Les changements climatiques imminents promettent des saisons imprévisibles, et l'avenir des mois chauds parait déjà tracé : encore plus chauds et encore plus secs. Ces conditions exacerbent l'impact sur la faune, notamment les chevreuils, dont les faons voient leur survie compromise par un déficit de lactation attribuable à une alimentation trop riche en matières sèches. Les tempêtes et autres phénomènes climatiques extrêmes sont également en hausse, menaçant quasiment toutes les espèces. Cependant, les grands animaux semblent anticiper ces événements, se regroupant en plaine probablement pour tenter de minimiser les pertes. Cette adaptation a été remarquée après les tempêtes de 1999 et 2001, suivies d'années prolifiques pour les sangliers, favorisées par l'expansion des zones encombrées de bois tombés. Quant à la montée des océans, source d'inquiétude pour les zones côtières densément peuplées, elle pourrait paradoxalement bénéficier au gibier, notamment au sanglier, qui excelle dans les milieux semi-humides comme en Camargue. En revanche, cette expansion des zones humides pourrait limiter l'espace vital des cervidés, moins enclins à s'adapter aux habitats côtiers inondés que les bêtes noires. À l'opposé de la montée des eaux, la désertification menace certaines régions, bien que sous nos latitudes, ces phénomènes demeurent sporadiques. Là encore, le sanglier, par sa capacité à survivre dans des environnements désertiques, montre une résilience face à ce type de dérèglement. Et puis il y a la pollution industrielle et la gestion forestière qui jouent également un rôle crucial. Les grands animaux européens semblent mieux équipés que l'homme pour faire face à ces changements, d’où leur chance de pouvoir s'adapter avec plus de succès que l'humanité. Une vision optimiste pourrait même envisager des politiques de conservation audacieuses, telles que la promotion de la reforestation pour augmenter les puits de carbone naturels. Cela pourrait non seulement bénéficier à la biodiversité mais aussi renforcer la résilience des écosystèmes face aux défis à venir. Pour le moment, ces hypothèses restent des rêves, non encore imposés par la réalité, mais demeurent une source d'espoir pour l’avenir.