Un nouveau rapport, publié le 30 septembre 2025, alerte sur la place centrale qu’occupe encore l’Union européenne dans le trafic mondial d’espèces sauvages. Intitulé « Stolen Wildlife: The EU’s role as destination for wildlife traffickers – an update », le document met en lumière la persistance d’un commerce illicite florissant. Malgré des engagements répétés et un cadre réglementaire censé être l’un des plus stricts au monde, l’UE demeure l’une des principales destinations pour les trafiquants. Des ONG dénoncent des failles juridiques, des contrôles insuffisants et une demande toujours forte pour les produits dérivés d’animaux sauvages : peaux exotiques, trophées, oiseaux de compagnie, reptiles ou encore produits utilisés dans la médecine traditionnelle. Entre 2018 et 2024, des milliers de saisies ont été enregistrées aux frontières européennes, révélant un trafic très lucratif. Le rapport souligne que certains États membres, notamment les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et l’Espagne, figurent parmi les principaux points d’entrée du commerce illégal, profitant de ports et d’aéroports très fréquentés. La vente en ligne, en particulier via les réseaux sociaux et les plateformes de commerce électronique, a également facilité l’écoulement de spécimens protégés, souvent dissimulés derrière des annonces anodines. Les requérants appellent l’UE à renforcer son arsenal législatif et à harmoniser les sanctions entre États membres, encore trop disparates. Ils recommandent aussi d’accroître les moyens humains et techniques dédiés aux contrôles douaniers, et de mieux coopérer avec les pays d’origine des trafics, principalement situés en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ce commerce illégal d’espèces sauvages représente plus de 20 milliards d’€ par an à l’échelle mondiale, et en l’absence d’une action coordonnée et ambitieuse, l’Europe risque de demeurer un maillon faible de la lutte mondiale contre le pillage de la biodiversité.