Le rapport 2025 de WWF France dresse un bilan contrasté, mais essentiel, de l’état de la biodiversité dans l’Hexagone. L’ONG alerte : la biodiversité recule de façon généralisée, dans tous les milieux (agricoles, forêts, zones humides, océans), du fait de la fragmentation des habitats, de la destruction des haies et des zones humides, de la surexploitation des ressources, ainsi que des pollutions. Mais le rapport livre aussi un message d’espoir : il met en lumière des réussites tangibles, là où des mesures de protection, bien financées et maintenues dans le temps, ont été mises en œuvre pour des espèces protégées. Pour mener son diagnostic, WWF France a concentré son étude sur 248 espèces protégées, surtout des vertébrés (oiseaux, mammifères, poissons) pour lesquelles des données historiques existaient.
Ces espèces font partie des mieux suivies, bénéficiant de protections nationales, de plans d’actions (PNA) ou de directives européennes. En analysant l’évolution de leurs populations, le rapport livre des indicateurs fiables de l’efficacité des politiques de conservation. Résultat marquant : depuis 1990, la population moyenne de ces 248 espèces a augmenté d’environ 120 %. Cette hausse prouve que, lorsqu’on protège sérieusement des espèces, avec un suivi, des moyens et une volonté politique, la nature a la capacité de se rétablir. Parmi les cas encourageants : le retour du vautour moine, l’essor du flamant rose en Camargue, le redressement du pic noir ou de certaines chauves-souris comme le grand murin. Dans ces cas, la restauration des habitats, la réduction des pressions humaines et la coexistence avec l’homme ont porté leurs fruits. Mais certaines espèces, notamment des poissons, des amphibiens, et la plupart des invertébrés, sont très peu ou pas du tout suivies. Pour elles, le rapport ne peut donc pas fournir de diagnostic fiable. Le rapport 2025 affirme clairement : la protection fonctionne quand elle est volontariste, constante et bien soutenue, et pour que ces réussites se généralisent, le WWF appelle à trois actions prioritaires : maintenir et renforcer les protections des milieux naturels, réorienter les financements publics et privés vers la conservation, et appliquer véritablement le principe du « pollueur-payeur ». La nature n’est pas condamnée, mais son rétablissement ne dépend que de la volonté collective.