Un secteur structuré et créateur de valeur
L’objectif de l’étude était de mesurer précisément l’impact socio-économique des armes à feu et des munitions civiles, ainsi que des services et industries associés. Les résultats démontrent que ce secteur, loin d’être marginal, constitue un acteur structuré, générateur de valeur et d’emplois. Les chasseurs et tireurs européens dépensent chaque année 96,3 milliards d’euros (hors achat d’armes et de munitions). Ces dépenses alimentent une chaîne de valeur diversifiée, soutenant 84 691 emplois dans la production et près de 491 000 emplois dans les services. L’industrie des armes à feu en Europe regroupe 218 entreprises et 16 188 salariés, pour un chiffre d’affaires de 3,27 milliards d’euros. Celle des munitions, avec 193 entreprises et 10 822 employés, atteint 2,54 milliards d’euros. Ces deux filières enregistrent un excédent commercial net, les exportations dépassant largement les importations. À cela s’ajoutent les secteurs des composants et services auxiliaires, représentant plus de 40 000 emplois et générant 6,28 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Au total, l’ensemble de la filière constitue un pilier économique majeur, contribuant non seulement au commerce international, mais aussi au dynamisme des territoires européens. Cette étude démontre, de manière claire et chiffrée, que la chasse, le tir sportif et les industries connexes dépassent largement le cadre de la niche : elles s’imposent comme des leviers essentiels pour l’économie et les communautés rurales.
Ce qu’en ont dit les officiels
Lors de l’événement de présentation au Parlement européen, plusieurs responsables d’organisations et de fédérations ont commenté les résultats de l’étude :
• Laurens Hoedemaker, président de FACE, a salué l’importance de cette recherche, soulignant que les 7 millions de chasseurs européens voient confirmé le poids socio-économique de leurs activités. Il a rappelé le rôle de FACE dans la mise en place de cadres politiques solides pour soutenir les chasseurs et assurer un environnement rural favorable.
• Ian Bell, directeur général du BASC (Royaume-Uni), a mis en avant les retombées positives du tir sportif dans son pays : une contribution annuelle de 3,3 milliards de livres au PIB, la gestion de 7,6 millions d’hectares pour la biodiversité et le soutien à près de 147 000 emplois. Il a également rappelé les bénéfices sociaux et sanitaires de cette pratique, tels que le lien social et l’apport alimentaire grâce au gibier.
• Thierry Jacobs, président de l’AFEMS, a remercié l’Université d’Urbino pour ce travail inédit, rappelant que le secteur contribue à près de 1 % du PIB européen et que cette réalité devrait être pleinement reconnue par les institutions européennes.
• Bertille Seive, présidente de l’IEACS, a noté que de nombreuses études existaient déjà au niveau national, mais qu’elles divergeaient souvent par leur méthodologie. L’approche unifiée de l’Université d’Urbino apporte donc une vision plus complète et cohérente de l’impact global.
• Luciano Rossi, président de l’ISSF, a salué la valorisation du tir sportif et l’approche holistique adoptée par les chercheurs. Il a toutefois regretté que certains aspects restent à explorer, notamment la contribution de la viande de gibier ou les bénéfices environnementaux et sociaux de la chasse. Ces dimensions feront l’objet de recherches complémentaires.