Le pic des naissances chez les sangliers a été atteint début avril, dans des conditions météorologiques particulièrement favorables. Le climat doux et sec de ces dernières semaines a offert aux laies un cadre idéal pour mettre bas, avec une mortalité post-natale quasi inexistante. Résultat : les marcassins sont en nombre, en bonne santé, et grandissent vite. Partout sur le territoire, les premières observations se multiplient : des compagnies sont aperçues en lisière de forêts, dans les cultures, et jusque dans certaines zones périurbaines. Si les semis de pois sont terminés, ceux de maïs débutent, ce qui fait craindre aux agriculteurs des incursions dans les champs, avant que les grains semés n’aient atteint le stade des 3 ou 4 feuilles, qui n’intéresse plus les bêtes noires. Outre le climat, un autre facteur joue un rôle crucial dans cette prolifération : l’abondance alimentaire. La nature est généreuse et l’omnivore sanglier n’est jamais en manque. Ces mêmes ressources alimentaires soutiennent donc un allaitement abondant des portées, permettant aux marcassins de prendre plus d’un kilo de poids par semaine. C’est au sevrage que les risques de dégâts dans les cultures seront les plus forts, quand les estomacs réclameront, en fin de journée, leur ration journalière. Et c’est à ce moment-là que l’intervention des chasseurs sera la plus efficace. Bien que certains répulsifs puissent apporter un répit temporaire, leur efficacité est variable, et leur pouvoir dissuasif souvent limité à quelques jours, en fonction du positionnement des parcelles. Mais les conséquences de cette population ne se limitent pas aux seules pertes agricoles...
Faune sauvage : une espèce à découvrir… ou redécouvrir