Originaire d’Amérique du Nord, l’ambroisie s’est progressivement installée en France, importée par inadvertance à la fin du 19e siècle, à travers des semences agricoles ou du fourrage militaire. Cette plante invasive, de la famille des Astéracées, est devenue l’une des principales préoccupations des pouvoirs publics. Son caractère hautement allergisant et sa prolifération rapide représentent un enjeu sanitaire et économique majeur, avec un coût estimé à plus de 26 millions d’euros par an, rien que pour les soins liés aux allergies. L’ambroisie à feuilles d’armoise est aujourd’hui présente sur la quasi-totalité du territoire, après avoir conquis Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Sa cousine, l’ambroisie trifide, encore plus imposante, commence également à inquiéter. Ces espèces se propagent d’autant plus facilement qu’elles n’ont pas emporté avec elles leurs ravageurs naturels, ce qui rend leur régulation particulièrement complexe. Un seul plant peut produire des milliers de graines capables de rester viables plusieurs années dans le sol, assurant ainsi une expansion continue. Les conséquences sont multiples. Sur le plan sanitaire, le pollen de l’ambroisie provoque de violentes réactions allergiques : rhinites, conjonctivites, asthme, atteignant des centaines de milliers de personnes chaque année. Cette situation engendre une forte pression sur le système de santé : consultations médicales, traitements antihistaminiques, arrêts de travail. Le coût réel dépasse largement l’estimation officielle de 26 millions d’euros, si l’on prend en compte la baisse de productivité et l’impact sur la qualité de vie. Sur le plan agricole et environnemental, l’ambroisie concurrence directement les cultures, en étouffant les jeunes plants de tournesol, de maïs ou encore de légumes. Certaines espèces atteignent jusqu’à quatre mètres de haut, formant de véritables barrières végétales. À terme, elles menacent la biodiversité locale en occupant les sols au détriment des plantes indigènes. Face à ce fléau, un dispositif réglementaire spécifique a été instauré en 2017 dans le Code de la santé publique. Préfets et communes doivent mettre en place des plans de lutte, soutenus par des référents locaux formés pour identifier et coordonner les actions. La participation citoyenne est également essentielle : chacun peut arracher les plants sur sa propriété ou signaler leur présence via la plateforme signalement-ambroisie.fr ou son application mobile.