- Charente-Maritime : dans la nuit du 10 au 11 décembre, plusieurs locaux d’associations environnementales ont été vandalisés par des membres de la Coordination rurale 17. À Rochefort, les bâtiments de la LPO, de l’OFB et du député écologiste Benoît Biteau ont été ciblés, tout comme les locaux de France Nature Environnement et de l’OFB à Courcoury. Pneus, bottes de foin et une tête de sanglier ont été déposés devant les sites, accompagnés d’une banderole accusant les « politiques » et « écolos » de ne pas s’attaquer « aux vrais problèmes ». La LPO a dénoncé des intimidations « indignes », tandis que FNE a évoqué une première concrétisation des appels à la violence lancés par le président de la Coordination rurale. Le préfet Brice Blondel a appelé à la mesure et au respect. Les associations visées avaient obtenu fin 2024 la suspension de plusieurs réserves d’irrigation, dont Sainte-Soline.

 

- Charente-Maritime encore : un sanglier a été observé lundi 15 décembre sur la plage de Jamblet, sur l’île d’Aix, après avoir rejoint l’île à la nage. L’animal a été aperçu en pleine journée par un habitant, qui a immédiatement alerté la mairie. Depuis, le sanglier circule librement sur l’île, une situation jugée exceptionnelle par les autorités locales. Selon le maire de l’île d’Aix, Patrick Denaud, l’animal aurait parcouru au moins trois kilomètres depuis l’île d’Oléron avant d’atteindre la côte. Préfecture, lieutenants de louveterie et association de chasse locale ont été informés et travaillent à la mise en place d’une intervention adaptée. En raison du caractère insulaire du territoire et de la présence d’habitants et de touristes, aucune battue n’est envisagée. D’autres solutions, comme un tir à l’approche ou la capture en cage, sont étudiées. Dans l’attente d’une décision officielle, le maire appelle à la prudence et recommande de ne pas approcher l’animal, de tenir les chiens en laisse et de signaler toute observation à la mairie.

 

- Dordogne : arrivés en 1966, les mouflons restent encore méconnus d’une grande partie des habitants du Périgord, malgré leur présence depuis près de soixante ans. Trois noyaux subsistent aujourd’hui dans le département, totalisant environ 150 individus selon la FDC. On les retrouve autour de Saint-Mesmin, de Badefols-d’Ans et, plus au sud, dans le secteur de Paunat-Pézuls, où la population tend malheureusement à diminuer. Introduits à l’origine pour valoriser les gorges de l’Auvézère, ces mouflons méditerranéens provenaient du massif du Caroux-Espinouse et semblaient adaptés aux reliefs escarpés du Périgord. Entre 1966 et les années 1990, 47 animaux furent relâchés afin de constituer une population durable. Leur suivi scientifique reste récent. Après un premier comptage structuré en 2018 et un second en 2019, la FDC 24 a renouvelé l’opération le 15 novembre dans le sud du département, rassemblant près de cent volontaires, dont de nombreux non-chasseurs. Répartis par groupes sur différents secteurs, les participants ont observé et signalé les mouflons, contribuant à améliorer les connaissances sur cette espèce discrète. Cette démarche collaborative renforce les liens entre usagers de la nature et aide à mieux comprendre l’évolution des populations locales.

 

- Gard : un grave accident s’est produit le samedi 13 décembre 2025 à Malons-et-Elze, mobilisant les sapeurs-pompiers en milieu de journée. Aux alentours de 12h30, un chasseur a été victime d’une chute alors qu’il évoluait dans une zone escarpée. L’homme aurait basculé depuis un muret, provoquant le détachement d’un rocher d’une centaine de kilos. Au cours de sa chute, le bloc de pierre s’est décroché et l’a violemment percuté dans le dos, lui causant de sérieuses blessures. Face à la difficulté d’accès du terrain et à la gravité de son état, un important dispositif de secours a été déployé. Les équipes spécialisées ont procédé à son hélitreuillage afin de l’extraire rapidement de la zone accidentée. Une fois sécurisé, le chasseur a été pris en charge par les secours et transporté vers le centre hospitalier de Montpellier pour y recevoir des soins adaptés.

 

- Landes : la FDC 40 conduit actuellement un important chantier de restauration écologique dans le marais d’Aureilhan, l’une des nombreuses zones humides dont elle assure la gestion à l’échelle du département. Une pelle amphibie est mobilisée depuis plusieurs jours pour nettoyer les fossés, retirer la végétation envahissante et restaurer les écoulements naturels de l’eau. Ces interventions s’inscrivent dans un programme plus large de réhabilitation visant à préserver le fonctionnement écologique du marais, un milieu particulièrement sensible. L’objectif est de maintenir la qualité des habitats et de favoriser la biodiversité, en améliorant notamment les conditions de reproduction, d’alimentation et de circulation des espèces. La zone accueille en effet une faune remarquable, parfois menacée, parmi laquelle la loutre d’Europe, le courlis cendré, le martin-pêcheur ou encore la sarcelle d’hiver. La FDC 40 rappelle que ces travaux, menés en lien avec les collectivités et les acteurs environnementaux, contribuent également à la lutte contre l’enfrichement, à la prévention des incendies et à la résilience du marais face au changement climatique. Les opérations se poursuivront jusqu’au début de l’hiver, afin de limiter l’impact sur la faune et d’assurer une restauration durable du site.

 

- Loir et Cher : déjà directeur général du Domaine national de Chambord, Pierre Dubreuil a été nommé commissaire de Chambord, lors du Conseil des ministres de jeudi dernier. Cette nomination prendra effet à compter du 19 janvier 2026. Elle s’inscrit dans la continuité de son engagement à la tête de ce site emblématique du patrimoine français. À la direction générale du Domaine depuis plusieurs années, Pierre Dubreuil a piloté de nombreux projets structurants, conciliant préservation du patrimoine historique, gestion forestière, protection de la biodiversité et ouverture au public. Le Domaine de Chambord, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, s’étend sur plus de 5 400 hectares et constitue l’un des plus vastes domaines forestiers clos d’Europe, avec des enjeux majeurs en matière de conservation de la faune et de gestion durable. En tant que commissaire, Pierre Dubreuil sera chargé de représenter l’État et de coordonner l’ensemble des missions stratégiques du Domaine, dans un contexte où les attentes en matière de valorisation culturelle, environnementale et touristique sont de plus en plus fortes.

 

- Maine et Loire : un incident rare mais spectaculaire s’est produit le mercredi 10 décembre 2025 à Chaumont-d’Anjou, commune déléguée de Jarzé-Villages, dans le nord-est du département. Un sanglier, visiblement désorienté, s’est retrouvé coincé dans le jardin d’un particulier, provoquant l’inquiétude des riverains. Alerté, le maire s’est rendu sur place afin de tenter de faire fuir l’animal, mais la situation a rapidement dégénéré. Acculé, le sanglier s’est élancé et a chargé l’élu, qui n’a pas eu le temps de réagir. « J’ai vu le sanglier s’élancer, je n’ai rien pu faire », témoigne-t-il. Le maire a été violemment percuté et souffre d’une fracture de la clavicule. Après s’être réfugiée dans un second jardin, la bête a de nouveau chargé, blessant une habitante au niveau de l’abdomen. Les deux victimes ont été prises en charge par les secours et hospitalisées. L’incident relance la question de la présence croissante du grand gibier à proximité des zones habitées.

 

- Meuse : face à l’explosion des dégâts de gibier en Meuse, le préfet Xavier Delarue assume un durcissement de sa ligne et défend de nouvelles mesures visant à faciliter l’exercice de la chasse. « Il faut libérer la chasse, et pour cela simplifier la vie des chasseurs, afin qu’ils puissent chasser tranquillement », martèle le représentant de l’État, convaincu que la régulation passe avant tout par une action renforcée sur le terrain. La situation est jugée alarmante : près de 3 000 hectares de cultures ont été endommagés en 2024, pour un coût dépassant 4 millions d’euros, et les chiffres de 2025 confirment déjà la tendance. Sangliers et cervidés sont principalement en cause, mettant sous forte tension les associations de chasse confrontées à des indemnisations toujours plus lourdes. Profitant de l’absence de renouvellement du schéma départemental de gestion cynégétique, le préfet a pris l’initiative. Il déplore que la Meuse soit aujourd’hui à contre-courant des autres départements du Grand Est, où les dégâts ont globalement reculé, et parle d’une situation « préoccupante », voire « de déliquescence », nécessitant des décisions rapides.

 

- Hautes-Pyrénées : le Conseil d’État a annulé un arrêté préfectoral autorisant un éleveur à tirer sur des loups afin de protéger son troupeau. Dans sa décision rendue vendredi dernier, la plus haute juridiction administrative a estimé que la présence du loup dans ce département reste extrêmement limitée. Selon les éléments retenus, un seul individu mâle a été identifié à ce jour, ce qui rend toute autorisation de tir susceptible de fragiliser la conservation locale de l’espèce. L’arrêté, pris en avril par le préfet de Tarbes, permettait au président du groupement pastoral de Saint-Pé-de-Bigorre d’effectuer des tirs de défense simple. Contesté par l’association de protection animale Ferus, il avait pourtant été validé en juillet par le tribunal administratif de Pau. Le Conseil d’État a finalement tranché en sens inverse et condamné l’État à verser 3 000 euros à l’association pour frais de justice.

 

- Pyrénées Orientales : créée en mars 2024, l’association Chasseresses des cimes catalanes rassemble des femmes animées par une même passion pour la chasse et la convivialité. À l’initiative de trois collègues de travail, le collectif, présidé par Magalie Cervello, originaire de Fontrabiouse, s’est rapidement élargi à des chasseresses venues de tout le département. L’objectif est simple : fédérer ces « Dianes » souvent dispersées sur les territoires et partager des moments de chasse dans un esprit d’échange et de bonne humeur. Le groupe organise en moyenne une sortie mensuelle, alternant entre leurs territoires respectifs et des invitations extérieures. Battues au gros gibier, chasse à l’approche ou rôles de piqueuses, chacune trouve sa place. Les Chasseresses des cimes multiplient aussi les rencontres avec d’autres associations, dans les Landes, en Gironde ou encore en Corse, où elles ont remporté un séjour de chasse. Découvrir d’autres pratiques, renforcer l’amitié et vivre pleinement leur passion restent au cœur de leur engagement.

 

- Haut-Rhin : un cerf a été retrouvé mort sur la chaussée de la D83, à hauteur de la commune d’Ostheim, dans le sens Sélestat–Colmar, mardi dernier, peu avant 15 heures. La présence de l’animal sur la voie a nécessité la neutralisation de la voie lente afin de sécuriser les usagers de la route, provoquant un ralentissement temporaire de la circulation. Selon les premiers éléments recueillis, l’animal a été mortellement percuté par un véhicule. Les collisions entre la faune sauvage et les automobilistes constituent la principale cause de mortalité accidentelle des grands cervidés, en particulier sur les axes routiers traversant ou bordant des zones forestières. Aucun blessé n’a été signalé parmi les occupants des véhicules impliqués. Les services compétents, en lien avec les forces de l’ordre, sont intervenus rapidement pour procéder à l’évacuation de l’animal, qui a été retiré de la chaussée peu après 15 h 15. La circulation a ensuite pu reprendre normalement. Les autorités rappellent la nécessité d’une vigilance accrue des conducteurs, notamment en lisière de forêt et aux heures de forte activité de la faune sauvage.

 

- Rhône : dans le Rhône et la Métropole de Lyon, plus de 200 Points de Rencontre des Secours en Forêt (PRSF) sont en cours d’installation dans les massifs boisés, à l’initiative des chasseurs locaux. Ces repères, matérialisés par des panneaux visibles, numérotés et géolocalisés, sont implantés à des intersections de chemins ou à proximité de clairières afin de faciliter l’accès des secours en cas d’accident ou d’incendie. En milieu forestier, les délais d’intervention atteignent en moyenne 25 minutes, contre environ 13 minutes en zone urbaine, notamment en raison des difficultés de localisation. Grâce aux PRSF, une personne en détresse peut simplement communiquer le numéro du panneau le plus proche, permettant aux pompiers de gagner un temps précieux. Les points sont espacés d’environ trois kilomètres et accessibles aux véhicules de secours. Portée par le SDMIS, en partenariat avec l’ONF et la Fédération des chasseurs du Rhône et de la Métropole de Lyon, cette initiative bénéficie à l’ensemble des usagers de la forêt : promeneurs, sportifs, professionnels et services d’urgence.

 

- Haute-Saône : la justice a relaxé, mardi dernier, le syndicat agricole Coordination rurale de Haute-Saône, poursuivi pour avoir déversé, en janvier 2025, deux tonnes de farine non alimentaire sur les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Noidans-lès-Vesoul. L’action visait à dénoncer des propos tenus par un responsable national de l’OFB. L’audience s’est déroulée sous haute surveillance au Palais de Justice de Vesoul, avec un important dispositif policier. Le syndicat affirmait avoir appelé à un rassemblement pacifique et contestait toute responsabilité dans le déversement de farine, dont l’origine exacte n’a pu être établie. L’incident avait néanmoins entraîné des dégâts matériels, notamment le remplacement d’une chaudière, pour un montant de plus de 7 000 euros. Alors que le parquet avait requis une amende, le tribunal a estimé qu’il n’était pas possible d’identifier les auteurs des faits et a prononcé la relaxe. À l’issue du jugement, le président du syndicat, Florian Dirand, a exprimé son soulagement.

 

- Haute-Savoie : à 37 ans, Balthazar est le plus vieux gypaète barbu jamais observé en milieu naturel dans les Alpes. Figure emblématique du programme de réintroduction de l’espèce, il est né en captivité le 17 février 1988 avant d’être relâché la même année. Père du premier poussin né à l’état sauvage en 1997, il a largement contribué au retour du rapace dans l’arc alpin. Sa redécouverte, le 27 octobre dernier, a surpris les scientifiques. Retrouvé affaibli et prostré en zone urbanisée, l’oiseau a été pris en charge et identifié grâce à sa bague. Les examens vétérinaires ont révélé une arthrose avancée et la présence d’un plomb ancien, rappelant les menaces persistantes qui pèsent sur cette espèce strictement protégée. Après une première remise en liberté, Balthazar a dû être replacé en captivité. Il pourrait désormais contribuer à renforcer la diversité génétique d’une population encore fragile, estimée à une trentaine de couples reproducteurs en France. (photo : J. Heuret, Asters-CEN 74)

 

- Vosges : un aigle criard, espèce vulnérable en Europe et rarement observée en France, a récemment marqué une halte inattendue dans les Vosges. Ce mâle, originaire d’Estonie, est suivi par les chercheurs grâce à une balise GPS posée dans le cadre d’un programme international de suivi migratoire. Après plus de 2 500 km de voyage, l’oiseau a passé une nuit dans le bois dominant le village de Xaronval, offrant une occasion unique aux spécialistes locaux. C’est un naturaliste de la région qui a confirmé sa présence, alerté par les données de géolocalisation. Cette escale vosgienne témoigne de l’importance des corridors migratoires et de la bonne qualité de certains habitats forestiers du département. La suite de son périple reste incertaine, mais chaque étape documentée enrichit les connaissances sur les déplacements de ce grand rapace et contribue à sa protection à l’échelle européenne.

 

A l’étranger

 

- Belgique : doit-on réellement s’en réjouir ? Cette écologie au rabais, qui consiste à acheter quelques animaux pour les relâcher comme on garnit un parc d’attractions, mérite d’être dénoncée avec vigueur. Présenter cette opération comme une action « en faveur de la biodiversité » relève plus du marketing vert que d’une réflexion écologique sérieuse. Réintroduire des bisons, 800 kg de muscles, d’espace vital et de comportements imprévisibles, dans un pays saturé d’infrastructures, fragmenté par des autoroutes, voies ferrées, canaux et zones urbaines, tient davantage de la fable que de la science. On parle d’un parc de 500 hectares, soigneusement clôturé, inaccessible au public, avec observatoires à distance : ce n’est pas un écosystème restauré, c’est un enclos de luxe destiné à rassurer les donateurs. Cette « écologie du portefeuille » s’achète une bonne conscience en remettant dans la nature des animaux qu’elle a dû importer, au lieu de s’attaquer aux causes réelles de l’effondrement de la biodiversité : artificialisation des sols, fragmentation des habitats, pression foncière, circulation routière. Les réussites roumaines ne sont pas transposables dans une Belgique surpeuplée et morcelée. On ne compense pas des décennies d’aménagement destructeur avec quelques bisons symboliques. C’est une illusion, pas une politique écologique.

 

- Espagne : environ 400 cigognes ont été découvertes mortes sur les rives du fleuve Manzanares, à Getafe, près de Madrid. Les premières analyses avaient identifié un foyer de grippe aviaire faiblement pathogène, mais l’ampleur de la mortalité pousse désormais les autorités régionales à suspecter un virus hautement pathogène. Des échantillons ont été envoyés au laboratoire national du ministère de l’Agriculture pour confirmer ou non cette hypothèse. Dans l’attente des résultats, la région applique déjà les mesures prévues pour l’influenza aviaire hautement pathogène : interdiction du plein air pour les volailles, séparation stricte des espèces, restrictions de visites dans les élevages et contrôle renforcé de l’eau afin d’éviter toute contamination. Les autorités rappellent que la transmission à l’homme reste très rare et comparable à une grippe saisonnière, sans risque lié à la consommation de produits avicoles. Les mesures pourraient être renforcées si la haute pathogénicité est confirmée.

 

- Hongrie : le Conseil international pour la conservation de la faune sauvage (CIC) a organisé, le 4 décembre 2025 à Budapest, une table ronde de haut niveau consacrée à l’éducation environnementale et à l’intégration de l’apprentissage fondé sur la nature dans les systèmes scolaires. Cette rencontre visait à renforcer la coopération entre pouvoirs publics, institutions éducatives et acteurs de la société civile. Placée sous l’impulsion du Dr Zoltán Kovács, secrétaire d’État hongrois et chef de la délégation nationale du CIC, la réunion a rassemblé des représentants des ministères de l’éducation, de la formation professionnelle, ainsi que des organisations spécialisées dans l’éducation en plein air. La Hongrie a été citée en exemple pour l’intégration de l’éducation à l’environnement dans le tronc commun scolaire, même si plusieurs programmes de qualité restent encore peu exploités dans les établissements. Les échanges ont permis d’identifier des pistes concrètes, telles que la création d’outils pédagogiques partagés, des formations pour les enseignants et le développement d’activités éducatives en forêt. Cette initiative s’inscrit dans les travaux du groupe Artemis du CIC, qui prépare un recueil international de bonnes pratiques attendu pour 2026.

 

- Namibie : depuis 35 ans, la zoologiste américaine Laurie Marker collecte du sperme de guépards en Namibie pour le conserver dans une « banque de sperme », espérant ne jamais avoir à l’utiliser. Mais la chute dramatique des populations sauvages, aujourd’hui inférieures à 7 000 individus répartis en 33 foyers principalement africains, pourrait rendre la reproduction assistée nécessaire. Les guépards, déjà fragilisés par la perte d’habitat, les conflits avec l’homme et le commerce illégal, souffrent d’une diversité génétique limitée et d’anomalies spermatiques importantes, rendant la reproduction naturelle difficile. Le Cheetah Conservation Fund préserve les échantillons à très basse température et les prélève sur des félins blessés ou morts. Si les guépards venaient à frôler l’extinction, cette réserve pourrait devenir un ultime filet de sécurité, à l’instar des efforts de reproduction artificielle pour sauver le rhinocéros blanc du Nord ou le furet à pieds noirs, montrant l’importance cruciale de la conservation génétique pour les espèces menacées.

 

- Suède : sur l’île isolée de Stora Karlsö, dépourvue d’animaux terrestres, des archéologues ont découvert dans la grotte Stora Förvar les restes de deux canidés vieux de 3 000 et 5 000 ans. Les analyses menées par les universités d’Aberdeen et d’East Anglia révèlent qu’il s’agit bien de loups, sans aucune ascendance canine, mais présentant une étonnante faible diversité génétique. Selon les chercheurs, cela suggère une forme de gestion ou de domestication partielle par les populations préhistoriques, bien après l’apparition des premiers chiens. Leur régime alimentaire, riche en poissons et phoques, identique d’ailleurs à celui des chasseurs-pêcheurs présents sur l’île à l’âge de pierre et du bronze, indique qu’ils étaient probablement nourris par les humains. Leur taille plus petite que celle des loups continentaux renforce cette hypothèse. Puisque l’île ne comptait aucun mammifère terrestre, ces loups auraient donc été introduits volontairement, peut-être utilisés comme auxiliaires de chasse.

 

- Suisse : depuis le 1er janvier 2025, la régulation du bouquetin en Valais est revenue au cadre en vigueur avant 2021. Les chasseurs hors canton, y compris étrangers, peuvent à nouveau participer aux tirs de régulation, sous réserve de conditions financières strictes et d’un encadrement renforcé par les autorités cantonales. Cette évolution marque un tournant après plusieurs années de restrictions, mises en place à la suite de vives critiques publiques. Dès 2019, un reportage de la RTS, suivi en 2020 d’une pétition rassemblant près de 70 000 signatures, avait dénoncé ce qui était perçu comme une chasse aux trophées assimilée à des safaris, reprochant notamment un manque de contrôle institutionnel. À l’époque, des agences spécialisées proposaient à des chasseurs étrangers de prélever des bouquetins contre des montants élevés. Entre 2021 et 2024, seuls des chasseurs valaisans, désignés par tirage au sort et accompagnés de professionnels, ont été autorisés à participer à la régulation. Selon le conseiller d’État Christophe Darbellay, en charge de la chasse, le retour encadré des chasseurs extérieurs s’accompagne aujourd’hui d’un « bilan très positif ».

 

- Tunisie : longtemps considéré comme disparu du Maghreb, le cerf de Barbarie retrouve aujourd’hui ses terres natales grâce aux efforts de restauration menés dans le pays. Victime autrefois de la déforestation et de la chasse, l’espèce avait presque disparu dans les années 1960. Depuis l’indépendance, la Tunisie mène un programme ambitieux de réintroduction, renforcé en 2016 par l’arrivée de 23 cerfs venus d’Espagne. Grâce aux parcs spécialisés d’El Feija et de Tabarka, les populations en captivité progressent, faisant du pays un acteur majeur de la conservation du cerf de l’Atlas. Le parc national d’El Feija accueille régulièrement formations et visites professionnelles pour renforcer la gestion de la biodiversité. Fascinant par ses adaptations et le cycle annuel de ses bois, ce cervidé reste pourtant vulnérable. Ses bois tombés, encore peu valorisés en raison de restrictions légales, constituent une ressource scientifique et artisanale d’avenir. Malgré les menaces, l’espèce se régénère en Tunisie, preuve de la résilience de la nature lorsqu’elle est protégée.