À Mont-de-Marsan, le hall de Nahuques affichait complet vendredi 21 novembre, lors de la réunion publique organisée par la Fédération départementale des chasseurs des Landes. Plus de 800 personnes, passionnés, élus, jeunes chasseurs mais aussi curieux, étaient présentes pour faire le point sur l’avenir des chasses traditionnelles. Le président des chasseurs landais, Jean-Luc Dufau, ne cachait pas sa satisfaction : « On manque de chaises… Il a fallu ajouter des tables en bout de salle ». Une affluence qui témoigne d’un soutien fort à ces pratiques, au moment où elles sont régulièrement remises en cause sur le plan juridique et politique. Au programme de la soirée, deux techniques emblématiques du Sud-Ouest : la chasse aux alouettes aux pantes et la chasse à la palombe aux filets, notamment dans les célèbres palombières. Longtemps transmises de génération en génération, ces chasses représentent un véritable patrimoine rural. Elles reposent sur des savoir-faire précis, maîtrisés et souvent spectaculaires, qui fascinent autant qu’ils suscitent parfois la controverse. Le ministre délégué à la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, s’était d’ailleurs immergé quelques jours plus tôt dans une palombière de Pujo-le-Plan, découvrant sur le terrain le travail patient, la technique et la convivialité qui entourent cette tradition. Mais ces pratiques ne sont pas exemptes d’enjeux environnementaux. L’impact sur la faune sauvage est au cœur des débats. Les chasseurs défendent une activité qu’ils estiment durable, encadrée et contributive au suivi des populations d’oiseaux migrateurs. Ils rappellent que la pression de prélèvement reste limitée, que ces chasses reposent sur l’observation fine des flux migratoires et qu’elles s’inscrivent dans une gestion locale des milieux. Le cas du pigeon ramier, ou palombe, cristallise particulièrement les tensions. De plus en plus classé « indésirable » dans de nombreuses régions en raison des dégâts agricoles et de sa croissance démographique, l’oiseau devient paradoxalement l’objet d’une volonté de protection intégrale de la part de certains opposants à la chasse. Ces derniers s’inquiètent du rôle cumulatif des prélèvements lors de la migration. Les chasseurs, eux, défendent au contraire la nécessité d’une gestion raisonnée d’une espèce désormais très abondante, et rappellent que les palombières font partie des paysages et de la culture du Sud-Ouest depuis des siècles.