S’il incarne l'espoir d'une régénération naturelle face aux impacts dévastateurs de l'activité humaine sur les écosystèmes, il prône aussi le retour à une nature plus sauvage, dont celui des grands prédateurs. Contrairement à l’argument agité par les écolos, argument qui reprend l’exemple du parc de Yellowstone où les loups auraient contrôlé la population de cerfs de Virginie, il a fallu l’intervention du directeur du parc lui-même, qui a précisé que les loups n’y étaient pour rien, et que la nature avait repris vigueur après les incendies de 2018. Le rewilding n'est donc pas sans défis majeurs. Des exemples comme celui d'Oostvaardersplassen, aux Pays-Bas, soulignent les risques d'une approche mal ajustée. L'ambition de créer un écosystème autonome s'est heurtée aux conditions météorologiques, entraînant une crise de famine parmi les herbivores réintroduits. Mais le rewilding suscite aussi des préoccupations sociales et éthiques. Les conflits croissants entre les prédateurs réintroduits et les communautés rurales mettent en lumière des tensions inévitables autour de la promiscuité entre les humains et cette faune sauvage qui peine à montrer son utilité. Ces défis soulèvent des dilemmes éthiques sur la nature artificielle de la « sauvagerie » recréée et sur les véritables motivations derrière cette restauration... pas très naturelle. Si le rewilding représente une promesse de renaissance pour des écosystèmes dévastés, il exige une approche équilibrée, tenant compte des limites écologiques et des réalités sociales. Seule une gestion prudente et informée peut transformer cette ambition en succès durable, faisant de cet artifice une stratégie de conservation, mais aussi un testament à notre capacité à réparer et à coexister harmonieusement avec la nature.
Le rewilding, un concept de plus en plus controversé...
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Le rewilding, un concept de plus en plus controversé...