Une des différences notables entre le tir depuis un mirador et la pratique de la chasse au sol, est que le gibier ne se présente pas sous la même orientation. En effet, dans le cadre d'une chasse normale, l'animal, par rapport au chasseur, est généralement de face ou de dos, voire de profil, c'est-à-dire en « 2 D », alors que du haut d'un mirador, celui-ci s'observe en « 3 D », avec un effet de plongée. D'où la difficulté de visualiser correctement et rapidement la zone létale qui sera à coup sûr mortelle. Le problème étant posé, analysons les conditions du tir, en prenant, par exemple, les données suivantes : balle de 7 x 65 R de 173 grains, vitesse initiale de 820 m/s, vitesse restante à 100 m de 738 m/s ; canon de 60 cm de longueur ; hauteur de la lunette par rapport à l'axe du canon : 6,55 cm ; flèche de tir conventionnelle de 4 cm au-dessus de la ligne de visée. Le réglage initial donne approximativement une DRI à 44 m et une DRO à 175 m.

 

Depuis le haut du mirador

Quelle que soit sa hauteur, une évidence s’impose : connaître l’emplacement exact des organes vitaux de l’animal ciblé. Pour des distances inférieures à la DRI, la seule difficulté qui semble apparaître dans le tir au mirador, est l'aspect anatomique du gibier. Dans notre exemple, le projectile va percuter l'animal sous un angle égal à l'angle de la carabine sous l'horizon et, suivant le point anatomique visé, il y aura effectivement possibilité de passer au-dessous ou au-dessus du cœur, en avant ou en arrière. Aussi, au moment de tirer, il est primordial de visualiser le point d'impact de la balle, par rapport à la situation des organes vitaux. L'anticipation de l'impact ne sera pas la même, si l’animal se présente de face, de travers ou de ¾ quart, et presque en surplomb dans le cas d'un tir fichant à 45° voir plus. Par ailleurs, il faut se rappeler que, plus la hauteur du mirador est élevée, moins la correction éventuelle à faire sera nécessaire car, avec une hauteur de mirador plus importante, la distance parcourue par la balle augmente en se rapprochant de la DRI. La remarque est la même pour l'angle de site : plus celui-ci est proche de l'horizontale, moins il y aura également de corrections à effectuer. Il faut donc retenir que le point touché sera légèrement plus bas que le point visé, mais l’écart sera minime. La seule correction à faire est, dans la plupart des cas, de remonter légèrement l'extrémité de la carabine, l'amplitude de ce mouvement étant inversement proportionnel à la distance qui sépare l'œil du tireur de la cible sélectionnée. En revanche, au-delà d’une centaine de mètres, il faut se reporter aux tables balistiques préalablement constituées, et appliquer les corrections indispensables dues à un angle de tir oblique.