Armurerie Richard

Fin… de saison pour la chasse à tir

Hormis quelques départements qui vont jouer les prolongations, pour la plupart d’entre nous, la saison de chasse à tir 2022/2023 est terminée. Quel que soit le bilan, il faut maintenant remiser les armes après l’entretien nécessaire pour la retrouver, dans quelques mois, en parfait état de fonctionnement. L’une des pièces maitresses est le canon, auquel on n’apporte pas toujours les précautions qu’il mérite, mais il ne faut jamais oublier que c’est lui qui dirige le projectile vers la cible, ce qui nous amène à parler de la balle à l’impact... 

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Balistique : quid en 12 réponses…

Les causes d’un loupé sont le plus souvent dues à l’endroit de l'impact, le point visé n'étant pas le point touché, lequel est forcément différent à chaque tir. Or, un bon tir devrait être reproductible à volonté, et donc, en aucun cas, tributaire du hasard. Pour cela, une chose est certaine, une pratique courante est absolument nécessaire, ce qui, sur le terrain, limitera d'amers ratés. C'est pourquoi il est utile de rappeler quelques règles fondamentales, en termes de balistique appliquée à la chasse…

 

Par Roger et Christian Tack

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Les tirs manqués... par derrière et par dessous

Le tir transversal d’un grand gibier n’est pas simple, en témoignent les nombreuses balles qui frappent dessous ou derrière… Si l’animal n’est pas touché, ce ne sera qu’un splendide raté, mais s’il est blessé sans être stoppé, l’acte de chasse prendra une toute autre physionomie, par les souffrances qu’il inflige et qu’il conviendra d’abréger le plus vite possible. Plusieurs facteurs se conjuguent pour conduire au tir qui passe derrière ou sous l’animal. Il y a tout d’abord la mauvaise appréciation de la vitesse du gibier. En général, il s’agit plutôt d’une sous-estimation. Les animaux se déplacent plus vite qu’on ne le pense couramment. Il faut avoir à l’esprit qu’un sanglier peut courir à une vitesse de l’ordre de 12 m/s. Simultanément, une balle dont la vitesse est de 800 m/s met donc 1/16e de seconde pour atteindre un tel animal situé à 50 mètres. Mais, pendant ce très court laps de temps, il a avancé de 75 cm. Si aucune correction n’est faite, la balle destinée à frapper à l’épaule va, au pire, atteindre le cuissot, au mieux passer derrière…

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Histoire anglaise

Un des derniers chapitres de l'ouvrage « Record Bags and Shooting Records » publié à Londres en 1922, constitue un recueil des incidents les plus étranges et des coups… les plus curieux. II est toujours intéressant de se replonger dans ce livre qui évoque les vieux châteaux anglais, les battues aux grouses, les Lords à favoris, l'odeur de poudre noire et de neige, les bonnes histoires racontées devant une cheminée à feu de bois, verre de whisky en main. Nous ne nous arrêterons pas aux exploits de tir façon far-west, avec la piécette lancée en l'air et percée par une balle avant qu’elle ne touche le sol, ou le tir aux pigeons… à balles. Même pour un bon tireur ou un bon chasseur, ces exploits à la Buffalo Bill paraissent exagérés. Plus amusante est l'histoire de ce pari entre Lord Alvaney et Lord de Ross. Il était convenu qu’au retour de chasse, chacun ramènerait le gibier tué par l'autre. C'est Lord Alvaney qui fut le vainqueur de cette amicale compétition en abattant… un âne. Il gagna le pari, mais eut à payer, et fort cher parait-il, la bête, improbable gibier d’un jour.

Bonnes et mauvaises balles

Le lendemain d’un jour de chasse, selon les résultats, nous sommes nombreux à essayer de comprendre pourquoi le gibier a été manqué, ou pire, blessé. Certes, le risque de mal toucher un animal est inhérent à la chasse en général, mais plus encore en battue, où les projectiles génèrent trois types de blessures :

- celles qui tuent instantanément ou dans les quelques secondes qui suivent,

- celles qui amèneront la mort par effets secondaires,

- celles qui, au terme de longues souffrances, guériront, mais laisseront souvent des séquelles handicapantes.

Tous les projectiles, lorsqu’ils atteignent leur but, provoquent un orifice d'entrée, puis un trajet de cheminement interne, et quelquefois un orifice de sortie qui est inconstant. Le caractère principal du pouvoir de pénétration dépend donc de la masse et de la vitesse de la balle qui perce, vrille et ondule à l’intérieur du corps, causant des ravages dont la finalité, ne l’oublions pas, est de causer la mort le plus rapidement possible. L’orifice d’entrée aura, lui, toujours trois éléments constants :

- l’orifice central (légèrement plus petit ou de même taille que le projectile),

- une collerette érosive,

- une ecchymose péri-orificielle...

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La collection « The African Lion Rifle » mise aux enchères…

Il aura fallu cinq ans et des centaines d'heures de travail au maître armurier John Bolliger Jr. et aux graveurs, pour créer « The African Lion Rifle Collection », un ensemble unique de cinq armes qui sera présenté à la convention SCI 2023 à Nashville, avant d’être mis aux enchères. « Ce projet a été le plus beau de ma carrière, et de loin le plus difficile à produire… » a déclaré John Bolliger. Pour la réalisation, il a acquis 5 ébauches consécutives d'un seul noyer turc âgé de 300 ans. Cela signifie que le côté gauche d'une arme reflète le côté droit de l'autre. Il a ensuite approché Winchester pour obtenir cinq blocs modèle 70, avec des numéros de série consécutifs et personnalisés, ce que lui a accordé la firme en raison de son statut de meilleur fabricant de fusils personnalisés au monde. Quant aux canons, ils ont été fabriqués à partir d'ébauches Krieger de 3 pouces de diamètre, sur commande spéciale, avec les rayures les plus fines disponibles. Les anneaux et les bases de la lunette sont des pièces exclusives, subtilement mises en valeur par les gravures réalisées par cinq grands maîtres graveurs américains. L'ensemble complet de ces cinq armes sera un seul article mis aux enchères, et l’heureux, et sans doute richissime propriétaire, prendra possession de son achat le 25 février 2023. Les armes sont réalisées dans les calibres suivants : - 7 Rem Ultra Mag ; - .300 Rem Ultra Mag : - .338 Rem Ultra Mag ; - .375 Rem Ultra Mag : - .450 Rem Ultra Mag.

La portée des tirs à la chasse au grand gibier

Au moment de tirer, le chasseur responsable doit se poser la question : où peut aller ma balle si elle manque sa cible ? De la position du canon à l’épaulé de l’arme et de la configuration du terrain, selon un tir parfaitement horizontal ou dirigé, ne serait-ce que légèrement vers le haut, va dépendre la dangerosité du tir. Cela s’explique d’abord par une plus grande portée des munitions utilisées. Cette portée et l’élévation maximale des projectiles conditionnent l’enveloppe dite sécuritaire, à l’intérieur de laquelle il est impératif de vérifier si on peut tirer en toute sécurité, voire même décider de s’abstenir si le résultat est incertain. Une balle qui n’atteint pas sa cible devient une balle perdue, donc par essence potentiellement dangereuse. Il ne faut donc jamais perdre de vue que nos projectiles modernes, tirés dans certaines conditions, vont très très loin en conservant leur potentiel en énergie. Un moyen simple et rapide pour se donner une idée de la portée maximale d’un projectile, tiré sous un angle positif de 30°, est de multiplier la longueur du projectile, en mm, par un facteur 100. Pour se donner un ordre de grandeur et de comparaison, voici la portée maxi qui peut être atteinte par quelques projectiles, choisis pour leur grande différence : 1) balle de 22 LR (longueur de 2 calibres) : portée possible de 1350 mètres, 2) balle de .338 (longueur de 4 calibres) : portée possible de 4800 mètres, 3) balle de 12,7 (longueur de 5 calibres) : portée possible de 6000 mètres. C’est cette portée qui va déterminer la sécurité des tirs dans le plan horizontal, sans autre obstacle que la cible clairement identifiée. La sécurité dans le plan vertical dépend bien évidemment de l’angle d’incidence de la ligne de visée sur l’horizon, mais surtout de l’altitude du lieu où s’effectuent les tirs. Pour une altitude donnée, l’élévation maximale sera donc atteinte pour un tir vertical vers le haut…

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L’énergie cinétique

Considérons les deux temps d’action de cette énergie. D’une part son aptitude à conférer du mouvement, et d’autre part, son aptitude à produire du travail. Ce double aspect destructeur existe bel et bien, puisqu'il y a traumatisme balistique provoqué par l’énergie cinétique transformée en travail au moment de l’impact, et choc par impulsion dû à la quantité de mouvement. Reprenons la notion d'énergie cinétique qui, selon Wilhelm von Leibniz et Johann Bernoulli, serait comme une force vivante responsable du mouvement des corps. Poursuivons avec celle de quantité de mouvement, décrite par Descartes et Newton, entité rationnelle censée jouer le même rôle, mais pas toujours utilisée à bon escient. D'abord, petits rappels théoriques de ce qu'est l'énergie cinétique, et les valeurs publiées sur les tables balistiques, ainsi que leurs importances quant au choix du calibre et de la masse d'un projectile…

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Fin du plomb et balistique : les munitions seront-elles aussi performantes ?

La nouvelle réglementation concernant l'utilisation du plomb dans les munitions de chasse sera bientôt applicable. Dans un premier temps, l'interdiction de la grenaille de plomb dans les zones humides entrera en vigueur le 15 février 2023. Puis, dans un second temps, elle s’étendra, selon la proposition en cours, sur les restrictions à l'utilisation du plomb dans les munitions de chasse, le tir sportif en plein air et la pêche. Le partage des connaissances et des meilleures pratiques sur l'utilisation des munitions sans plomb, avec les décideurs et les parties prenantes, y compris les chasseurs, est donc essentiel. À cette fin, la page d'orientation de la FACE fournit des informations utiles sur les risques environnementaux posés par le plomb, l'expérience dans l'utilisation de munitions sans plomb et sur la gestion des risques posés dans la viande de gibier. Pour les fusils de chasse, il est important de considérer que les alternatives à la grenaille de plomb se comportent différemment. Les chasseurs doivent en être conscients. Lorsque des règles de base sont adoptées, les alternatives au « sans plomb » fonctionnent tout aussi bien, comme le montre l'expérience des chasseurs du Danemark, des Pays-Bas et de la région flamande de Belgique. Pour les carabines, les densités plus faibles des matériaux utilisés (cuivre, laiton, etc…) entraîneront une vitesse et un comportement différents à l'impact. Bien que la létalité des alternatives sans plomb ait été démontrée, il est important pour les chasseurs de tester leur nouvelle balle avec leur carabine au stand de tir, pour s'assurer de la précision. Les balles sans plomb sont fabriquées dans au moins 35 calibres moyens à gros, mais les options pour les petits calibres sont encore limitées. Pour en savoir plus sur la nouvelle réglementation concernant les munitions, et connaître les alternatives disponibles, vous pouvez consulter la page Web d'orientation de la FACE qui est régulièrement mise à jour. C’est ICI

Combien de temps met le fût du canon pour refroidir ? La question est toujours d’actualité…

Ce qui intéresse les chasseurs, c’est de savoir si les variations de température des canons ont un impact significatif sur la précision du tir. Partons donc de ce constat : la température du canon d'une arme à feu augmente nécessairement pendant une séance d’entraînement ou de réglage au stand, et, accessoirement, en situation intense de chasse. D'où la question : la chaleur dégagée par le canon est-elle suffisamment importante pour être la cause indirecte d'une mauvaise visée ? Sur le terrain, en situation de chasse, il n'y a pas de tir automatique. En régime de feu, avec une carabine à réarmement manuel, le nombre de tirs consécutifs est au maximum égal à 5 (4+1), avec une arme semi-automatique, il sera égal à 3 (2+1), et pour les carabines express, il sera de 2 coups. Ces tirs de chasse, relativement espacés dans le temps, nécessitent rarement de refroidir l'arme, sauf en cas de fonctionnement anormal. Cependant, au stand de tir, lors du réglage de l'arme ou à l'entraînement, le phénomène d'échauffement du canon et de ses organes annexes est possible…

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Battue et affût : comment optimiser ses tirs…

Prendre une visée à bras franc, debout, lors d’un tir de battue, ou une visée avec appui, assis dans un mirador, sont deux situations trop différentes pour qu’on leur trouve des similitudes. Pourtant, dans les deux cas, il s’agit d’aligner une cible, en l’occurrence un gibier, au moyen d’une hausse et d’un guidon, ou d’un point rouge ou encore d’une lunette de visée… Des bons gestes et de la bonne position du tireur au moment crucial dépendra la réussite du tir…

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Beretta Holding SA investit aux Etats-Unis

L’annonce a été faite la semaine dernière par le président et chef de la direction, Pietro Gussalli Beretta. Après la reprise en mars dernier de la filiale du Suisse Ruag International, Beretta poursuit sa politique d’expansion, et lance un investissement de 60 millions de dollars dans une nouvelle usine de fabrication. Cette unité, à la pointe de la technologie, sera située à Savannah, en Géorgie. « Je suis heureux d'annoncer notre engagement à investir 60 millions de dollars via notre nouvelle filiale américaine de munitions, Norma Precision. Avec ma famille et Beretta Holding, nous sommes très fiers d'ajouter la fabrication de munitions à notre présence aux États-Unis. C'est une période très spéciale, car nous pouvons désormais fournir à nos clients américains une gamme complète de produits haut de gamme fabriqués localement, allant des armes légères, des munitions aux optiques, tous réunis au sein du même groupe. Nous soutenons également l'économie locale en créant des centaines de nouveaux emplois », a déclaré Pietro Gussalli Beretta. Norma Precision, qui fournit des munitions de haute qualité depuis 120 ans, construira une installation ultramoderne qui couvrira l'ensemble de la chaîne de production, d’assemblage et de diffusion. Le groupe Beretta Holding, avec ses vingt filiales, affiche aujourd’hui un chiffre d'affaires de plus de 50 milliards de dollars par an…

​​​​​​​Tir à balle au fusil de chasse : quelle avance prendre ?

Pour des raisons de sécurité, de plus en plus de directeurs de chasse en battue freinent, voir interdisent l’emploi de carabines en plaine. Les chasseurs ressortent donc les armes à canons lisses, mais doivent quasiment réapprendre à s’en servir pour les tirs à balles. Voici donc quelques conseils qui devraient leur éviter le fâcheux loupé. Avec un canon lisse, et quelle que soit la munition employée, y compris les balles sous-calibrées, il ne faut plus espérer faire des tirs de longueur. Les spécialistes considèrent que, avec une arme très performante et munie d’une visée optique adaptée, la distance de 60 mètres semble être un maximum. Considérons donc un tir à cette distance, pouvant se faire en toute sécurité, puisque fichant très près derrière la cible en mouvement, et voyons les paramètres les plus importants à respecter. Si bien connaitre son arme est la base même du tir, ça ne suffit pas. Il faut également s’entrainer, jusqu’à ce que les résultats soient à la hauteur des espérances. Ça prend du temps et ça laisse des boites de cartouches vides, mais le passage à la phase 2 est à ce prix. Ensuite, il s’agit de mettre, sur la réalité physique du déplacement d’un projectile dans l’air (donnée de vitesse fournie par l’encartoucheur), deux estimations. D’une part la distance qui sépare le chasseur de la cible, et d’autre part la vitesse de déplacement de celle-ci… Reprenons en exemple ces trois données : vitesse du projectile (balle de fusil de chasse) : 480 m/s, distance de tir : 60 m, vitesse de déplacement de la cible 20 km/h, soit 5,55 m/s. Pour atteindre la distance de 60 m, la balle mettra 125 millièmes de seconde. Mais pendant ce temps, la cible aura parcouru 0,70 mètre… On voit de suite la difficulté de tirer sur un animal en mouvement. Compte tenu de la longueur moyenne de l’extrémité du groin à l’épaule d’un sanglier de poids moyen (60/80 kg) qui est de l’ordre de 50 cm, il faudra, à 60 mètres d’éloignement, prendre quasiment 20 cm devant le bout de groin… pour le toucher à l’épaule, si l’animal se déplace bien à la vitesse estimée. Dans le cas contraire, la balle pénétrera dans l’abdomen, voir même un peu plus à l’arrière. N’hésitez donc pas à tirer quelques boites de cartouches sur des cibles mobiles. Certes, cela à un coût, mais revenir déçu avec seulement des loupés comme souvenirs est la pire des punitions…

Les balles d’extrémités

Au bout des membres, les blessures des onglons sont très douloureuses et arrêtent rapidement un gibier de grand poids. L'animal, non poursuivi par les courants, cherchera une reposée, pour lécher sa blessure et atténuer sa vive souffrance. Comme chez les humains, l'innervation sensitive des extrémités des membres est particulièrement conséquente, d'où cette sensibilité exacerbée à la douleur, lors d’une atteinte. Néanmoins, la blessure étant peu invalidante, le blessé pourra prendre un grand parti dès le moindre soupçon de recherche, et mettra le plus de distance possible entre lui et ses poursuivants, pour n'être, la plupart du temps, jamais retrouvé. Si on ne dispose pas d'un chien tenace en poursuite et combatif au ferme, ou de chiens forceurs endurants, il ne faut surtout pas manquer le premier ferme, au risque de ne plus jamais le revoir. De nombreux sangliers tués en battues sont porteurs de lésions bien cicatrisées des extrémités des membres (absence complète des deux onglons d'une patte, un onglon arraché ou complètement retourné), et malgré ce handicap, se comportaient normalement dans les compagnies. Cela montre la grande difficulté de leur courir après. Beaucoup de ces sangliers blessés sont recherchés en vain, toujours fuyant loin devant les poursuivants, et la liberté retrouvée leur a permis de soulager leurs maux en une sorte de tampon de peau élastique et dure, parfois posée au sol dans les déplacements.