Le Conseil d’État a ordonné, le 24 septembre 2025, la suspension de l’arrêté ministériel du 28 août 2025 autorisant la capture de 98 702 alouettes des champs au moyen de pantes (filets horizontaux) dans quatre départements du Sud-Ouest : la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. Cette décision fait suite à une requête en référé déposée par la LPO et One Voice, qui dénonçaient une atteinte grave à une espèce en déclin dont les effectifs ont chuté d’environ 25 % en vingt ans. Le juge des référés a estimé qu’il existait un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté, notamment au regard de la directive européenne « Oiseaux », transposée dans le droit français. Le Conseil d’État rappelle que le statut prétendument traditionnel de la chasse ne justifie pas une dérogation automatique aux normes de protection. Selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC), cette décision est « injuste et inacceptable ». Elle accuse le Conseil d’État de privilégier une « idéologie verte » au détriment du droit et du bon sens, et de ne pas avoir examiné les arguments techniques et scientifiques présentés par le ministère et les fédérations cynégétiques. La FNC défend que l’arrêté respectait la directive « Oiseaux » et affirme que les quotas fixés représentent une part minime (0,062 %) de la mortalité naturelle de l’espèce. Elle souligne aussi que cette pratique serait une tradition patrimoniale du Sud-Ouest qu’il faut préserver, et appelle les parlementaires à agir pour réviser l’interprétation de la directive européenne.