Vers une économie circulaire des algues proliférantes
Certaines initiatives existent déjà, comme des projets pilotes de méthanisation ou de compostage des algues vertes, mais ils peinent à percer, faute de stratégie globale. L’enjeu est triple : environnemental, économique et social. D’une part, la collecte des algues pourrait être rationalisée et professionnalisée, réduisant les coûts supportés par les communes littorales. D’autre part, la valorisation créerait des débouchés industriels durables, favorisant l’emploi local et la diversification économique dans des zones fragiles. Enfin, elle permettrait de transformer une nuisance en ressource, selon les principes de la bioéconomie circulaire. Pour réussir, cette démarche devra être conduite de manière transparente, sans éluder les limites techniques ou sanitaires d’une telle valorisation. La mission souligne la nécessité de fixer des standards de qualité et de traçabilité pour les produits issus des algues, et appelle à une coordination forte entre les ministères concernés (Écologie, Agriculture, Économie, Outre-mer). Elle recommande aussi de pérenniser les financements publics en faveur des projets innovants via des appels à projets ou des dispositifs comme France 2030. Si les algues vertes ont trop longtemps symbolisé l’impuissance publique face à une crise environnementale, elles pourraient demain devenir un exemple d’adaptation intelligente, conciliant écologie, économie et innovation territoriale.