Ils sont tous les quatre basés à Saint Panthaléon, à un quart d’heure de route du gîte du Clos de la Fontaine à La Bastide Marnhac, classé Maison d’hôtes de Charme, et où résident habituellement les chasseurs. Piscine, spa, chambres spacieuses au confort sans égal avec vue sur la campagne environnante, salle à manger d’intérieur haut de gamme, et une cuisine digne des meilleurs chefs assurée par le propriétaire du lieu : Didier Kettner. De quoi rendre le séjour des plus agréables… Au lendemain de la fête nationale, nous rejoignons donc Pierre Di Giovanni, le guide, pour une sortie du soir programmée le long d’une combe de plus d’un kilomètre.
Le jeune homme est sympathique, très avenant, et soucieux de bien s’adapter à la potentialité physique du vieux chasseur qu’il accompagne. Tenue de camouflage signée Markhor, jumelles, télémètre, et longue vue équipée en digiscopie, son équipement est très inspiré de son expérience montagnarde. Quant à Pierre le chasseur, il est plutôt dans la tradition habituelle des questeurs de brocards de l’Est de la France. Nous empruntons un chemin d’exploitation qui longe un flanc boisé, en léger surplomb d’une luzerne récemment fauchée. Les traces laissées par les va-et-vient des chevreuils trahissent une belle fréquentation. Le guide s’arrête au détour d’un virage, et demande à Pierre de se préparer à un tir éventuel. Ce dernier se met donc en appui sur son stable stick, prêt à tirer en direction du secteur indiqué. Le guide actionne alors son Buttolo, imitant avec insistance le cri du faon… et fait de suite bouger une chevrette que l’on aperçoit dans le petit bois en contre-haut. Est-elle accompagnée ?
Des brocards discrets...
Prudemment, elle s’avance vers nous, marque un temps d’arrêt, aboie, et reste hésitante quant à la conduite à tenir. Mais elle est seule… et finit par se fondre dans la végétation et disparaître. Nous reprenons notre marche et deux cents mètres plus loin, Pierre le guide reproduit le même scénario. Il réveille les sens d’une autre chevrette, malheureusement seule elle aussi. Nous poursuivons notre progression découvrant de nouveaux espaces, un pré à l’herbe verte, une parcelle un peu en friche, puis un champ de blé récemment fauché. Les appels répétés n’occasionnant aucun écho. Longeant maintenant l’éteule, je laisse chasseur et guide prendre un peu de distance, pour aborder une trouée s’ouvrant sur un champ déchaumé. A voir l’attitude du guide, je devine qu’un brocard est en vue. Lentement Pierre (le chasseur) se positionne sur le stable stick, l’œil dans la lunette. Les secondes sont longues… Je m’attends à la détonation du tir… qui n’aura pas lieu. L’animal, pour une raison inconnue, est rentré dans le sous-bois. La conclusion s’est jouée à un doigt, mais cette fois, c’est le brocard qui a gagné. Nous reprenons la marche, et au détour d’une trouée dans la végétation, le guide nous montre la tête d’une chevrette émergeant des hautes herbes, laquelle se décide finalement à rentrer au bois. Nous avançons de nouveau pour se positionner en lisière d’un nouveau découvert, mais les appels répétés, resteront vains. Le guide propose alors de regagner la voiture tout en restant très vigilant à l’abord des prairies. Mais la plaine restait vide… Après avoir repris la route, nous finissons la soirée par la visite d’un champ de luzerne sur un plateau où un beau 6 pointes a été repéré les jours précédents. Je laisse les deux Pierre officier en binôme, et reste à l’attente près du véhicule. Le brocard était bien au rendez-vous, certes assez loin, mais jamais il ne s’est trouvé dans une position favorable pour le tireur qui a préféré s’abstenir plutôt que de risquer une mauvaise balle.
Le lendemain matin...
La chasse au lever du jour dans ces paysages très accueillants pour beaucoup d’oiseaux reste un vrai bonheur. Merles et autres turdidés, passereaux de toutes sortes, huppes fasciées, loriots, rapaces, cailles des blés, accompagnent nos approches, curieux d’entendre les appels de Buttolo qui ne leurs sont pourtant pas destinés. Mais, comme la veille au soir, seules des chevrettes seront aperçues, les brocards n’étant pas encore suffisamment prêts à s’aventurer en terrain découvert, derrière les belles à satisfaire. Le rut n’en est qu’à ses premières manifestations, qui restent toutefois très timides. Seul en fin de chasse, un jeune brocard dissimulé dans la végétation d’une lisière, se fera surprendre par l’œil exercé du guide, mais jugé trop jeune, il sera tout simplement épargné. Dans cette pratique de chasse loyale et authentique, il est évident que le succès n’est pas de règle tous les jours, et ce que propose le staff des guides d’Ovini-Expéditions, reste de la belle chasse silencieuse du chevreuil, avec les outils dont dispose le chasseur d’aujourd’hui. Marches, pauses, observations, appréciations, appels… On est loin des tournées trop souvent pratiquées en voiture à la recherche des chevreuils, qui ternissent l’image de cette si belle chasse. Voilà pour ces deux premières sorties sans succès, qui ont donc précédés les six sorties suivantes aux cours desquelles Pierre Defaut a réalisé trois beaux brocards...
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