Après plus de vingt ans de négociations, souvent laborieuses, le traité international visant à protéger la haute mer entrera en vigueur en janvier 2026. Ratifié par soixante pays, ce texte inédit constitue une avancée majeure pour la gouvernance des océans et la préservation de la biodiversité. La haute mer, qui couvre près de la moitié de la surface de la planète et 95 % de son volume, échappait jusqu’ici à tout cadre juridique global. Elle abrite pourtant des écosystèmes essentiels, menacés par la surpêche, la pollution plastique, l’exploitation minière sous-marine et le réchauffement climatique. Ce traité, adopté en 2023 à New York, fournit pour la première fois un outil permettant de créer des aires marines protégées en dehors des juridictions nationales et de réguler l’exploitation des ressources génétiques marines. L’annonce a été saluée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : « C'est une réussite historique pour l’océan et pour le multilatéralisme. Alors que nous faisons face à une triple crise planétaire – changement climatique, perte de biodiversité et pollution –, cet accord est une bouée de sauvetage pour l’humanité... ». L’accord, également connu sous le nom de « Traité BBNJ » (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), prévoit la création d’un organe de gouvernance chargé de superviser la mise en place de zones protégées, de partager équitablement les bénéfices tirés des ressources marines et de renforcer les capacités scientifiques des pays en développement.