Au-delà des enjeux biologiques, les grands chantiers de la chasse en Europe sont profondément politiques et sociétaux. Dans plusieurs pays, la chasse cristallise les tensions entre monde rural et urbain, entre pratiques héritées et attentes contemporaines en matière de bien-être animal et de sécurité publique.
La France illustre cette polarisation, avec une chasse à la fois très encadrée juridiquement et fortement défendue par ses acteurs, mais régulièrement contestée par des ONG et une partie de l’opinion. En Allemagne et dans les pays nordiques, la chasse conserve une image plus consensuelle, perçue comme un outil de gestion des populations d’ongulés et de prévention des dégâts forestiers. À l’inverse, au Royaume-Uni, la dynamique est clairement restrictive : interdictions renforcées, remise en cause de la chasse à courre et priorité donnée au bien-être animal. Ces divergences nationales sont accentuées par l’évolution de la société européenne, marquée par une sensibilité accrue aux questions environnementales et une demande de transparence sur les pratiques de chasse. Dans ce contexte, la légitimité future de la chasse repose de plus en plus sur sa capacité à démontrer son utilité écologique, sa conformité au droit et son acceptabilité sociale. À l’horizon 2026-2030, les principaux défis seront donc la consolidation d’une approche scientifique partagée, la gestion apaisée des conflits liés aux grands prédateurs, et la redéfinition du rôle des chasseurs comme acteurs de la biodiversité plutôt que comme simples usagers de la faune sauvage. Plus qu’une remise en cause globale, c’est une transformation profonde du modèle cynégétique européen qui est en cours.
La chasse en 2026 : les grands dossiers sur le chantier...
ACCUEIL
>
>
La chasse en 2026 : les grands dossiers sur le chantier...