Formation à un métier d'avenir : armurier

Petite faune de plaine : un séminaire national pour sa reconquête...

Le premier séminaire national consacré à la petite faune de plaine, organisé à Paris par la FNC, la semaine dernière, s’est tenu sous le signe d’une urgence trop longtemps ignorée. Les 150 représentants des fédérations départementales présents, ont constaté, une fois encore, l’ampleur des dégâts accumulés. Perdrix grises, perdrix rouges, lapins et lièvres suivent tous la même trajectoire : un effondrement continu. Le chiffre révélé par la FNC « 25 % des chasseurs cessent de valider leur permis faute de petit gibier » illustre à lui seul la gravité de la situation. Il aura fallu cette désertion progressive, et l’inquiétude grandissante des territoires ruraux, pour qu’émerge enfin l’idée d’une stratégie nationale… qui aurait pu être engagée bien plus tôt. Pour le président de la FNC : « beaucoup de structures historiques consacrées au suivi du petit gibier ont été fragilisées, parfois abandonnées, notamment par l’OFB » déplorait-il, ajoutant : « il est indispensable de réactiver ces réseaux, de moderniser leur organisation et de renforcer l’animation fédérale. L’un des points d’appui de cette réorganisation est la production de données fiables. L’outil ISIGEO, récemment mis en place, centralise désormais l’ensemble des données historiques et protocoles standardisés nécessaires à une gestion rationnelle des espèces.... ». Les échanges ont également souligné le rôle déterminant de la lutte contre la prédation et la nécessité de mieux reconnaître l’engagement des piégeurs. Ce premier séminaire marque ainsi un tournant : les bases d’une mobilisation nationale, collective et durable pour reconstruire une dynamique forte en faveur de la petite faune de plaine.


Indemnisations des dégâts de grand gibier : l’État apporte un soutien mais sans prise en charge directe

Le sénateur Mathieu Darnaud (Ardèche - Les Républicains) a interrogé le Gouvernement sur la nécessité de réformer le système d’indemnisation des dégâts causés par le grand gibier, notamment les sangliers. Selon lui, les FDC assument seules la charge financière depuis la loi n° 2000-698 du 26 juillet 2000, alors que la population de sangliers a fortement augmenté (863 000 abattus en 2023-2024), entraînant un nombre croissant de dossiers d’indemnisation et un coût annuel proche de 100 millions d’euros. Parallèlement, le nombre de chasseurs diminue, fragilisant le dispositif. Il souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour réviser ce système et si l’État entend y contribuer financièrement afin d’en assurer la pérennité. Dans sa réponse, le ministère délégué écrit : «  le gouvernement se dit pleinement conscient des difficultés financières des fédérations départementales des chasseurs et entretient un dialogue constant avec la Fédération nationale des chasseurs pour identifier les leviers les plus efficaces pour soutenir les fédérations et améliorer le dispositif existant. Les fédérations, au titre des missions de service public confiées par le législateur, assurent l’indemnisation des dégâts agricoles imputables au grand gibier, organisation jugée conforme à la Constitution par la décision n° 2021-963 QPC du 20 janvier 2022. Plusieurs actions ont déjà été engagées : de nouvelles mesures réglementaires renforcent la pression de chasse, notamment sur les sangliers, avec l’extension de la période de chasse en avril et mai, l’autorisation de l’usage de la chevrotine, la facilitation du recours au piégeage et la révision des conditions d’agrainage. Parallèlement, un appui financier de 50 millions d’euros a été mobilisé pour accompagner la transition du système d’indemnisation, financer des mesures structurelles et améliorer le fonctionnement des fédérations. Cependant, et compte tenu du cadre législatif, des efforts déjà consentis par l’État et du contexte budgétaire, une prise en charge directe par l’État des indemnisations des dégâts causés par la faune sauvage n’est pas envisagée à ce stade. Le Gouvernement mise sur la coopération entre fédérations, agriculteurs et pouvoirs publics pour garantir un dispositif durable et équilibré ». JO Sénat : Question publiée le 27/11/2025, réponse publiée le 04/12/2025.


La semaine en bref...

- Alpes-Maritimes : un président de société de chasse, un garde particulier et un troisième chasseur ont comparu lundi dernier devant le tribunal de Nice pour des faits de braconnage après la mort de chamois. Leur affaire remonte à octobre 2024, quand les trois chasseurs ont été surpris par l’OFB en train de chasser illégalement un jeune chamois (chevreau) hors de la période autorisée, et en utilisant un mode interdit (battue avec chiens). Interrogés à l’audience, les chasseurs ont plaidé une « erreur de date » et leur avocate a évoqué une tradition montagnarde. Mais pour les représentants des associations de protection de la faune, il s’agissait plutôt d’une battue organisée, à visée de prélèvement, et non d’un tir accidentel. Lors des réquisitions, le parquet a demandé plusieurs sanctions : pour le rabatteur : 300 € d’amende et le retrait du permis de chasser pendant 3 mois ; pour le garde-chasse particulier : 500 € d’amende et le retrait du permis de chasser pendant 6 mois ; et pour le président de la société de chasse : 500 € d’amende, la suspension du permis de chasser pendant 1 an et la confiscation de sa carabine. Le tribunal a renvoyé sa décision et l’affaire mise en délibéré, la prochaine audience de jugement étant fixée au 5 janvier 2026.

 

- Ariège : le projet de « Réserve naturelle nationale souterraine de l’Ariège » a reçu un avis favorable de la commission d’enquête publique, après plus de vingt ans de préparation. La préfecture salue « un très large travail de concertation », également reconnu par le Conseil national de la protection de la nature, qui avait déjà rendu un avis unanimement positif en 2022. La future réserve vise à protéger l’exceptionnel patrimoine souterrain du département, tout en facilitant la recherche scientifique, l’éducation à l’environnement et le développement d’un tourisme vert structuré. Elle concernera 29 sites répartis sur 32 communes, dont Niaux, Massat, Le Mas-d’Azil, Moulis ou Aulus-les-Bains... Le Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises salue un « excellent signal pour le territoire », estimant que la réserve deviendra un atout d’attractivité.

 

- Aveyron : les pompiers ont dû mettre en place un dispositif exceptionnel, dimanche dernier dans l’après-midi, pour secourir un homme de 70 ans grièvement blessé lors d’une partie de chasse, près de Millau. La victime a été violemment percutée par un sanglier, qui lui a infligé une grave blessure à la jambe. L’accident s’est produit dans un secteur particulièrement escarpé, au bord de la Dourbie, rendant impossible toute évacuation classique par véhicule ou à pied. Face aux difficultés du terrain, les équipes de secours ont installé une tyrolienne au-dessus de la rivière afin de transporter le septuagénaire jusqu’à une zone accessible. Une trentaine de sapeurs-pompiers, dont des spécialistes du secours en milieu périlleux, ont été mobilisés. L’homme a ensuite été pris en charge par le SAMU et transporté vers le centre hospitalier.

 

- Calvados : une battue administrative s’est déroulée jeudi dernier entre Honfleur et Gonneville-sur-Honfleur, mobilisant pendant près de cinq heures plusieurs lieutenants de louveterie, une trentaine de chasseurs et plusieurs meutes de chiens. L’opération, autorisée par arrêté préfectoral, répond à la pression croissante exercée par les sangliers sur ce secteur mêlant espaces naturels, zones résidentielles et infrastructures publiques. Chargé de la coordination, Philippe Le Rolland, responsable de l’unité nature à la DDTM a précisé que l’intervention ciblait exclusivement cette espèce. D’autres missions pourront être déclenchées si les dégâts se poursuivent, notamment pour prévenir les nuisances, sécuriser les abords fréquentés et limiter les dommages aux cultures. Les forces de l’ordre ont assuré la sécurisation des axes routiers durant la manœuvre. Au total, dix sangliers ont été tués...

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Le loup fait débat en Haute-Marne...

Le prédateur a été au centre de deux interventions majeures. La première date du 25 novembre 2025, à l’Assemblée nationale, où Christophe Bentz, député RN de la circonscription de Chaumont-Langres, a lancé un cri d’alarme pour les éleveurs du département 52, directement menacés par la prédation du loup. Il citait le témoignage d’un agriculteur du Bassigny qui : « tous les deux jours, ramasse des cadavres, ou trouve des bêtes en souffrance », évoquant la perte de plus de 170 brebis cette année, au point qu’il envisage d’abandonner son activité. Selon le député, la Haute-Marne est aujourd’hui le département de plaine le plus touché : « plus de 700 victimes en 150 attaques... ». Ce constat l’amenait à poser cette question : « pour chaque exploitation ruinée, combien de jeunes agriculteurs renonceront à s’installer ? La gestion du loup n’est plus adaptée à la réalité des zones de plaine... », demandant ainsi une réforme urgente : relever le plafond de prélèvement, assouplir les procédures de tir, renforcer les moyens de terrain. En clôture de son intervention, Christophe Bentz déclarait : « la situation est devenue insoutenable », appelant à des décisions fortes et concrètes, pour protéger les élevages, le bien-être des animaux et l’avenir des exploitations en zone rurale.

Quant à la seconde intervention, organisée par la FDC 52 à Biesles, elle s’est tenue le mercredi 3 décembre, devant plus de 150 personnes - chasseurs, éleveurs, curieux - rassemblées pour entendre l’analyse de Malory Randon, technicienne cynégétique à la FDC de la Drôme, spécialiste reconnue du prédateur, et détachée auprès de la FNC pour le dossier loup. « Cette soirée n’a pas vocation à trancher des enjeux politiques, mais à éclairer, de manière strictement pédagogique, ce que signifie la présence du loup pour la faune sauvage, et donc, mécaniquement, pour l’agriculture et la chasse... » déclarait-elle en préambule...

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Énergie cinétique : ce qui se produit réellement à l'impact

Lorsqu’une balle atteint un animal, deux phénomènes physiques fondamentaux entrent en jeu : l’énergie cinétique, responsable du travail de destruction dans les tissus, et la quantité de mouvement, parfois invoquée pour expliquer un prétendu « choc d’arrêt », mais dont l’importance réelle dans la létalité a souvent été surestimée. L’énergie cinétique (Ec = ½ m·V²), décrite par Leibniz sous le concept de force vive, représente la capacité d’un projectile à produire un travail mécanique lorsqu’il est stoppé ou déformé. À l’inverse, la quantité de mouvement (m·V), formalisée par Descartes et Newton, traduit l’aptitude d’un corps en mouvement à communiquer une impulsion. À l’impact, ces deux grandeurs disparaissent partiellement ou totalement, laissant place à des phénomènes de balistique terminale : pénétration, cavitation permanente (déchirure tissulaire) et cavitation temporaire (onde de pression). Pour comprendre ces effets, rappelons brièvement les bases. Dans la plupart des tirs de chasse, la composante d’énergie potentielle due à la gravité est négligeable ; l’énergie transférée dépend presque exclusivement de la vitesse résiduelle du projectile. De façon cruciale, la vitesse apparaît au carré dans la formule : une balle légèrement plus rapide peut donc délivrer beaucoup plus de travail destructeur, notamment par le biais de l’expansion (ou « mushrooming ») de l’ogive, processus indispensable pour transmettre efficacement l’énergie aux tissus. La rotation imposée par les rayures du canon stabilise la trajectoire (stabilisation gyroscopique), mais n’ajoute qu’une quantité infime d’énergie cinétique supplémentaire ; elle n’a aucun rôle lésionnel direct.

Prenons un exemple représentatif : une balle de 15 g frappant un animal à 700 m/s libère près de 3 700 Joules. Les normes recommandées en France pour le tir des ongulés, notamment celles de l’ANCGG, exigent un minimum de 1 000 Joules à 100 m pour les chevreuils et au moins 2 500 J pour les sangliers ou cervidés adultes. Ces seuils correspondent à l’énergie minimale nécessaire pour assurer une destruction rapide d’organes vitaux avec un effet létal quasi-immédiat, à condition que la balle soit correctement construite (bonded, monolithique, demi-blindée, etc.) et conserve suffisamment de masse lors de la pénétration. Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas « le choc » qui tue, mais le travail de destruction effectué dans les tissus par le transfert d’énergie : fragmentation, expansion, cavité permanente, rupture des structures vasculaires ou pulmonaires, ou encore destruction du système nerveux central lorsqu’il est atteint...

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UE : des normes contraignantes pour chiens et chats, un tournant pour les éleveurs et propriétaires...

Le 25 novembre 2025, le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire sur la première législation commune de l’Union européenne consacrée au bien-être et à la traçabilité des chiens et des chats. Le projet établit pour la première fois des normes minimales uniformes dans l’ensemble de l’UE pour l’élevage, l’hébergement, le commerce, l’importation et la détention des chiens et des chats. Parmi les mesures phares :

- obligation de micropuçage et d’enregistrement dans des bases de données nationales, interopérables entre États membres, pour tous les chiens et chats, qu’ils soient vendus, adoptés ou déjà détenus ;

- interdiction de certaines pratiques d’élevage : pas de reproduction entre parents et descendants, frères/sœurs, grands-parents/petits-enfants ; bannissement des croisements produisant des animaux à conformations extrêmes ou malsaines, interdiction des mutilations (écourtage d’oreilles, coupe de queue, ablation de griffes), sauf exceptions médicales ;

- obligation pour les élevages, refuges et vendeurs professionnels de respecter des conditions strictes de logement, d’hygiène, d’accès extérieur pour les chiens, et de veiller au bien-être des animaux ;

- encadrement des importations depuis des pays tiers, en soumettant chiens et chats importés aux mêmes standards de traçabilité et de bien-être que ceux produits au sein de l’UE.

L’accord prévoit une période de transition : les éleveurs, refuges et vendeurs auront quatre ans pour se conformer aux nouvelles règles et les propriétaires particuliers ne vendant pas leurs animaux disposeront de délais plus longs (10 ans pour les chiens, 15 ans pour les chats). Cette mise en œuvre progressive reflète les défis logistiques et pratiques d’une réforme d’ampleur européenne. Par ailleurs, certains aspects du droit concernent surtout les professionnels puisque les particuliers possédant un chien ou un chat ne seront pas immédiatement soumis aux mêmes obligations. Même si le texte ne cible pas en priorité les chiens de chasse, ces derniers sont concernés par plusieurs dispositions. Ainsi :

- les chiens issus d’élevages devront respecter les nouvelles règles de bien-être, de traçabilité, de santé et de conformité génétique (ce qui pourrait entraîner la fermeture d’élevages intensifs ou non conformes) ;

- les pratiques d’élevage intensif ou reproductif répétitif seront fortement encadrées (ce qui pourrait modifier la filière de production des chiens de chasse, notamment pour certaines races populaires) ;

- à terme, l’harmonisation européenne pourrait inciter les États membres à renforcer leurs propres législations nationales (ce qui pourrait impacter les usages traditionnels ou ruraux des chiens, y compris en chasse).

L’accord constitue une avancée majeure dans la protection des animaux domestiques et la lutte contre les dérives (élevages abusifs, commerce illégal, trafic), mais sa réussite dépendra largement de la mise en œuvre nationale : moyens de contrôle, sensibilisation des éleveurs et des propriétaires, adaptation des pratiques. Le texte offre un cadre, encore faut-il qu’il soit appliqué... L’accord provisoire sera soumis à une approbation formelle par le Parlement et le Conseil avant son entrée en vigueur, et une fois adopté, il pourrait marquer le début d’une transformation profonde de la relation entre les Européens et leurs compagnons à quatre pattes, y compris ceux utilisés pour la chasse.


Régulation naturelle et anthropique : un débat renouvelé

La régulation des populations animales sauvages occupe une place centrale dans l’écologie contemporaine, mais aussi dans les politiques publiques et les débats sociétaux. Longtemps perçus comme des systèmes autonomes, capables de tendre vers un « équilibre naturel », les écosystèmes terrestres et aquatiques sont aujourd’hui largement reconnus comme des anthroposystèmes : des ensembles façonnés par l’activité humaine au même titre que par les processus naturels. À mesure que progressent l’écologie, la biologie de la conservation et l’éthologie, la distinction entre régulation naturelle et régulation anthropique apparaît moins nette qu’on ne l’imaginait. D’un côté, les mécanismes internes aux populations (disponibilité en ressources, prédateurs, maladies, compétition intraspécifique) jouent toujours un rôle majeur. De l’autre, la pression humaine, qu’elle soit intentionnelle (chasse, gestion administrative, aménagements) ou non (fragmentation des habitats, changement climatique), modifie profondément les dynamiques démographiques. Ce débat n’est pas qu’académique : il conditionne la manière dont les sociétés conçoivent le « bon » niveau d’une population animale et les moyens d’y parvenir. La présence croissante de cervidés ou de sangliers dans certains paysages européens n’est pas uniquement la conséquence de la disparition des grands prédateurs, mais aussi le résultat d’hivers plus doux, d’une agriculture plus attractive et d’une réduction des zones de chasse en lisière urbaine. À l’inverse, le retour du loup en Europe, naturelle ou pas, illustre la puissance d’adaptation de ce prédateur lorsque le contexte humain le permet. L’objectif de cette réflexion est donc d’examiner la part respective des régulations naturelles et anthropiques dans le contrôle des populations d’animaux sauvages. Commençons donc par examiner le cadre théorique, avant d’analyser séparément les contributions des régulations naturelles et humaines, afin de voir comment ces deux dimensions interagissent de manière complexe et parfois inattendue. Sans trancher définitivement la question de savoir « qui contrôle réellement les équilibres », ce travail vise à éclairer scientifiquement les mécanismes en jeu ainsi que leur imbrication croissante dans les écosystèmes contemporains...

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Quand François 1er faisait résonner la forêt : chroniques d’un roi chasseur

Bien avant que les pierres monumentales de Chambord ne s’élèvent vers le ciel, François Ier se forgeait déjà une réputation de chasseur infatigable, prêt à braver les forêts profondes, les nuits froides et des sujets éberlués. L’une des anecdotes les plus savoureuses de son règne le voit d’ailleurs errer du côté de Lyon, perdu au crépuscule, comme n’importe quel promeneur distrait. Affamé et transi, il frappe à la porte d’une cabane de branchages où vit un homme hirsute qui, ignorant tout de l’identité du voyageur, lui offre un coin de feu et un morceau de chevreuil… braconné. À l’époque, ce n’était pas exactement un passe-temps recommandé car on risquait sa peau pour moins que ça. Au petit matin, quand l’escorte royale retrouve enfin le souverain, le pauvre hôte comprend qu’il vient de nourrir illégalement le roi de France. Mais, François Ier, loin de s’en offusquer, éclate d’un rire sonore, lui tape presque sur l’épaule et, magnanime, lui accorde le droit de chasse pour lui et ses descendants. De quoi faire instantanément de cet homme le braconnier le plus chanceux de l’histoire. Cette passion dévorante pour la chasse n’était pas un simple caprice aristocratique : elle structurait la vie du souverain. Intrépide, doté d’une endurance qui laissait pantois ses compagnons, François Ier courait cerfs et sangliers avec une fougue telle que même ses maîtres veneurs s’en étonnaient. Il chevauchait avec ce qu’il appelait affectueusement « sa petite bande » : gentilshommes solides en selle, dames élégantes et décidées, tous unis dans la poussière des grandes poursuites. Il partait par tous les temps, traversant taillis, précipices, buissons, parfois si vite qu’on lui conseillait simplement de mettre son bras devant ses yeux pour éviter les branches, conseil qu’il aurait dû suivre plus scrupuleusement, puisqu’un rameau lui abîma un œil...

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Loup : l’ANEM demande le relèvement du taux annuel de prélèvement

Dans son communiqué, l’exécutif de l’Association nationale des élus de la montagne (ANEM), Jean-Pierre Vigier, président et député de la Haute-Loire, Frédérique Espagnac, secrétaire générale et sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, et Xavier Roseren, vice-président et député de la Haute-Savoie, déplore la multiplication du nombre d’attaques causées par les loups dans tous les massifs. « L’ANEM tient d’abord à se féliciter du projet d’arrêté facilitant les tirs de défense, actuellement en consultation publique jusqu’au 19 décembre, qui correspond à une demande constante formulée par les élus de montagne. Cette avancée restera néanmoins insuffisante sans une révision du plafond des prélèvements et de la méthode de comptage, conditions préalables pour sécuriser durablement les éleveurs de montagne. Selon les données 2025 de l’OFB, rendues publiques par la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, la population de loups atteindrait 1 082 individus, soit une augmentation de 69 loups. Pour l’ANEM, cette augmentation semble sous-estimée et en contradiction avec la réalité des territoires de montagne où la pression exercée par la prédation atteint des niveaux inédits. En un an, les attaques ont augmenté de 18 %, le nombre de victimes de 26 % et la présence du loup s’étend désormais à 79 départements, contre 54 en 2023. Chaque année, les tirs doivent être ralentis dès la mi-juin pour éviter d’atteindre trop tôt le plafond annuel des prélèvements fixé à 19%, laissant les éleveurs sans marge d’action en pleine saison d’estive. Face à l’urgence de la situation qui menace le pastoralisme en montagne, l’ANEM :

- réaffirme la nécessité d’intégrer le nombre d’attaques annuelles dans le calcul du plafond des prélèvements ;

- saisit officiellement Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature de France, et Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, pour une demande de révision du taux annuel de prélèvement ».


Un projet de décret prévoit de faciliter la destruction des haies

Le ministère de la Transition écologique a lancé une consultation publique sur un projet de décret visant à simplifier les procédures administratives encadrant la destruction des haies, tout en rappelant l’objectif ambitieux d’atteindre un gain net de 50 000 km de haies d’ici 2030, conformément au Pacte en faveur de la haie présenté par le Gouvernement en septembre 2023. Cette juxtaposition de mesures, visant simultanément à faciliter les coupes et à renforcer la plantation, a été perçue comme contradictoire par plusieurs acteurs environnementaux. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a d’ores et déjà rendu un avis défavorable sur ce projet, estimant que la simplification des démarches pourrait accroître le risque de pertes irréversibles pour la biodiversité et compromettre les efforts de reconquête écologique engagés ces dernières années. Pour de nombreux experts, les haies jouent un rôle central dans le maintien de la biodiversité, la régulation des sols, la lutte contre l’érosion et le stockage du carbone. Elles constituent également des corridors essentiels pour de nombreuses espèces animales et végétales, et leur densification est un levier clé pour la résilience des paysages agricoles face au changement climatique. Le projet prévoit notamment d’alléger les démarches administratives pour certaines coupes jugées « non sensibles », ce qui pourrait accélérer l’arrachage ou l’élagage de haies anciennes dans des zones où elles sont déjà fragmentées. Selon le ministère, ces mesures doivent permettre de concilier développement agricole et respect de l’environnement, en encourageant en parallèle la plantation de nouvelles haies, avec un suivi précis de leur densité et de leur qualité écologique. La consultation, ouverte jusqu’au 16 décembre 2025, invite citoyens, collectivités, associations environnementales et professionnels agricoles à s’exprimer sur ce texte, afin d’évaluer ses impacts potentiels et d’identifier des mesures de mitigation. Les résultats de cette consultation permettront au ministère d’ajuster le décret pour trouver un équilibre entre la simplification administrative et la préservation de ce patrimoine naturel, indispensable pour atteindre l’objectif de gain net de 50 000 km de haies d’ici 2030. (Photo OFB)


Bulletin national de situation hydrologique

En novembre 2025, la situation hydrologique de la France a présenté des contrastes marqués selon les régions, malgré une pluviométrie globale proche de la normale. L’état général des nappes souterraines reste satisfaisant, avec 43 % des points d’observation au-dessus des normales mensuelles. Cependant, la sécheresse persiste localement : dix départements sont en situation de crise et neuf autres sont en alerte ou alerte renforcée. Le mois a débuté sous un régime anticyclonique stable, hérité de fin septembre, entraînant un temps calme et sec jusqu’au 18 octobre. Une courte perturbation, du 3 au 5 octobre, liée à la tempête « Amy » ayant frappé les îles Britanniques, a temporairement modifié cette tendance. À partir du 19 octobre, la France a été traversée par une série de perturbations actives, accompagnées de rafales violentes, notamment le 23 avec la tempête « Benjamin », et le 20 dans le Val-d’Oise avec une tornade exceptionnelle. Les précipitations ont été très hétérogènes selon les territoires. Le nord-ouest et certaines régions méditerranéennes ont connu un déficit notable, atteignant 90 % par endroits, tandis que l’extrême nord, le centre-est et certaines zones du sud-ouest ont enregistré des cumuls excédentaires, parfois jusqu’à trois fois la normale. Ces disparités se reflètent dans les sols superficiels : l’humidité est proche de la normale sur une grande partie du territoire, plus élevée que la normale en Lorraine et Alsace, mais déficitaire sur le nord-ouest et la Corse, avec un assèchement marqué près des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon. Du côté des nappes souterraines, les premières recharges d’octobre sont observées après les pluies de fin août et septembre, mais elles restent limitées. Les nappes réactives montrent une légère amélioration, tandis que les nappes inertielles demeurent généralement en baisse. Les situations les plus préoccupantes concernent le Roussillon, l’Aude et le sud de la Corse, où les niveaux sont bas à très bas. Au niveau des cours d’eau, les débits montrent également de fortes disparités régionales, déficitaires dans l’ouest et le sud-est, excédentaires dans le quart nord-est. Au 14 novembre, dix-neuf départements ont été soumis à des restrictions des usages de l’eau, dont dix en niveau de crise. Ce constat souligne la variabilité saisonnière et régionale des ressources hydriques et l’importance de mesures de gestion adaptées pour préserver la disponibilité de l’eau et anticiper les épisodes de sécheresse.