Administré par l'OFB, Sagir fonctionne en partenariat avec les FDC et les laboratoires vétérinaires départementaux. Opérationnel depuis 1986, le réseau couvre la France métropolitaine, les départements d'outre-mer, ainsi que les territoires australes et antarctiques français, pour la surveillance de la faune sauvage. Le réseau s'appuie sur des observateurs de terrain pour signaler les animaux morts, avec un soutien technique assuré par les FDC et l’OFB.
En été, surveillance des maladies les plus courantes chez le lièvre
- Coccidiose : c’est une maladie parasitaire sévère provoquée par des protozoaires du genre Eimeria, affectant principalement les jeunes lièvres âgés d’environ deux mois. Très contagieuse, elle se transmet par l’ingestion d’oocystes présents dans l’environnement, notamment dans les excréments contaminés. Une fois ingérés, les coccidies colonisent les cellules épithéliales du tube digestif, parfois également le foie et les reins, provoquant des lésions tissulaires graves. Chez le lièvre, les organes les plus fréquemment atteints sont les intestins, où les parasites causent des nécroses, des hémorragies et une inflammation aiguë. Les jeunes lièvres présentent alors des symptômes tels que diarrhée (parfois hémorragique), amaigrissement rapide, léthargie et déshydratation. L’évolution est généralement fulminante, et la mortalité atteint jusqu’à 70 %, en particulier en l’absence de traitement rapide. Le diagnostic repose sur l’examen coprologique (présence d’oocystes dans les selles) ou l’autopsie révélant des lésions caractéristiques.
- Tularémie : maladie infectieuse grave causée par la bactérie Francisella tularensis, le tularémie affecte principalement les mammifères sauvages, notamment les lièvres. L'infection se manifeste par une faiblesse générale, un comportement anormal, parfois une mortalité soudaine sans signes précurseurs. La bactérie peut être présente dans le sang, les organes internes ou les sécrétions des animaux infectés. Cette maladie est une zoonose : elle peut se transmettre à l’homme par contact direct avec un animal infecté, par piqûre de tique ou de moustique, ou par ingestion ou inhalation de particules contaminées. Chez l’humain, la tularémie provoque diverses formes cliniques selon la voie d’infection : ulcérations cutanées, adénopathies, troubles digestifs ou encore atteintes respiratoires sévères. En raison de sa transmissibilité, la tularémie est une maladie à déclaration obligatoire dans plusieurs pays. La prévention passe par la surveillance de la faune, la protection individuelle lors de la manipulation d’animaux sauvages, et le contrôle des vecteurs.
EBHS : appelé aussi syndrome du lièvre brun européen, l’EBHS est une hépatite virale spécifique aux lièvres, redoutablement contagieuse et responsable de pics de mortalité préoccupants. Apparue en France en 2010 dans le sud-est, cette maladie s’est depuis propagée, affectant gravement les populations locales, en particulier les jeunes individus plus vulnérables. Les cas sont majoritairement recensés à la fin de l’été et début d’automne, et se poursuivent jusqu’aux premières gelées. Toutefois, les vagues de chaleur récentes pourraient avoir favorisé la transmission du virus par les insectes vecteurs. L’EBHS n’est pas transmissible à l’homme. Cependant, la manipulation des carcasses de lièvres morts nécessite des précautions strictes : port de gants, désinfection régulière des mains et hygiène rigoureuse, afin de prévenir l’exposition à d’autres agents pathogènes environnementaux. Des campagnes de collecte et d’analyse des carcasses sont actuellement en cours afin d’évaluer l’impact réel de la maladie sur les populations de léporidés.