C’est une ruse bien connue dans le monde animal. On a tous en tête la fuite de la perdrix, aile ballante, faisant croire à l’animal blessé, proche de la capture. Pourtant, la rusée est en parfaite santé et ne cherche qu’à éloigner le danger de ses rejetons, figés dans une immobilité, indétectables. Mais quand le danger est encore plus près, la tromperie prend des proportions bien plus curieuses. Feindre sa mort est sûrement l’astuce la plus roublarde, la plus risquée aussi, que les animaux ont développé pour échapper à leurs prédateurs. Ce comportement, que l’on appelle « thanatose » ou simulacre de mort, est présent chez tous les animaux, des oiseaux aux mammifères, en passant par les poissons. Des chercheurs se penchent sur ces comportements, qui ont cependant d’autres buts que d’échapper à la mort. Si, en cas de danger, l’opossum de Virginie ouvre sa bouche, sort sa langue, vide ses intestins et expulse des fluides malodorants, il n’a d’autre but que de convaincre son prédateur qu’il n’est pas très bon à consommer. En revanche, chez l’araignée Pisaurina mira, les femelles s’attaquent souvent aux mâles. Ainsi, pour s’accoupler, le mâle s’attache à un petit paquet de nourriture et simule sa mort. La femelle emmène le repas, et lorsqu’elle commence à le manger, monsieur se réveille et… passe à l’action. Une expérience a permis aux scientifiques d’observer comment les renards se comportent avec leurs proies. Dès qu’ils étaient saisis, la plupart des oiseaux attrapés se faisaient passer pour morts. Les jeunes renards les apportaient alors jusque dans leur tanière pour les manger plus tard… laissant des proies s’échapper. C’est ainsi qu’avec l’expérience, les renards adultes ont appris qu’il fallait les tuer ou les blesser, s’ils voulaient faire bombance. C’est ce qui a donné le nom de « la dernière chance » à ce comportement. Si la proie bouge, elle est condamnée. Si elle simule la mort, elle a une petite chance de s’en tirer…
alabillebaude
La chasse... demain !