Le marché français des armes de chasse se caractérise par un paradoxe : une pratique profondément enracinée dans la culture et l’histoire du pays, mais confrontée à une baisse progressive du nombre de chasseurs. Aujourd’hui, la France compte environ un million de chasseurs, soit moitié moins qu’il y a quarante ans. Malgré cette érosion, le marché reste actif, porté par des pratiquants attachés à un équipement de qualité et respectueux des normes de sécurité et de réglementation en vigueur. Les armes de chasse, qu’il s’agisse de fusils à canon lisse pour le petit gibier ou de carabines à canon rayé pour le grand gibier, représentent l’un des segments économiques les plus significatifs de la filière, complétés par les munitions et accessoires spécialisés. La distribution repose principalement sur les armureries spécialisées, offrant conseil, entretien et services, tandis que la production nationale reste limitée et largement complétée par des importations en provenance d’Italie, de Belgique, d’Allemagne ou d’Europe centrale. Les fabricants français historiques subsistent, mais occupent des niches, souvent sur le haut de gamme ou les modèles traditionnels. Ces dernières années, le marché a été marqué par plusieurs tendances notables. Les chasseurs, bien que moins nombreux, ont tendance à investir davantage dans leur équipement, privilégiant précision, fiabilité et longévité. Les carabines modernes, l’optique de tir et les accessoires associés connaissent ainsi une croissance soutenue. Parallèlement, les évolutions réglementaires et environnementales façonnent la demande : la transition vers des munitions sans plomb, notamment pour la chasse en zones humides, contraint les fabricants et distributeurs à adapter leur offre, tandis que certains calibres polyvalents deviennent de plus en plus recherchés. L’innovation, qu’il s’agisse de munitions alternatives, d’armes modulaires ou d’accessoires ergonomiques, constitue un facteur clé pour maintenir l’attractivité du marché. Le principal défi demeure le déclin du nombre de chasseurs, lié au vieillissement de la population, aux changements sociétaux et à une perception parfois critique de la chasse dans l’opinion publique. À cela s’ajoutent des contraintes réglementaires strictes concernant l’achat, le stockage et le transport des armes, qui peuvent freiner l’entrée de nouveaux pratiquants. Le marché fait également face à la concurrence internationale et à la fragilité de l’industrie nationale, confrontée à des coûts de production élevés et à des volumes limités. Malgré ces contraintes, les perspectives restent globalement stables. Le marché devrait continuer à croître modérément en valeur plutôt qu’en volume, porté par le haut de gamme, la spécialisation et l’innovation. La capacité du secteur à s’adapter aux évolutions réglementaires et environnementales, à moderniser son image et à attirer de nouvelles générations de chasseurs sera déterminante pour son avenir.