Quel que soit le régime de feu, la température du canon augmente avec le nombre de cartouches tirées, dans un laps de temps donné. Un rapide calcul de la variation de température du canon montre que, en un temps extrêmement court, 30% de l'énergie totale produite par la combustion de la poudre propulsive, est consommée pour le mouvement de translation de la balle dans le canon, et que 10% environ sont consommés par l’échauffement de ce dernier. En fait, l'analyse thermique complète est difficile, car de nombreux paramètres interviennent. Entre autres, le choix de la poudre progressive (masse, composition, forme), la forme géométrique du canon ainsi que les matériaux qui le constituent, la munition utilisée (nature du revêtement du projectile, sa masse et sa vitesse initiale), sans oublier les conditions atmosphériques du moment (été, hiver)… Cependant, une observation plus pragmatique du phénomène est possible en se fiant au propre ressenti du tireur. Mais attention, car à 50° C, en touchant le canon à main nue, il y a déjà un risque de brûlure. Le canon monte en température après plusieurs cartouches tirées à la suite et il faut tenir compte du transfert thermique entre sa surface externe et l'air environnant, considéré immobile à la température constante. Il est alors facile de montrer que le canon se refroidit selon une loi exponentielle décroissante du temps. L'échauffement du canon d'une arme à feu est donc un phénomène complexe, difficilement quantifiable, mais sa montée en température dépend principalement de la cadence et de la durée des tirs. Si des températures très élevées sont relevées en régime automatique, à la chasse le phénomène est anecdotique et l'amplitude des variations de température du canon n'a aucune influence sur la précision de la visée. Le temps pour que le canon se refroidisse est, par contre, un processus thermodynamique simple. Cependant, certains facteurs extérieurs peuvent, en plus ou en moins, modifier sa durée (air agité, température et l'hygrométrie de l'air ambiant, une soudaine averse de pluie, ou encore en montagne, quand on gagne de l’altitude…). En résumé, lors du choix qui précède l’achat, il vaut mieux opter pour un canon suffisamment étoffé, et au stand, vous éviterez de laisser trop longtemps une cartouche dans la chambre, et surtout… vous assurerez la modification du réglage de l’optique, si elle est nécessaire, après le deuxième ou troisième coup tiré, donc dans un canon qui n’est plus froid, mais pas encore chaud. Au-delà d’un nombre de tirs consécutifs plus importants, prenez votre temps entre chaque série, et… ouvrez la culasse afin de favoriser la libre circulation de l’air. Cela évitera une usure prématurée de l’arme et lui conservera ainsi son potentiel de précision.