Selon certaines révélations, le ministère de l’Agriculture aurait influencé la rédaction d’un rapport public afin d’atténuer les liens entre pesticides et cancers. Rien n’est prouvé, mais plusieurs éléments laissent penser qu’une intervention politique aurait pu avoir lieu dans la présentation des conclusions scientifiques. D’après ce qui a été rapporté par « Le Monde » le 30 octobre, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) aurait remis à l’Assemblée nationale un rapport de 500 pages consacré à la santé environnementale.
Ce document, abordant le bruit, les polluants éternels (PFAS), la pollution de l’air et les pesticides, propose diverses mesures pour réduire l’impact des pollutions sur la santé : renforcer les contrôles sur les pesticides, soutenir l’agroécologie, interdire les produits chimiques près des zones de captage d’eau, ou encore rémunérer les agriculteurs pour leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Le contenu final du rapport a-t-il été modifié avant publication ? Des membres du conseil scientifique auraient dénoncé des réécritures venues du cabinet de la ministre de l’Agriculture, relativisant les conclusions les plus alarmantes. Parmi les passages concernés, celui évoquant un lien entre la proximité des vignes et un risque accru de leucémie infantile aurait été qualifié de « peu robuste » et « posant question », affaiblissant ainsi la portée du constat initial. Certaines associations écologistes y voient la continuité d’une stratégie politique visant à protéger les intérêts économiques du secteur agricole au détriment de la santé publique, accusant l’État de privilégier les profits des multinationales. Le ministère de l’Agriculture, pour sa part, a démenti toute manipulation ou suppression de passages.
Un rapport sur les pesticides édulcoré par le ministère de l’Agriculture ?
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Un rapport sur les pesticides édulcoré par le ministère de l’Agriculture ?