- Côte d’Or : les chevreuils jouent un rôle essentiel dans la surveillance du risque de maladie de Lyme. L’Entente de lutte et d’intervention contre les zoonoses (Eliz), un organisme public dédié à la prévention des maladies transmissibles par la faune sauvage, s’appuie sur ces animaux pour évaluer la présence de Borrelia, la bactérie responsable de la maladie chez l’humain. En effet, les tiques, vecteurs de la maladie, s’accrochent fréquemment à la fourrure des chevreuils, qui peuvent ainsi être exposés à différents agents pathogènes. En 2023, Eliz a lancé une vaste étude en Côte-d’Or pour cartographier le risque d’exposition à la maladie de Lyme à l’échelle du département. Ce projet, soutenu financièrement et scientifiquement par le Conseil départemental et le laboratoire départemental, repose sur l’analyse du sang de chevreuils. En réponse aux morsures de tiques infectées, ces cervidés développent des anticorps spécifiques contre la bactérie Borrelia. Leur détection permet ainsi d’identifier les zones les plus à risques pour la population. Grâce à cette méthode, les chevreuils agissent comme de véritables sentinelles biologiques, offrant un outil précieux pour anticiper et cibler les actions de prévention contre la maladie de Lyme.

 

- Dordogne : un agriculteur de Sainte-Croix a porté plainte après la destruction d’un piège à sangliers installé pour protéger ses cultures. Depuis avril, les agriculteurs formés peuvent légalement poser des pièges à sangliers, ces animaux étant classés comme « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » par arrêté préfectoral. En Dordogne, les sangliers sont responsables de 80 % des dégâts agricoles, selon la préfecture. Face à cet acte de malveillance, la préfète Marie Aubert a vivement réagi. Dans un communiqué, elle dénonce un geste allant « à l’encontre de la politique menée par l’ensemble des acteurs du monde rural » pour soutenir les agriculteurs face à la prolifération des sangliers. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour identifier les responsables de cette dégradation volontaire. Le piège étant désormais inutilisable, la préfecture a sollicité l’intervention de lieutenants de louveterie afin d’évaluer la présence des sangliers sur les terres concernées.

 

- Drôme : un loup a été abattu dans la nuit du 25 au 26 mai à Combovin, au pied du Vercors. L’intervention a été réalisée par un lieutenant de louveterie, dans le cadre d’un tir de défense simple, autorisé par la préfecture. L’animal s’apprêtait à attaquer un troupeau, selon les autorités. Ce tir s’inscrit dans les mesures mises en place pour protéger les élevages face aux attaques de loups, de plus en plus fréquentes dans la région. Ce n’est pas la première fois que la commune de Combovin est concernée : un autre loup y avait déjà été tué le 15 mars dernier, dans des circonstances similaires. Depuis le début de l’année, il s’agit du cinquième loup abattu dans le département, qui figure parmi les plus concernés par la prédation. À l’échelle nationale, ce tir porte à 57 le nombre de loups tués en France en 2025 dans le cadre des dérogations accordées à la protection du bétail.

 

- Gard : dans le quartier de Vacquerolles, à Nîmes, les habitants vivent un véritable cauchemar depuis plusieurs mois à cause de la prolifération des sangliers. Ces animaux s’aventurent désormais en plein jour jusque devant les maisons, renversant poubelles, détruisant jardins et grillages. L’insécurité est telle que certains riverains craignent même de sortir, redoutant une attaque, notamment pour leurs enfants. Face à cette situation critique, le comité de quartier a alerté à plusieurs reprises la mairie et la préfecture. En réponse, un lieutenant de louveterie est intervenu les 28, 29 et 30 mai 2025, abattant dix sangliers, dont huit en une seule journée. Ces tirs, réalisés près des habitations, ont permis de réduire temporairement la pression exercée par ces animaux sur le quartier. Néanmoins, les cadavres sont restés sur place trop longtemps avant enlèvement,  suscitant l’indignation des riverains.

 

- Loiret : dans une opération inhabituelle le matin du 4 juin, une équipe composée de trente agents de gendarmerie et de l'OFB a perquisitionné le domaine forestier de Fontenaille, appartenant à Olivier Bouygues, milliardaire bien connu. Situé dans le nord de la Sologne, près d'Orléans, ce domaine de 90 hectares est au centre d'une enquête après la découverte de cadavres d'oiseaux, dont certains d’espèces protégées. Les autorités, qui suspectent une destruction qui aurait pu se produite sur plusieurs années, ont mis les oiseaux morts sous scellés à des fins d’analyse. En plus de ces découvertes, les enquêteurs ont signalé la présence d'un enclos cynégétique. Les quatre gardes responsables de la gestion du domaine ont été placés en garde à vue, levée sans inculpation immédiate. Une enquête préliminaire pour délit de destruction d'espèces protégées en bande organisée est en cours, sous la supervision de la brigade de recherches d'Orléans.

 

 - Lozère : du 6 au 8 juin, s’est déroulé la 23e édition du Lozère Trail, un événement sportif majeur en pleine nature. Pour cette édition, l’association organisatrice Salta Bartas s’était associée à l’ONF pour reboiser une parcelle de la forêt domaniale des gorges du Tarn, ravagée par un incendie en juin 2022. Le sinistre avait détruit 62 hectares, nécessitant un reboisement adapté au contexte climatique actuel. Dans le cadre de ce partenariat, chaque inscription au trail incluait une contribution de 1 ou 2 €, selon le parcours, reversée à l’ONF pour financer la plantation de 6 400 arbres d’ici 2027. Cette initiative s’inscrit dans un engagement sur trois ans (2024-2026). Au-delà du financement, l’événement vise à sensibiliser coureurs et public aux risques d’incendie. Une signalétique sur le parcours rappelle l’objectif écologique du partenariat, tandis qu’un stand animé par l’ONF proposait des activités pédagogiques.

 

- Haute-Marne : le loup continue de s’attaquer aux troupeaux, suscitant des tensions croissantes entre éleveurs et défenseurs de la faune sauvage. Fin mai, après une attaque de loup sur les brebis de Nicolas Lacroix, éleveur amateur mais aussi président du Conseil départemental, la préfète Régine Pam a autorisé un tir de défense. Cette décision, conforme au protocole prévu dans le « Plan Loup », a néanmoins provoqué l’indignation de deux associations pro-loup : « Observatoire du Loup » et « Alliance avec les Loups », qui ont porté plainte contre la préfète pour « violation du droit de l’environnement. Les associations reprochent la rapidité de la décision, qu’elles assimilent à du « braconnage administratif ». En réponse, la préfète dénonce une manipulation des faits et rappelle que : « ... depuis janvier, 51 attaques de loups ont causé 203 victimes dans la région du Bassigny. Toutes ont été attribuées formellement au loup. Huit autorisations de tir ont été délivrées à ce jour, dont quatre le jour même des demandes, preuve d’une urgence réelle et d’une gestion équitable, indépendamment du statut d’élu de l’un des éleveurs concernés... La mise en œuvre des tirs est strictement encadrée et conditionnée par des dispositifs de protection des troupeaux. Malgré l’absence de prélèvement effectif de loups, les mesures prises ont permis de réduire la pression sur les élevages... ». Régine Pam rejette donc les accusations de favoritisme et se réserve le droit de poursuivre pour diffamation. Elle critique également le traitement médiatique unilatéral de l’affaire, rappelant que les décisions préfectorales s’inscrivent dans le cadre légal, dans l’intérêt de tous les éleveurs confrontés à une prédation croissante.

 

- Mayenne : entre le 1er avril et le 19 mai dernier, 193 sangliers ont été abattus dans le département, soit quatre fois plus qu’à la même période l’an dernier. Cette forte augmentation s’explique par un plan d’action mis en place par la préfecture pour répondre à l’ampleur des dégâts causés aux cultures agricoles. En un mois, 104 battues ont été organisées, un chiffre lui aussi triplé par rapport à 2024. Pour mener à bien ces opérations, la préfète a mobilisé dix lieutenants de louveterie, chargés de contenir la population de sangliers dont la prolifération entraîne des pertes conséquentes pour les agriculteurs. Selon la préfecture, cette régulation est devenue une priorité absolue afin de protéger l’économie rurale, fortement impactée par les dégâts aux récoltes. Les autorités locales entendent poursuivre les actions de régulation tout au long de l’année.

 

- Meuse : face à l’explosion des dégâts causés par les sangliers, la préfecture prolonge, jusqu’au 31 juillet une mesure exceptionnelle autorisant leur destruction. Cette décision intervient après l’enregistrement de près de 4 millions d’€ de pertes agricoles, sur près de 3 000 hectares. L’objectif est de lutter contre une surpopulation de bêtes noires, particulièrement nuisible entre mars et octobre, période où sont constatés 85 % des dégâts, alors que seulement 2 % des animaux y sont prélevés. Cette mesure permet donc aux chasseurs en plaine (95 % des ACCA du département) d’intervenir en accord avec les agriculteurs, sans avoir à s’acquitter du coût habituel du bracelet de prélèvement. Les tirs peuvent être effectués jusqu’à deux heures après le coucher du soleil, une souplesse censée améliorer l’efficacité des interventions. En parallèle, un arrêté de prorogation encadre la gestion de la chasse jusqu’au 29 novembre, dans l’attente de la révision du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC). Les discussions en cours pourraient également faire évoluer le plan de chasse des cervidés, et les règles entourant l’agrainage.

 

- Oise : le musée de la Vénerie de Senlis fêtera ses 90 ans le samedi 14 juin 2025, avec une journée riche en événements, célébrant l’histoire prestigieuse de la chasse à courre dans la région. Unique en Europe, ce musée abrite des chefs-d’œuvre de Desportes, Oudry ou Boldini, ainsi que des trophées et tenues emblématiques de la vénerie. Dès 11h, un grand défilé d’équipages avec leurs chiens et accompagnés par les sonneurs de trompes de chasse animera le centre-ville. Le musée en profitera pour inaugurer deux nouvelles expositions : « Les chasses de Carle Vernet » et « Tenues de veneurs par Charles-Jean Hallo », accompagnées de visites guidées tout au long de la journée. À proximité, le Prieuré Saint-Maurice accueillera une exposition d’art animalier contemporain, réunissant des artistes comme François Beaurin-Berthélémy, Marion Ferry ou Arnaud Fréminet. En après-midi, une conférence passionnante de Nicolas Bilot retracera l’évolution des forêts de la vallée de l’Oise au fil des siècles. Enfin, la journée se clôturera en musique avec un concert exceptionnel à la Cathédrale Notre-Dame de Senlis, réunissant les trompes du Rallye Atlantique et les grandes orgues, sous la direction de Nicolas Dromer et Marc Sacrispeyre. Entre art, patrimoine naturel et traditions, cette journée-anniversaire promet une immersion complète dans l’univers de la vénerie et l’histoire vivante de Senlis.

 

- Seine et Marne : à Savigny-le-Temple, sur le site de l’ancien Établissement Public d’Aménagement de Sénart, un vaste projet d’aménagement, la « Cité du cheval », a été retenu à l’issue de l’appel à manifestation d’intérêt lancé en juillet 2023. Parmi 13 dossiers reçus, cette proposition ambitieuse a su convaincre les collectivités locales et les partenaires du territoire. Sa réalisation est prévue à l’horizon 2029-2030. Porté par un groupement mêlant acteurs publics et privés, le projet s’ancre dans l’identité déjà existante du site, qui abrite un centre équestre et un château du XIXe siècle. Il prévoit de les valoriser en les intégrant dans un ensemble multifonctionnel autour du cheval. Y seront implantés : une clinique vétérinaire équine de pointe, un centre de balnéothérapie équine unique en Île-de-France, un pôle de formation dédié aux futurs moniteurs d’équitation, ainsi qu’un quartier résidentiel pensé pour cohabiter harmonieusement avec ces activités. Située à proximité de la forêt de Sénart et bien desservie par le RER D et l’A5, la commune de Savigny-le-Temple bénéficie d’un fort potentiel de développement dans le domaine des sports et loisirs de pleine nature. La Cité du cheval devrait renforcer l’attractivité du territoire, en créant de nouveaux emplois et en stimulant le tourisme équestre, déjà en plein essor dans le sud de la Seine-et-Marne. Selon les premières estimations, plus de 200 emplois directs pourraient être générés.

 

- Vosges : fin mai, une opération conjointe de contrôle a été menée à Bussang par l’ONF et la gendarmerie du Thillot. Cette initiative visait à lutter contre l’usage illégal et dangereux d’engins motorisés en milieu naturel, phénomène en recrudescence. Cinq motos circulant dans une zone interdite ont ainsi été interceptées. Les conducteurs ont été verbalisés et leurs véhicules saisis, conformément à la décision du parquet. Ce type de circulation est formellement interdit, en raison des risques qu’il engendre pour la sécurité des autres usagers, notamment les randonneurs, très présents en cette saison. La gendarmerie des Vosges rappelle que ces pratiques mettent aussi en péril la faune, la flore et les sols, déjà fragilisés. Les dommages causés par les engins motorisés sont souvent durables : ornières, érosion, destruction de la végétation. D'autres opérations similaires seront régulièrement organisées afin d'assurer le respect de la réglementation, protéger les usagers des sentiers et préserver les écosystèmes locaux.

 

- Yonne : depuis le début de l’année 2025, la prédation du loup dans l’Yonne connaît une nette recrudescence. Entre le 30 mars et le 30 mai, au moins seize attaques imputées au loup ont été enregistrées. Au total, 74 animaux d’élevage ont été tués depuis janvier. L’OFB a réalisé 39 constats d’attaques, dont 21 ont été confirmées comme étant l’œuvre du loup. Cinq autres restent à examiner, mais l’hypothèse lupine reste fort probable. Treize cas supplémentaires présentent une mortalité indéterminée. Le sous-préfet d’Avallon, Sébastien Hennon, indique une accélération notable des attaques.

 

A l’étranger

 

- Belgique : la mission de sauvegarde des coqs de bruyère se poursuit dans les Hautes Fagnes, mais les résultats 2025 restent mitigés. Cette année, 23 tétras-lyres ont été relâchés dans la nature, en provenance de Suède. Parmi eux, 17 mâles et seulement 6 femelles, un déséquilibre préoccupant pour une espèce déjà en difficulté. Bien que les autorités suédoises aient autorisé le transfert de 35 oiseaux, seuls 23 ont pu être capturés et transportés. « C’est déjà très bien d’avoir six femelles », tempère Johann Delcourt, attaché scientifique à l’Université de Liège, tout en reconnaissant que l’objectif initial n’est pas totalement atteint. Ce programme de réintroduction, essentiel pour tenter de sauver la population de tétras-lyres en Fagnes, continue donc dans un contexte difficile, le faible nombre de femelles, cruciales pour la survie de l’espèce, limitant les perspectives de croissance démographique.

 

- Namibie : un touriste de 59 ans a été tué par un lion dans un lodge de luxe situé dans une zone isolée du nord-ouest de la Namibie, a rapporté la police. L’homme campait avec d’autres visiteurs lorsqu’il a été attaqué, tôt le matin, en sortant de sa tente pour se rendre aux toilettes. Selon Ndeshipanda Hamunyela, porte-parole du ministère de l’Environnement, le lion l’a surpris à ce moment-là. D’autres campeurs ont tenté d’intervenir et ont réussi à faire fuir l’animal, mais la victime était déjà décédée. Une enquête est en cours, a précisé le porte-parole de la police, Elifas Kuwinga. Les lions impliqués vivent dans les zones reculées. En 2024, cette population comptait environ 60 adultes et une douzaine de lionceaux. Cet incident relance les inquiétudes concernant la sécurité dans les zones touristiques proches de la faune sauvage, alors même que les autorités cherchent à concilier développement touristique et protection des espèces.

 

- Nigéria : dans une ville nigériane, un restaurateur star, connu pour ses cuisses de poulet dodues, et ses prix imbattables, a été pris la main dans la carcasse. Depuis des mois, ce magicien de la marinade servait en réalité du vautour rôti à la place du bon vieux poulet grillé. Oui, du vautour, ce charognard à plumes que même les hyènes regardent de travers. L’arnaque a été dévoilée lorsque des voisins, intrigués par des sacs suspects, ont décidé de vider leurs sacs et celui du cuistot, façon de lui voler dans les plumes... À l’intérieur, des cous et têtes qui ne laissaient aucun doute sur l’origine de ces volatiles, qui, plumés, découpés et bien assaisonnés, ont trompé l’œil et l’estomac des clients. Au-delà de l’arnaque culinaire, l’affaire a mis en lumière le problème bien plus sérieux de la protection de certaines espèces. Pour cette viande bourrée de toxines, de parasites et autres joyeusetés invisibles à l’œil nu mais pas à l’intestin, le restaurant a été fermé illico, des analyses toxicologiques sont en cours, et les autorités jurent de retrouver toute la chaîne d'approvisionnement.

 

- Royaume-Uni : une orchidée rarissime, «  Sabot-de-Vénus » a été observée à l’état sauvage au Royaume-Uni pour la première fois depuis près d’un siècle. Jadis répandue, cette fleur à la forme unique avait disparu au début du XXe siècle, victime de cueillettes intensives à l’époque victorienne. En 1930, un unique spécimen fut redécouvert dans un lieu tenu secret des Yorkshire Dales, protégé depuis par des bénévoles. Grâce à un projet de réintroduction soutenu par le Yorkshire Wildlife Trust, et financé par Natural England, une nouvelle orchidée a été repérée à l’état sauvage sur un site de réintroduction. Ce succès est le fruit d’un travail patient entamé dans les années 1990, notamment par les jardins botaniques de Kew, qui ont lancé un programme de reproduction en récupérant des plants sauvages détenus par des particuliers.