Certaines traditions façonnent une nation plus sûrement que n’importe quelle directive, et la chasse en fait indéniablement partie. Or, cette tradition se trouve aujourd’hui menacée par l’interdiction du plomb dans les munitions de chasse, portée par Bruxelles. Face à cette décision, Laurence Trochu et Eddy Casterman, élus du parti Identité-Libertés, proposent de s’opposer fermement à cette mesure, qu’ils jugent « brutale et déconnectée des réalités rurales ». Selon eux, cette interdiction met en péril non seulement une pratique ancestrale, mais aussi un pan entier de l’économie locale.
Leur position s’appuie sur plusieurs considérations. Economique d’abord : les armuriers, fabricants de munitions, métallurgistes et artisans constituent une véritable filière d’excellence, représentant des milliers d’emplois dans les territoires ruraux. Une interdiction du plomb sans solution de remplacement viable reviendrait, selon eux, à sacrifier tout un savoir-faire au nom d’un principe de précaution mal compris.
La Fédération nationale des chasseurs (FNC) estime d’ailleurs que le coût de la conversion au « sans plomb » dépasserait le milliard d’euros. Sociale et culturelle ensuite : pour ces deux élus, la chasse symbolise un équilibre entre tradition et nature, et l’atteindre par des décisions technocratiques venues de Bruxelles témoigne d’un mépris envers les sept millions de chasseurs européens. Technique, enfin : les munitions à base d’acier, alternatives actuelles, sont plus dures, modifient la portée des tirs et augmentent les risques de ricochet ou de blessures inutiles pour le gibier. Cependant, si la critique des deux élus vise juste sur le fond, leur position souffre d’un certain manque de nuance. En dénonçant Bruxelles, ils évitent le cœur du débat : le plomb est-il réellement aussi nocif qu’on le prétend ? Les études sont nombreuses, mais leurs conclusions restent contradictoires. Le vrai enjeu n’est pas de refuser toute évolution, mais d’éviter de la subir sans discernement. Une transition raisonnée, fondée sur la recherche, l’expérimentation et l’accompagnement des acteurs de terrain, serait une voie plus juste. Rappelons que : - depuis le 15 février 2023, le plomb est interdit dans les zones humides selon la réglementation européenne ; - une interdiction généralisée à toutes les zones de chasse est envisagée, mais pas encore appliquée ; - la date d’effet dépendra des décisions législatives à venir.
Une décision encore en débat à Bruxelles
Mardi prochain, 18 novembre 2025, un événement intitulé : « Restreindre le plomb dans les munitions en Europe : implications et conséquences », organisé par l’eurodéputé Riho Terras (PPE, Estonie), se tiendra au Parlement européen, salle JAN 2Q2, de 17h30 à 19h00. Cette rencontre rassemblera des décideurs politiques, des scientifiques, des représentants du secteur cynégétique et industriels, pour examiner la proposition de la Commission européenne visant à interdire totalement le plomb dans les munitions, dans le cadre du règlement REACH. L’objectif de cet échange est clair : évaluer les implications concrètes de cette mesure, tant sur le plan environnemental que socio-économique. Pour y participer, il est encore possible de s’inscrire en ligne : la session se déroulera en présentiel et sera également diffusée en direct via Webex, un lien de connexion étant envoyé aux participants inscrits.