- Creuse : le mercredi 21 mai, trois agriculteurs, membres de la Coordination Rurale 23, ont comparu devant le tribunal de Guéret, pour des faits survenus lors d’une manifestation en novembre dernier. Une centaine d’agriculteurs sont venus les soutenir, convergeant place Bonnyaud avec tracteurs et bennes. La défense a demandé la relaxe, contestant l’interprétation des faits comme outrage, le responsable de l’OFB a exprimé sa peur face à l’agressivité des échanges, et l’un des agriculteurs a raconté son interpellation traumatisante devant son fils de trois ans. Tout en reconnaissant la souffrance du monde paysan, la procureure a requis trois mois de prison avec sursis pour un des prévenus, cinq mois pour Paul Marchon, président du syndicat, et une simple amende pour le troisième. Le jugement sera rendu le 2 juillet.

 

- Doubs : depuis 2022, les chasseurs du département sont les seuls, en France, à bénéficier d’une formation dédiée au bien-être de leurs chiens, initiée par leur propre fédération. Unique en son genre, ce programme a été conçu pour répondre à un besoin souvent sous-estimé : la prévention plutôt que la réaction. À l’origine de cette initiative, la FDC, convaincue que l’avenir de la chasse passe aussi par une prise en compte accrue du bien-être animal. En trois ans, la formation a évolué : de simples rappels réglementaires, elle s’est transformée en un cursus complet mêlant vétérinaires, éducateurs canins, et même éthologues. Chaque année, de nouveaux modules viennent enrichir le programme, abordant des thématiques telles que la gestion du stress chez le chien, les soins post-effort ou encore l’alimentation adaptée aux races de chasse. « Il ne suffit pas d’avoir un chien performant, encore faut-il qu’il soit en bonne santé physique et mentale », souligne Hervé Cart, trésorier de la FDC, et grand passionné et utilisateur de chiens courants depuis plus de 25 ans. A ce jour, plus de 300 chasseurs ont suivi cette formation.

 

- Finistère : en mars 2023, à Brest, un incendie a ravagé les locaux de l’OFB, situés au port de commerce, quai de la Douane. Cet événement a eu lieu lors des manifestations tumultueuses et parfois musclées, de pêcheurs mécontents. Le bâtiment historique datant de 1902, qui abritait autrefois la capitainerie du port, a été sévèrement touché, avec la destruction complète de la toiture, des combles et du deuxième étage. Suite à cet incendie, les autorités ont rapidement planifié la reconstruction de locaux pour l’OFB. Les travaux de réhabilitation débuteront dès cet été et sont estimés à une durée de 18 à 24 mois. Cela vise à restaurer non seulement les structures physiques endommagées, mais aussi à rétablir le meilleur fonctionnement possible de l’OFB à Brest, dans un climat apaisé. Rappelons que cet incendie, déclenché le 31 mars 2023, avait été provoqué par un arsenal impressionnant de plus de 300 fusées de détresse et mortiers, tirés par des manifestants.

 

- Isère : la cour d'appel de Grenoble a confirmé la condamnation d'un chasseur isérois qui avait abattu un pygargue à queue blanche, espèce protégée en France. Initialement condamné à quatre mois de prison avec sursis et à la suspension de son permis de chasse, le chasseur avait fait appel, ainsi que le Parquet Grenoble. Mais, dans cette affaire, les parties civiles ont obtenu plus que le tribunal ne leur avait accordé en première instance, et la facture qui était de 60 000 € a été portée à 81 000 € pour préjudice écologique, et 3 000 € pour préjudice moral. Si la décision de la cour d'appel a été saluée par la LPO comme une « grande victoire », l'avocat du chasseur condamné a exprimé la surprise de son client face à cette décision et a indiqué qu'un pourvoi en cassation pourrait être envisagé.

 

- Jura : en mai, quatre jeunes lynx ont été relâchés dans le massif jurassien, à proximité des lieux où ils avaient été recueillis l’hiver précédent. Ces félins (3 femelles et 1 mâle) avaient été pris en charge par le centre de soins pour animaux sauvages Athénas. Victimes de collision ou orphelins, ils étaient incapables de survivre seuls dans la nature, et après plusieurs mois de soins, ils ont été jugés aptes à retrouver leur milieu naturel. Ils sont équipés de colliers GPS et seront suivis pendant un an, afin de surveiller leur adaptation.

 

- Nièvre : malgré une forte opposition citoyenne, la préfecture a autorisé deux périodes complémentaires de chasse au blaireau par la vénerie sous terre, par un arrêté signé le 14 mai 2025. Cette décision intervient à l’issue d’une consultation publique organisée du 17 avril au 8 mai 2025, conformément au Code de l’environnement. Sur les 396 contributions déposées par les citoyens, 364 (92 %) se sont exprimées contre l’allongement de la période de chasse. Les autres sont probablement ceux qui subissent les nuisances que les premiers ne voient que de leurs balcons. Cette opposition massive n’a cependant pas infléchi la décision du préfet, qui permet aux équipages de poursuivre la régulation des Taissons par la vénerie sous terre, au-delà des dates habituelles. La préfecture justifie ces périodes complémentaires par des considérations agricoles, affirmant que les blaireaux provoquent des dégâts sur les cultures et les infrastructures.

 

- Puy-de-Dôme : le 17 mai à Durtol, les lieutenants de Louveterie d’Auvergne-Rhône-Alpes se sont réunis en congrès régional, dans un contexte tendu. Ces agents, bénévoles de l’État, au service de la régulation de la faune sauvage, alertent sur l’augmentation des actes de malveillance à leur encontre. Menaces de mort, dégradations de véhicules, campagnes d’intimidation sur les réseaux sociaux suscite une hostilité croissante envers leur engagement. Créée sous Charlemagne, la louveterie a pour mission d’intervenir là où les chasseurs ne le peuvent pas ou ne sont pas autorisés à le faire. Ils gèrent donc des espèces qui causent ponctuellement des dégâts : sangliers, corvidés, cervidés, blaireaux et autres si besoin est. Ils opèrent sur décision préfectorale, dans un cadre réglementaire strict, et deviennent de plus en plus visibles du fait de leurs interventions en zones périurbaines. Leur action est donc indispensable pour prévenir les dommages agricoles et sécuriser les espaces publics. Cependant, face à ce climat hostile des écolos bornés, jamais concernés par les nuisances et se proclamant protecteurs des animaux, les louvetiers demandent un soutien ferme de l’État. Présent au congrès, le préfet du Puy-de-Dôme a appelé au discernement et au respect strict des règles, tout en assurant que les faits font l’objet de vérifications. Le président national de la louveterie, Julien Nicolas, invite quant à lui les louvetiers à systématiquement signaler les actes malveillants, assurant que les ministères concernés sont mobilisés pour protéger ces agents de terrain.

 

- Saône et Loire : la préfecture vient de lancer un appel à candidatures pour recruter huit nouveaux lieutenants de louveterie, en renfort des 21 actuellement en fonction. Ces bénévoles auront pour mission d’agir jusqu’au 31 décembre 2029 sous l’autorité du préfet, afin de réguler la faune sauvage et limiter les dégâts causés par certains animaux. Les missions confiées aux lieutenants de louveterie sont multiples, de la battue administrative aux tirs de nuit. Ils interviennent également sur les problématiques techniques liées à la faune sauvage, et participent à la protection des troupeaux contre les attaques de loups. Cette dernière tâche implique des surveillances nocturnes ou matinales, ainsi que la mise en œuvre de tirs de défense si nécessaire. Ces fonctions, exercées dans l’intérêt général, sont entièrement bénévoles. Les candidats doivent donc faire preuve de disponibilité, d’autonomie, et être capables d’assurer eux-mêmes les frais liés aux déplacements et à l’équipement nécessaire à leurs interventions. Les personnes intéressées sont invitées à transmettre leur dossier de candidature complet avant le 15 juillet 2025 à la Direction départementale des territoires (DDT) de Saône-et-Loire. L’envoi peut s’effectuer par courrier à : DDT de Saône-et-Loire, Service Environnement – Unité Milieux naturels et Biodiversité, 37 boulevard Henri Dunant, CS 80140, 71040 Mâcon Cedex. Il est également possible de candidater par mail à l’adresse suivante : ddt-env-chasse@saone-et-loire.gouv.fr. Le dossier de candidature peut être téléchargé sur le site officiel de la préfecture : www.saone-et-loire.gouv.fr.

 

- Sarthe : mercredi dernier, 21 mai, une battue administrative s'est tenue à Cormes, dans l'est de la Sarthe, mobilisant 35 chasseurs. Cette opération, supervisée par Jacky Beaumont, lieutenant de louveterie, a été organisée en réponse aux dommages significatifs constatés près de l'autoroute A11. A la demande de la préfecture, Cofiroute avait préparé le terrain, renforçant les mesures de sécurité telles que la réduction de vitesse et l'aménagement temporaire de la circulation, assurant ainsi la sécurité des riverains et des automobilistes. Le préfet de la Sarthe, Emmanuel Aubry, a visité le site pour superviser les opérations visant à sécuriser les parcelles affectées et leurs habitants. Cette battue avait pour objectif principal de protéger les cultures endommagées par les sangliers, lesquels représentent une menace pour l'équilibre des écosystèmes locaux.

 

- Var : le jeudi 15 mai, un gendarme n’a pas hésité à se jeter à l’eau pour sauver... un marcassin en détresse. La scène, capturée en vidéo et partagée par la gendarmerie du Var, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant admiration et émotion. Alors qu’une laie suitée tentait de remonter les parois abruptes du canal de Provence, à Signes, un marcassin, épuisé, peinait à sortir de l’eau. Quatre de ses congénères avaient déjà réussi à se hisser hors du canal, mais le dernier semblait incapable de retrouver la rive. Alerté par un policier municipal, un gendarme n’a pas hésité une seconde. Il a retiré son uniforme et plongé dans l’eau froide pour secourir l’animal. Ce geste touchant rappelle que les forces de l’ordre ne sont pas seulement garantes de la sécurité publique. Leur mission, souvent méconnue dans sa diversité, les conduit aussi à intervenir dans des situations inattendues. La gendarmerie du Var a salué l’abnégation de ce militaire, soulignant à juste titre l’humanité et l’engagement de ses équipes.

 

- Yvelines : c’est bien un loup gris qui a été retrouvé mort, le 30 mars dernier, à La Celle-les-Bordes, près de Rambouillet, a confirmé l’OFB dans son communiqué du 19 mai. L’analyse génétique a établi qu’il s’agissait d’un canis lupus issu de la lignée italo-alpine, une souche déjà identifiée chez les loups présents dans le sud-est de la France. Les causes exactes de la mort de l’animal restent pour l’instant inconnues. Les résultats des analyses toxicologiques et vétérinaires n’ont pas encore été rendus publics, mais l’hypothèse d’une mort non naturelle n’est pas écartée. En conséquence, une enquête pour destruction d’espèce protégée a été ouverte par le parquet de Versailles et reste en cours. Cette découverte relance les interrogations sur la présence du loup en périphérie de zones densément peuplées comme l’Île-de-France, la précédente observation remontant à 2021...

 

A l’étranger

 

- Canada : un juge de la Cour fédérale a rejeté une contestation judiciaire visant à empêcher l’abattage de près de 400 autruches dans une ferme de la Colombie-Britannique touchée par la grippe aviaire. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) avait ordonné cette mesure à la fin de 2024 après une éclosion du virus. La ferme Universal Ostrich Farm, située à Edgewood, avait obtenu un sursis en janvier 2025, espérant que les oiseaux, ayant survécu à la maladie, puissent contribuer à la recherche grâce à leur possible immunité collective. Mais le juge Russel Zinn a statué et précisé que la Cour ne pouvait pas considérer le bon état de santé actuel des autruches. Elles ont été abattues au grand dam des éleveurs, propriétaires de ces animaux.

 

- Espagne : la Fondation Artemisan a intégré le Conseil international pour la conservation de la faune sauvage (CIC) en tant qu'ONG membre, marquant une étape significative dans le domaine de la conservation par la chasse. Cette décision témoigne de la reconnaissance du rôle clé de la Fondation Artemisan en Espagne. Depuis sa création, à la fin de 2016, sous la direction de José Luis López-Schümmer, Artemisan s'est affirmée comme une voix majeure pour la conservation de la biodiversité à travers une chasse réglementée. En collaborant au sein de la Division des sciences appliquées du CIC, Artemisan contribuera activement au Plan stratégique 2030 du CIC et au Cadre mondial pour la biodiversité. Cette collaboration vise notamment à soutenir la gestion durable des espèces de gibier, à promouvoir les moyens de subsistance ruraux, et à encourager les initiatives One Health.

 

- Norvège : une expédition scientifique norvégienne, menée au Svalbard dans l’Arctique, a récemment réalisé des biopsies inédites de tissus graisseux sur des ours polaires, afin d’évaluer l’impact des polluants sur leur santé. Depuis un hélicoptère, un vétérinaire endort les animaux à l’aide d’une fléchette anesthésiante, permettant ensuite aux chercheurs de prélever des échantillons de graisse et de sang. Ces prélèvements sont exposés temporairement à des polluants et hormones de stress sur le navire avant d’être analysés en laboratoire. La méthode, développée par la toxicologue belge Laura Pirard, vise à reproduire en laboratoire les effets environnementaux réels auxquels les ours sont confrontés. En complément, des colliers GPS sont posés sur certaines femelles, seuls individus dont la morphologie permet une bonne fixation. Ces colliers, associés à de petits capteurs enregistrant la température corporelle et les battements cardiaques, permettent de suivre les déplacements et le mode de vie des ours sur une année. Cette mission s’inscrit dans le cadre du « programme ours », actif depuis 40 ans au sein de l’Institut polaire norvégien. Cette année, les huit chercheurs à bord du brise-glace Kronprins Haakon ont capturé 53 ours, dont 10 femelles accompagnées de leurs petits, et équipé 17 d’entre eux de colliers.

 

- Tchad : un tragique accident s’est produit le mercredi 14 mai près du village de Goz-Djarat, à l’est du parc national de Zakouma. Un avion de surveillance engagé dans une mission de suivi aérien des rhinocéros noirs, s’est écrasé peu après son décollage. Les deux hommes à bord ont péri dans le crash : Charles Van Eden, pilote sud-africain, et Nicolas Hamid Taloua, écogarde tchadien rattaché au ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable (MEPDD). Le parc de Zakouma, reconnu pour sa richesse écologique, mène depuis plusieurs années un programme ambitieux de réintroduction et de suivi des rhinocéros noirs, en collaboration avec des partenaires internationaux. Ce drame rappelle les risques encourus par les professionnels œuvrant quotidiennement à la préservation de la biodiversité. Le ministère a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, aux équipes de gestion du parc et à l’ambassade d’Afrique du Sud.

 

- Turquie : à l'approche de la période propice au tourisme de chasse, un piratage d’envergure inquiète les amateurs de sensations fortes, et notamment les chasseurs. Un pirate informatique a récemment mis en vente, sur le dark web, une base de données massive provenant du groupe hôtelier Eftalia Hotels, bien implanté en Turquie. Cette chaîne accueille chaque année de nombreux touristes européens, parmi lesquels une part significative de chasseurs venus traquer le fameux sanglier Attila, espèce emblématique de la région. L’offre de vente du pirate propose l’accès à plus de 16 millions de lignes d’informations contre... 3 700 dollars. Parmi ces données figurent les coordonnées complètes de centaines d’hôtels (adresses, numéros de téléphone, e-mails, géolocalisations, sites web...) ainsi que des détails sur le nombre de chambres et le profil des clients. Une véritable mine d’or pour les fraudeurs, spammeurs et escrocs en quête de victimes potentielles.

 

- Vietnam : une paire exceptionnelle de bois de cerf pesant... 2,760 kg, a été vendue pour plus de 40 millions de VND (environ 1 600 €), À Nghe An. Ce poids, qui parait faible aux chasseurs européens, est exceptionnel au Vietnam, et ce résultat est à mettre à l’actif d’un éleveur de cerfs asiatiques, installé dans le district de Quynh Luu, M. Tran Van Hoan. Le cerf en question, âgé de six ans, avait déjà produit une paire de bois de 2,7 kg l’année précédente. La réussite de cette « récolte chanceuse » a suscité l’intérêt de nombreux curieux venus voir les bois. Pour favoriser une telle croissance, la famille Hoan accorde une attention particulière à l’alimentation des cerfs : en plus des légumes et herbes du jardin, ils leur fournissent des féculents comme le son de maïs, le manioc et surtout du riz gluant frais...

 

- Zimbabwe : les conflits, entre éléphants et populations locales, s’intensifient, en particulier à cause de la sécheresse qui pousse ces animaux à s’aventurer dans les villages à la recherche de nourriture, détruisant cultures et infrastructures, et causant parfois des victimes humaines. Pour tenter de prévenir ces incidents, un système de surveillance en temps réel a été mis en place. Lancé par l’autorité zimbabwéenne des parcs en partenariat avec l’IFAW, ce dispositif repose sur le suivi GPS de certains éléphants, notamment des matriarches, permettant ainsi de repérer et anticiper les mouvements des troupeaux. Ces données sont transmises aux autorités et à des volontaires locaux, qui relaient les alertes via WhatsApp ou directement sur le terrain, auprès des villageois dépourvus de réseau. Grâce à l’application « EarthRanger », ces sentinelles de la brousse peuvent également enregistrer les observations faites sur le terrain pour enrichir la base de données. La zone tampon entre les espaces protégés et les terres agricoles est désormais matérialisée par des cartes numériques, facilitant l’intervention ciblée. Cependant, les défis restent immenses. Seize éléphants seulement sont équipés de colliers, alors que le seul parc de Hwange abrite environ 45 000 individus, soit trois fois sa capacité d’accueil... et les écolos font toujours obstacles à la chasse des pachydermes, empêchant les autochtones de profiter de cette ressource naturelle, les obligeant pour survivre, à déforester et défricher...