Ruses et défense du sanglier

Par les émotions qu’elle procure et peut-être aussi en raison des risques encourus, qu'il ne faut toutefois pas exagérer, la chasse du sanglier est un art. En battue aux chiens courants, à courre, à l’approche ou à l’affût, l’animal sait se défendre. Malgré sa mauvaise vue qui le rend incapable d'identifier une présence immobile, lors d'une fuite salutaire, avec des chiens qui « poussent », il filera droit devant lui, au hasard des coulées. Connaissant ce principe, le chasseur posté évitera de se positionner sur le passage, mais à une bonne distance de tir et si possible sous le vent. Le sanglier, et les spécialistes l’affirment, n'est pas capable, comme la plupart des mammifères, de distinguer les couleurs. Il lui reste donc le noir et blanc et toutes les nuances possibles. Pour compenser cette carence, il a, en revanche, un odorat et une ouïe particulièrement développés. Snethlage, dans ses ouvrages sur la bête noire dit de l'odorat du sanglier « qu'il est son organe principal ». Le groin est continuellement en mouvement et sait découvrir, profondément enfouis, les chrysalides, les nids de souris, les truffes et autres grains de maïs. Son ouïe est également très fine et bien des chasseurs ont eu à le regretter. Une portière de voiture qui se referme brusquement, l’armement sec d’une carabine, une branche qui casse sous la pression d’un pied et c’est toute la compagnie qui vide l’enceinte, avant même que les chasseurs ne soient placés…

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