Durant cette période, les mâles passent ainsi beaucoup de temps hors de leurs bauges. Au lever du jour, ils se trouvent fréquemment éloignés de leur reposée, accumulant traces et odeurs qui rendent leur détection plus aisée et augmentent les risques lors des journées de chasse. À l’inverse, les laies, une fois saillies, regagnent plus rapidement leurs remises nocturnes et laissent moins d’indices. Les traqueurs observent alors un comportement caractéristique des chiens, qui « portent aux branches », le nez haut, bien plus fréquemment qu’en début d’automne. Cette réalité biologique pose naturellement la question de la gestion des prélèvements. Là où une chasse raisonnée est mise en place, le tir prioritaire des jeunes animaux, les bêtes rousses, constitue un premier levier pour limiter une pression excessive sur les grands mâles reproducteurs. L’analyse attentive du tableau de chasse est également un outil précieux : une montée rapide du nombre de mâles adultes doit inciter à adapter les consignes de tir. Pour encadrer ces choix, certains territoires s’appuient sur des systèmes simples et évolutifs permettant d’ajuster les prélèvements en fonction de l’âge et du sexe des animaux. L’objectif reste inchangé : maintenir un équilibre durable entre densité de population, capacité d’accueil du milieu et pression de chasse. Comprendre les mécanismes du rut, c’est finalement mieux chasser… et surtout mieux gérer le sanglier.