécifiques : une baisse de vigilance au début du printemps, conduisant à des tiques plus gorgées de sang retirées tardivement, et une prévalence élevée de piqûres chez les enfants de moins de 10 ans. Depuis 2017, plus de 60 000 tiques ont été envoyées au laboratoire « Tous Chercheurs », dont 75% provenaient de piqûres humaines et 25% de piqûres animales. Malgré une sensibilisation accrue, les tiques retirées en mars-mai, plus gorgées de sang, suggéraient un retrait tardif augmentant les risques d'infections. Les chiffres de signalements, en France, bien que sous-estimés, montrent un risque accru chez les enfants, surtout les 0-5 ans. CiTIQUE a aussi permis la tenue de 42 stages de recherche ouverts à tous, impliquant 500 participants et l'analyse de 1300 tiques. Les données montrent que 29,9% des tiques sont porteuses d'agents pathogènes, dont 14,5% de la bactérie de Lyme et 5% co-infectées. CiTIQUE a également mis en lumière que les tiques, initialement actives en mai-juin, nécessitent une vigilance dès mars, surtout dans les régions chaudes. Le site « ci-tique.fr » et l'application « Signalement TIQUE » facilitent les rapports, tout en montrant que 49% des piqûres surviennent en forêt et 23% dans les jardins.