Pour être classé « rapprocheur » et entrer dans la famille des « chiens spécialisés », il lui faut donc ces 4 qualités, ce que de rares jeunes chiens cumulent avec succès. L’expérience venant avec les années, les rapprocheurs remarquables sont des chiens relativement âgés, qu’il convient d’économiser le plus vite possible après le lancer, pour qu’il ne se fatigue pas inutilement derrière des chiens plus jeunes et plus résistants. Si tous les chiens peuvent faire vider l’enceinte à un sanglier, tous ne sont pas capables de le chasser convenablement. Les plus aptes se trouvent certainement dans nos vieilles races françaises. Il faut des chiens volontaires, courageux, endurants, rustiques, bien gorgés, de taille adaptée aux territoires sur lesquels ils évoluent. Les grands chiens seront à l’aise dans les futaies, mais handicapés dans les coupes sales, jeunes et basses, alors que les chiens de taille plus réduite excelleront sous les ronciers, mais seront vite distancés dans la traversée des coupes claires. Chaque race a donc ses avantages, ses petits travers et autres inconvénients. Au-delà des qualités propres, il y a le coup de cœur du chasseur. Il ne se commande pas et la passion aidant, chacun y trouve son compte. On a tous eu, par le passé, le meilleur chien de la contrée, celui dont on se rappelle les exploits, celui qui a fait « culbuter » le sanglier d’une vie, celui pour lequel, quand on en reparle, fait monter une grosse bouffée d’émotion…
Le sanglier attaqué prend très vite la mesure du danger qui le menace. En général, plus l’attaque est bruyante, plus il est prompt à vider l’enceinte. Dans ces conditions, il cherchera son salut dans la fuite rapide. Par contre, si l’attaque est timide et manque de perçant, il attendra les chiens et tentera de les dissuader de s’attaquer à lui, par des simulacres de charges qui le ramèneront à sa bauge. Si les chiens abandonnent, il aura gagné, peut-être provisoirement, la partie, et ces derniers iront voir un peu plus loin si un autre animal moins belliqueux n’accepterait pas de se faire mener. En revanche, si les premières menaces se transforment en ferme, alors, convaincu qu’il faut quitter les lieux avant l’arrivée des traqueurs, notre bête noire partira en se forlongeant, se fera rebattre et choisira ses refuites habituelles. Les races dites « de petite vitesse » sont plus spécialement désignées pour être employées à la chasse à tir. Une menée lente rassure la bête de chasse qui hésitera à prendre un grand parti. Elle cherchera le meilleur passage pour sortir de l’enceinte occupée par les chiens, offrant ainsi de belles occasions aux tireurs. On le voit, les aptitudes et qualités naturelles que doit posséder un bon chien à sanglier tiennent dans son nez et ses initiatives. Enfin qualité absolument primordiale, un chien à sanglier doit être courageux, hargneux pour tenir le ferme, sans être téméraire.