À l’approche de la convention des Nations unies sur la protection des espèces sauvages, qui se tiendra en Ouzbékistan, le Parlement européen a adopté une résolution ambitieuse appelant à reconnaître le trafic d’espèces sauvages comme un crime organisé international d’ici 2030. Les eurodéputés souhaitent renforcer la coopération mondiale, améliorer la traçabilité des produits issus de la faune et de la flore, et garantir un commerce légal, durable et transparent. Le texte, approuvé, insiste sur la nécessité de mieux appliquer les lois antitrafics, de numériser les systèmes de suivi et de renforcer les contrôles aux frontières. 
Les parlementaires demandent aussi un instrument juridiquement contraignant pour interdire totalement le commerce de l’ivoire au sein de l’UE, et une protection accrue des requins, raies et pangolins, pointant le manque de transparence de certains pays, notamment la Chine. Selon la députée Esther Herranz-Garcia (PPE, Espagne), la hausse du commerce illégal, notamment en ligne, menace gravement les espèces protégées : « Nous devons assurer un contrôle plus strict et sanctionner les activités illégales ». 
La commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a souligné que la participation de l’Union à la réunion de Samarcande sera « un moment crucial pour garantir que les échanges commerciaux ne compromettent plus la survie des espèces menacées ». Elle a réaffirmé la volonté de l’UE de renforcer la coopération multilatérale et de mobiliser davantage de moyens techniques et financiers. Depuis 1983, l’Union européenne encadre le commerce d’espèces sauvages, mais ce n’est qu’en 2016 qu’elle a lancé son premier plan d’action contre le trafic illégal. Aujourd’hui encore, les 27 États membres soutiennent des réseaux d’application en ligne permettant le partage d’informations entre douanes, police et autorités environnementales. Toutefois, les parlementaires jugent ces efforts encore insuffisants face à un trafic estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a salué la résolution, estimant qu’elle engage l’Union à assumer pleinement sa responsabilité, l’Europe demeurant une plaque tournante majeure pour le commerce illégal d’espèces sauvages. Sa représentante, Ilaria Di Silvestre, a rappelé que « la protection des espèces doit passer avant le profit ». En plaçant la biodiversité au cœur de son agenda diplomatique, le Parlement européen espère faire de la lutte contre le trafic d’espèces un pilier des politiques environnementales mondiales d’ici la fin de la décennie.
Le Parlement européen appelle l’ONU à criminaliser le trafic d’espèces sauvages d’ici 2030
                
				ACCUEIL
					> 
									> 
				Le Parlement européen appelle l’ONU à criminaliser le trafic d’espèces sauvages d’ici 2030