Festivals et temps forts 2025

La saison 2025 a offert plusieurs occasions de voir cette tradition en action, lors de festivals spectaculaires. Ils marquent non seulement les apogées de la chasse à l’aigle au cours de l’année, mais aussi les moments sociaux essentiels : compétitions d’agilité et de vitesse des aigles, démonstrations de dressage, tenue de costumes traditionnels, courses de chevaux, dépôts symboliques, échanges culturels. Le « Golden Eagle Festival » qui se tiendra le week-end prochain, 4 et 5 octobre, à Bayan-Ölgii, sera le point d’orgue de 2025. Il clôturera la fin de la série des festivals et marquera l’ouverture officielle de la période de chasse, moment où les aigliers mesurent les progrès de leurs oiseaux entraînés pendant les mois précédents.

 

La province de Bayan-Ölgii

Située à l’extrême ouest de la Mongolie, frontalière avec la Russie et la Chine, Bayan-Ölgii est la seule province à majorité kazakh, environ 93 % de sa population. Son relief est dominé par les montagnes de l’Altaï, avec des pics dépassant 4 400 m (dont le mont Nairamdal), des forêts de mélèzes, des vallées profondes et des rivières tumultueuses. Le climat y est rude : des hivers longs et glacés, avec neige abondante, contrastent avec un été court mais intense. La biodiversité est riche : outre les aigles, on y rencontre renards, loups, lièvres, et parfois même des léopards des neiges dans des zones plus reculées. Les raisons de participer à ces rencontres sont multiples : observer les techniques de chasse et de dressage dans leur contexte authentique, rencontrer les familles d’aigliers, comprendre les transmissions de savoir, et photographier les paysages grandioses de l’Altaï, les yourtes ainsi que les semi-nomades dans leurs tâches quotidiennes.

 

Une lecture scientifique de la chasse à l’aigle royal

Au-delà de la dimension culturelle et traditionnelle, la chasse à l’aigle constitue aussi un objet d’étude fascinant pour les biologistes et ornithologues. L’aigle royal possède des caractéristiques anatomiques et physiologiques qui expliquent son efficacité exceptionnelle comme prédateur. Sa vision est environ quatre à cinq fois supérieure à celle de l’homme, grâce à une double fovéa et une densité extrême de photorécepteurs. Ses serres développent une force de préhension de plus de 400 newtons, capables de neutraliser un renard en pleine course. Ses adaptations au climat de l’Altaï sont tout aussi remarquables. Son plumage multicouche lui permet de résister à des températures hivernales descendant sous les –30 °C, tandis que ses larges ailes favorisent le vol plané en haute altitude, économisant l’énergie dans un environnement où les proies se font rares. Sur le plan comportemental, la coopération entre l’aigle et son dresseur repose sur un apprentissage associatif raffiné, mêlant renforcement positif, socialisation et mémoire adaptative. Contrairement à d’autres rapaces, l’aigle royal est capable de reconnaître des signaux distinctifs et d’adapter ses comportements selon les terrains. Enfin, les pratiques kazakhes ont une dimension écologique insoupçonnée. Les aigliers prélèvent peu de jeunes oiseaux et relâchent la majorité d’entre eux après plusieurs années de chasse, contribuant à un cycle raisonné qui ne compromet pas les populations sauvages. Cette interaction millénaire illustre ainsi un équilibre rare entre tradition humaine et conservation de la biodiversité, un modèle vivant où sciences naturelles et savoirs ancestraux se rejoignent dans les hautes terres de l’Altaï.

 

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