Perspectives 2030
À l’approche de 2030, les PNA entrent dans une phase stratégique majeure. Plus de 40 plans sont en cours de renouvellement et la stratégie nationale biodiversité 2030 prévoit la création de 20 nouveaux PNA : 8 pour la faune et 12 pour la flore, en ciblant les espèces les plus menacées, notamment les endémiques classées en danger critique (CR) ou en danger (EN). Les besoins sont importants : sur les 77 espèces animales endémiques prioritaires identifiées par l’UICN, seules 11 bénéficient déjà d’un PNA ; pour la flore, 120 espèces endémiques sont jugées prioritaires, mais seules 26 disposent aujourd’hui d’un plan. Les territoires ultramarins, et particulièrement La Réunion et la Martinique, concentrent une grande partie des espèces nécessitant une prise en charge urgente. Parmi les futurs PNA envisagés figurent notamment un plan pour la Centaurée du massif de la Clape et un plan commun dédié au Jaguar et au Puma de Guyane. Les perspectives 2030 reposent également sur une évolution qualitative : les plans devront intégrer davantage les impacts du changement climatique, renforcer la prise en compte des conflits d’usage (eau, agriculture, aménagement), mieux coordonner les acteurs et développer des outils d’évaluation plus homogènes. La question du financement demeure un enjeu central. Outre les budgets nationaux et européens, les PNA pourront mobiliser le Fonds vert dont les montants ont déjà atteint 20 M€ en 2023 et 16 M€ en 2024. Par ailleurs, certaines espèces comme le loup, l’ours ou le lynx nécessitent des budgets spécifiques liés à l’indemnisation des dommages aux troupeaux. Malgré ces contraintes, les PNA constituent un pilier indispensable pour enrayer la perte de biodiversité.