La France a engagé une nouvelle étape pour sauver l’un de ses mammifères les plus menacés : le vison d’Europe (Mustela lutreola). Dans le cadre du Plan national d’actions 2021-2031, les premiers individus nés en captivité ont été réintroduits dans leur milieu naturel, marquant le début du programme visant à reintroduire une centaine de visons d’ici 2031. Ce lundi encore, cinq nouveaux spécimens, issus du centre d’élevage conservatoire de Zoodyssée (Deux-Sèvres), ont été relâchés en Charente. L’opération, délicate et suivie de près par l’Office français de la biodiversité (OFB), illustre la mobilisation des acteurs publics et scientifiques pour tenter de sauver cette espèce classée en danger critique d’extinction.
Autrefois largement répandu sur le continent, le vison d’Europe a vu ses effectifs chuter de 90 % au XXe siècle. Plusieurs facteurs expliquent cette régression : disparition des zones humides, compétition avec le vison d’Amérique introduit pour la fourrure, collisions routières ou encore destructions accidentelles. Aujourd’hui, la France ne compte plus qu’environ 250 individus sauvages, principalement en Nouvelle-Aquitaine. Pour enrayer ce déclin, le ministère de l’Environnement a lancé un Plan national d’actions articulé autour de cinq grands axes : approfondir les connaissances scientifiques, assurer un élevage conservatoire et des lâchers réguliers, limiter l’impact des espèces exotiques comme le vison d’Amérique, restaurer et protéger les habitats naturels, et sensibiliser le public.