Le sanglier a besoin de protéines animales, et c’est bien là le problème… Si un sol riche en vers de terre est garant d’une excellente ressource alimentaire pour les bêtes noires, cela amène de nombreux dégâts. Aussi opportuniste qu’omnivore, un sanglier adulte ingurgite, chaque jour, entre trois et quatre litres de nourriture, majoritairement d’origine végétale, et avec une préférence marquée pour les fruits forestiers. Les bêtes noires se gavent de glands, de faines, de châtaignes, mais malgré cette manne, le sanglier a aussi besoin d’un petit plus, une dose de protéines animales qui entre pour moins de 5% dans son régime alimentaire, mais dont il ne peut se passer. Ces protéines animales sont principalement constituées d’insectes, de vers de toutes natures et de petits rongeurs comme les campagnols ou les mulots. Parmi toute cette panoplie, le ver de terre tient une place importante, à condition bien sûr qu’il soit présent et… accessible. Mais la bête noire a le boutoir solide, et n’hésite pas à aller les chercher à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Ce sont les fameux boutis tant redoutés des agriculteurs, principalement sur prairies ou sur des cultures après maïs. En revanche, et là où la population de Sus scrofa n’est pas pléthorique, les sangliers participent, en forêt, à l’aération des sols, donc à l’amélioration de l’humus. Avec une moyenne d’une tonne à l’hectare, les vers de terre représentent la première biomasse animale naturelle. Sur cette surface, plus de 250 000 vers passent plusieurs centaines de tonnes de terre dans leur tube digestif, agissant sur la composition chimique du sol, amenant à un pH neutre, et modifiant la structure granulaire. Et ça aussi, c’est excellent pour l’irrigation des sols.