Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

Chiens sous haute surveillance : l’intelligence artificielle au service de la santé canine

La révolution numérique bouleverse désormais tous les domaines, y compris celui du bien-être animal. Dans les chenils modernes, l’intelligence artificielle (IA) s’impose peu à peu comme un outil incontournable pour assurer une surveillance continue et précise de la santé des chiens. Grâce à des caméras intelligentes et à des capteurs portés sur l’animal, il est désormais possible de détecter précocement des anomalies telles que la léthargie, la boiterie, les troubles alimentaires ou des signes de stress. Les algorithmes d’IA analysent des milliers de données comportementales et physiologiques, identifiant des schémas imperceptibles à l’œil humain. Cette détection précoce représente un véritable atout : elle permet d’intervenir avant qu’un malaise ne se transforme en pathologie plus grave. L’un des exemples les plus emblématiques est le collier intelligent, capable de mesurer en temps réel la température, la respiration, la fréquence cardiaque, l’activité ou encore la douleur. Relié à une plateforme cloud, il offre aux vétérinaires et gestionnaires de chenils un tableau de bord complet sur la santé de chaque animal. Ce dispositif a déjà prouvé son efficacité, notamment pour repérer des signes de stress ou des anomalies chez des chiennes gestantes, contribuant ainsi à une meilleure prévention et à une réduction des risques sanitaires. Dans le même esprit, la caméra intelligente surveille les comportements collectifs : elle analyse les mouvements, les vocalisations et les interactions sociales, signalant instantanément tout changement anormal. Ces innovations facilitent le travail du personnel, qui peut ainsi se concentrer sur le contact humain et les soins directs, tout en bénéficiant d’alertes précises et rapides...

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Biodiversité, chasse et énergie : la nouvelle équation verte de Monique Barbut

Le 24 octobre, Monique Barbut, nouvelle ministre de la Transition écologique (et ministre de tutelle de la chasse), a fait sa première apparition devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Ancienne directrice du WWF France et figure reconnue des négociations internationales sur le climat, elle a défendu une vision pragmatique et participative de l’écologie : « Je ne suis pas pour une écologie punitive, mais pour une écologie à laquelle les gens adhèrent ». Son approche repose sur le dialogue et la conciliation, notamment entre acteurs économiques, collectivités locales et monde rural, un message attentif aux enjeux de la biodiversité et de la chasse, domaines où les tensions sont souvent vives. Elle souhaite ainsi réconcilier les citoyens avec les politiques environnementales, en particulier dans les territoires ruraux où la chasse, la gestion des espaces naturels et la protection de la faune sont intimement liées. La ministre entend également renforcer la cohérence des politiques énergétiques et environnementales. Elle assume un mix associant nucléaire et renouvelables pour garantir à la fois souveraineté énergétique et réduction des émissions. En parallèle, elle fait de l’adaptation au changement climatique une urgence absolue, avec des actions locales en faveur de la protection des sols, de l’eau et des milieux naturels. Sur le plan budgétaire, la ministre défend un budget stable de 8,4 milliards d’euros, tout en reconnaissant qu’il reste perfectible.


Sangliers et nourrissage : entre équilibre naturel et gestion humaine

Animal emblématique de nos forêts, le sanglier s’adapte remarquablement à son environnement. Curieux, omnivore et opportuniste, il sait trouver seul dans la nature de quoi satisfaire ses besoins. Fruits forestiers, racines, bulbes, lombrics, céréales ou petits vertébrés, son menu quotidien est aussi varié qu’équilibré. En moyenne, un repas de sanglier comprend une dizaine de composants différents, alliant énergie, protéines et minéraux. Contrairement à certaines idées reçues, aucun sanglier n’est jamais mort de faim sous nos latitudes. Pourtant, depuis des décennies, la pratique de l’agrainage, distribution volontaire de maïs ou autres apports, s’est répandue dans les milieux forestiers et cynégétiques. D’abord conçue comme une technique de fixation, elle visait à maintenir les animaux sur un territoire de chasse donné, afin d’éviter qu’ils ne passent chez le voisin. Par la suite, elle s’est parfois transformée en un véritable nourrissage, notamment dans les zones où la densité de sangliers est élevée ou où les chasseurs souhaitent garantir un tableau conséquent. Cette pratique a pourtant ses limites. En concentrant les populations autour de points d’agrainage, on modifie leur comportement naturel, on accroît les risques sanitaires et on altère les équilibres écologiques. Des animaux suralimentés perdent en mobilité, deviennent moins farouches et nuisent à l’image d’une chasse respectueuse du gibier et de la nature. Le sanglier, gibier noble et rusé, mérite mieux que de devenir un animal domestiqué...

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Quand la nature brouille les frontières : le premier chien-loup sauvage découvert en Grèce

C’était une rumeur que beaucoup jugeaient invraisemblable. Et pourtant, les analyses ADN l’ont confirmé : un chien-loup né à l’état sauvage a été identifié en Grèce. Ce résultat, publié par l’association de protection de la faune Callisto, marque une première scientifique en Europe du Sud et relance le débat sur les interactions entre espèces domestiques et sauvages. Depuis longtemps, le croisement entre chiens et loups fascine autant qu’il inquiète. En captivité, deux lignées officielles existent : le chien-loup tchécoslovaque et le chien-loup de Saarloos, fruits d’expériences menées au 20e siècle. Ces races, aussi impressionnantes qu’imprévisibles, suscitent encore des controverses liées à leur comportement difficile et à leur adaptation à la vie domestique. Mais l’idée d’un croisement naturel, survenu sans intervention humaine, relevait jusqu’ici du mythe. Tout a changé lorsque les biologistes grecs ont analysé une cinquantaine d’échantillons de loups prélevés sur le territoire continental. L’un d’eux a révélé un profil génétique unique : 45 % loup et 55 % chien. Autrement dit, un hybride véritable, issu d’un accouplement spontané entre un loup sauvage et un chien errant. Une découverte d’autant plus étonnante que, dans la nature, de telles unions sont extrêmement rares. Le loup (Canis lupus) défend farouchement son territoire, et tout chien qui s’y aventure est habituellement perçu comme un intrus à chasser, non comme un partenaire...

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Histoire de chasse : Lucifer, l’enfer des bêtes noires

Cette histoire remonte aux années 1950, quand la chasse à la billebaude était encore une aventure. Dans ce petit village de la vallée de l’Ognon, une rivière à truites qui prend sa source à Château-Lambert, au sud du massif des Vosges, à quelques kilomètres du Thillot, et qui serpente à travers la Haute-Saône, le Doubs et le Jura avant de se jeter dans la Saône à Heuilley, en Côte-d’Or, il n’y avait, à cette époque, qu’une seule exploitation agricole. La ferme de la Corderie, comme la plupart dans la région, était polyvalente : sur ses cinquante hectares, un tiers était en jachère triennale, un tiers en pâture et le dernier tiers consacré à la culture de céréales, destinées en grande partie à l’alimentation du cheptel, six vaches laitières et trois chevaux de trait. La mécanisation n’avait pas encore fait ses ravages et la campagne offrait un air de tranquillité reposante. Sans moteur, le silence vous enveloppait et laissait aux yeux le plaisir de découvrir une faune abondante. Ici, des lapins grignotaient des brins d’origan. Là, un lièvre dérangé fuyait vers un gîte plus discret, tandis qu’une compagnie de perdrix prenait son essor dans un bruissement d’ailes retentissant. C’est dans ce contexte que la petite Élisabeth venait presque chaque dimanche avec ses parents et son petit chien, un gigolo genre ratier, au pelage blanc sans rayures mais orné d’une belle tache noire sur l’œil gauche, rendre visite à sa cousine Michèle, petite voisine du fermier. À la ferme, une vieille chienne, descendante lointaine d’un Beauceron, n’en avait conservé que la taille, à défaut des couleurs. Elle avait pour tâche quotidienne de rassembler les vaches laitières en vue de la traite. Mais ce dimanche-là, derrière la grange à fourrage, il s’en passa des choses…

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Les nouvelles technologies : leur impact sur les pratiques de chasse et la gestion de la faune

Depuis des millénaires, la chasse accompagne l’histoire humaine, passant d’une nécessité vitale à une activité de loisir ou de régulation écologique. Autrefois fondée sur l’expérience, l’instinct et la connaissance du territoire, elle est aujourd’hui profondément transformée par l’essor technologique. GPS, caméras thermiques, drones ou applications mobiles s’invitent dans les forêts et les plaines, modifiant les manières de traquer, de tirer et de gérer les populations animales. Si ces innovations renforcent la précision et la sécurité des chasseurs, elles soulèvent aussi des questions éthiques et environnementales. Entre modernisation des pratiques et préservation des équilibres naturels, comment les technologies redéfinissent-elles la chasse et la gestion de la faune ? Les progrès technologiques ont considérablement changé les pratiques de chasse. Les chasseurs disposent aujourd’hui d’outils performants qui permettent de repérer les animaux à distance et de mieux comprendre leurs déplacements. Les applications mobiles, quant à elles, aident à planifier les trajets, identifier les zones de chasse autorisées et partager des données entre membres d’un même groupe. Ces innovations apportent des avantages indéniables : gain de temps, efficacité accrue, meilleure sécurité et amélioration des conditions de tir. Cependant, elles entraînent aussi certaines dérives. L’usage intensif de la technologie tend à dénaturer le caractère traditionnel et sportif de la chasse, fondé sur la patience, la discrétion et la connaissance du milieu...

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Forêts françaises : comment concilier fragilité et ambitions ?

La mission conjointe du CGAAER et de l’IGEDD, mandatée par les ministres chargés de l’agriculture et de la transition écologique, visait à évaluer le contrat 2021-2025 entre l’État et l’Office national des forêts (ONF) et à définir les orientations pour la période suivante. Cette évaluation s’inscrit dans un contexte de crises multiples qui bouleversent la forêt française : sécheresses répétées, attaques parasitaires, pression croissante du gibier et déséquilibres écologiques compromettant la régénération naturelle. Parallèlement, la forêt se trouve au cœur des politiques publiques de transition écologique, de biodiversité et de neutralité carbone, appelées à concilier production, adaptation et préservation. Le rapport souligne que, malgré les perturbations, les objectifs du contrat 2021-2025 ont été globalement atteints : stabilité sociale, équilibre budgétaire et continuité du régime forestier. Toutefois, l’intensification des aléas climatiques et sanitaires a fragilisé le cadre contractuel, révélant la nécessité d’une approche plus flexible et résiliente. L’évaluation met en avant la responsabilité de l’État dans la stabilisation économique du modèle forestier public, notamment par le soutien financier accru et la clarification des missions confiées à l’ONF. La pression exercée par les ongulés sauvages est identifiée comme un enjeu majeur, conditionnant la réussite des politiques de renouvellement forestier. Pour la période 2026-2030, la mission appelle à une consolidation plutôt qu’à une transformation structurelle de l’ONF. Les recommandations privilégient la continuité du modèle de gestion publique, tout en insistant sur plusieurs conditions fondamentales : la régulation durable des populations d’ongulés, la garantie de financements adaptés aux missions d’intérêt général et la modernisation des outils de gestion dans un contexte d’incertitude climatique. L’État est invité à renforcer son rôle moteur, tant dans la coordination des politiques forestières que dans la sécurisation des ressources financières.


Un chef japonais sacré champion du monde 2025 du Lièvre à la Royale

À l’occasion des Journées Gastronomiques de Sologne, le 8e Championnat du Monde du Lièvre à la Royale qui s’est déroulé le 25 octobre, a une fois encore célébré l’excellence culinaire et l’amour du produit. Douze chefs venus de France, du Japon, du Canada et de Belgique se sont affrontés autour de ce plat emblématique de la gastronomie française, symbole de patience, de technique et de générosité. Sous la présidence du Meilleur Ouvrier de France Olivier Couvin (restaurant Paul Bocuse), un jury prestigieux, comptant notamment David Bizet, Olivier Nasti, Mélanie Serre, Frédéric Duca, Sébastien Sanjou et Christophe Marguin, a départagé les candidats après plusieurs heures d’épreuves intenses. Le verdict a couronné Yoichi Nakaaki, chef du restaurant « A Table » à Tokyo, qui a été sacré « Champion du Monde du Lièvre à la Royale 2025 ». Cette première victoire japonaise consacre la portée universelle d’un plat profondément français, mais désormais partagé par les gastronomies du monde. En deuxième position, Edgar Laymet (Nomicos, Paris) a conquis le jury par une interprétation classique et d’une grande précision : un lièvre ficelé en trois temps, cuit dans un torchon, accompagné d’une sauce nappante et équilibrée. Sa sincérité et sa rigueur lui ont également valu le prix Coup de cœur Food&Sense, saluant un travail empreint de tradition et d’élégance. La troisième place revient à Ludovic Brethenoux (Le Malu, Vendôme), dont la lecture personnelle du plat a séduit par la profondeur du jus et la richesse aromatique du gibier. Trois approches différentes, un même objectif : sublimer le lièvre à la royale sans en trahir l’âme. Pour Thomas Boullault, fondateur du concours et chef étoilé de « L’Arôme » à Paris, cet événement « incarne tout ce que la gastronomie française a de plus noble : la transmission, la rigueur et la convivialité ». Né de son attachement à la Sologne, le championnat s’est imposé, en moins de dix ans, comme un rendez-vous incontournable des artisans du goût, soutenu par des partenaires fidèles.


Au Sénat : question de Mme Pauline Martin sur le tir des sangliers en période de récolte...

Mme Pauline Martin, sénatrice du Loiret (Les Républicains), attire l’attention de Mme la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, sur les conséquences de la décision rendue par le Conseil d’État le 16 juin 2025 (n° 492284). Cette décision a annulé une disposition d’un arrêté ministériel autorisant le tir du sanglier depuis un poste fixe autour des parcelles agricoles en cours de récolte. Selon Mme Martin, cette annulation repose sur une interprétation stricte de l’article L. 424-4 du code de l’environnement et interdit désormais une pratique de régulation jugée indispensable dans de nombreux territoires ruraux. En effet, le tir du sanglier depuis un poste fixe constitue une méthode de contrôle des populations animales essentielle pour prévenir des dégâts agricoles importants. La décision du Conseil d’État repose sur l’idée que l’usage d’engins agricoles pour rabattre les sangliers équivaut à un rabattage mécanique, pratique prohibée par le code de l’environnement. Cette interprétation stricte pourrait toutefois avoir des effets indésirables sur la gestion de la faune sauvage et la protection des exploitations agricoles. Dans le Loiret, plus de 850 dossiers d’indemnisation pour dégâts causés par les sangliers ont été recensés en 2024, ce qui illustre l’ampleur du problème. La suppression de cette modalité de régulation risque donc de compliquer le contrôle des populations de sangliers et pourrait entraîner une augmentation des indemnisations versées par les fédérations de chasse. Dans ce contexte, Mme Martin souhaite connaître les intentions du Gouvernement sur plusieurs points. Elle interroge d’abord sur les solutions alternatives envisagées pour assurer une régulation efficace des populations de sangliers, notamment pendant les périodes de récolte, tout en garantissant la sécurité des agriculteurs et des tiers. Elle s’interroge également sur les dispositifs d’accompagnement financier ou assurantiel prévus pour soutenir les exploitants victimes de dégâts, dans l’attente d’une éventuelle évolution réglementaire. Enfin, elle souhaite savoir quels travaux de concertation ont été engagés avec les représentants du monde agricole et cynégétique afin de définir un cadre juridique stable et équilibré. L’objectif serait de concilier protection des cultures et respect du droit de la chasse, tout en assurant une régulation responsable et sécurisée de la faune sauvage. Publiée dans le Journal officiel du Sénat le 16 octobre 2025, page 5275, cette question souligne les tensions entre la protection de l’environnement, la gestion de la faune sauvage et les besoins de l’agriculture, et appelle le Gouvernement à clarifier sa position sur ce sujet sensible.


Agriculture biologique : quand la faune sauvage devient l’alliée des agriculteurs

Et si la biodiversité redevenait la meilleure alliée des exploitants ? Dans les Hauts-de-France, une étude menée par Bio Hauts-de-France, le Conservatoire d’espaces naturels et Terres de Liens met en lumière les effets positifs de l’agriculture biologique sur la vie animale et la santé des sols. Selon ces travaux, les espèces d’insectes sont près de 30 % plus nombreuses dans les exploitations bio que dans l’agriculture conventionnelle. Deux agriculteurs, Pierre-Elie Dequidt (Pas-de-Calais) et Olivier Desmarets (Somme), incarnent cette transition réussie. Le premier cultive sans insecticides sur cent hectares, jalonnés de haies plantées tous les 36 mètres, véritables refuges pour abeilles, araignées et oiseaux. « J’ai fait le choix de travailler sans insecticides, c’est la faune sauvage qui joue ce rôle », explique-t-il. Ces haies, peu fauchées, favorisent la reproduction des insectes et offrent ombre et abri au bétail. Chez Olivier Desmarets, l’étude du sol a révélé jusqu’à 400 vers de terre au mètre carré, signe d’une terre vivante et fertile. « Les insectes et les lombrics sont de formidables indicateurs de la santé du sol », souligne l’éleveur, convaincu que la richesse biologique renforce la résilience de son exploitation face au changement climatique. Les scientifiques, comme l’entomologiste Emmanuel Vidal, rappellent que ces résultats confirment les tendances observées par l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques (ITAB) : l’agriculture bio favorise 23 % d’espèces animales en plus et 32 % d’individus supplémentaires. Mais au-delà des chiffres, cette étude vise à objectiver l’impact réel des pratiques agroécologiques et à inspirer d’autres exploitants. « Il faut réapprendre à regarder les haies, à s’émerveiller devant la vie qu’elles abritent », insiste Emmanuel Vidal, qui milite pour des haies diversifiées mêlant fleurs sauvages et essences locales. Leur présence contribue à la régulation naturelle des ravageurs et à la pollinisation, tout en embellissant les paysages agricoles.


Hécatombe du grues cendrées dans la région des lacs du Grand-Est

Chaque automne, les grands lacs du Grand Est (Der-Chantecoq, Temple, Forêt d’Orient) deviennent le théâtre d’un spectacle majestueux : la halte migratoire de milliers de grues cendrées. Ces oiseaux quittent le nord de l’Europe pour rejoindre l’Afrique du Nord ou le sud du continent. Mais, depuis une dizaine de jours, ce ballet naturel a pris une tournure dramatique : une hécatombe liée à l’influenza aviaire frappe la région. Autour du lac du Der, plus grand lac artificiel de France, près d’un millier de grues mortes ont été recensées, selon la préfecture de la Marne. Le virus, déjà présent en Allemagne, a gagné la Champagne-Ardenne (Marne, Aube, Haute-Marne) puis la Meuse. Des cas ont également été signalés près des lacs du Temple et de la Forêt d’Orient, zones essentielles du Parc naturel régional de la Forêt d’Orient. L’OFB confirme une surmortalité sans précédent : les oiseaux malades, incapables de poursuivre leur vol, se posent parfois jusque dans les villages. Les manifestations prévues sur certains sites, comme l’étang de Belval ou l’étang de la Horre, ont été annulées par précaution, tandis que les animations principales autour du lac du Der sont maintenues, avec l’accord des autorités. Les visiteurs sont invités à respecter les consignes sanitaires et à ne pas approcher les oiseaux malades. À l’échelle nationale, le niveau de risque « élevé » pour la grippe aviaire a été décrété le 22 octobre. Cela impose la mise à l’abri des volailles, l’interdiction de rassemblements d’oiseaux et un renforcement des mesures de biosécurité. Les habitants sont appelés à signaler tout oiseau mort à leur mairie sans les manipuler. Malgré cette crise, les lacs du Grand Est restent des sites emblématiques pour l’observation ornithologique. Leur rôle dans la migration des grues souligne à la fois la richesse écologique de la région et sa vulnérabilité face aux maladies animales liées aux changements climatiques et aux déplacements massifs des espèces.