Selon les derniers résultats de l’Inventaire forestier national qui viennent d’être publiés, la forêt française continue de s’étendre, mais son état de santé se détériore sous l’effet des changements climatiques et des crises sanitaires. Actuellement, la forêt couvre 17,6 millions d’hectares, soit près d’un tiers du territoire français, soit 900 000 hectares de plus en dix ans. Cette progression, due principalement à la déprise agricole et au reboisement, s’accompagne d’une forte hétérogénéité régionale : la Bretagne et le pourtour méditerranéen gagnent du terrain, tandis que d’autres zones stagnent. En quarante ans, le volume de bois sur pied a augmenté de près de 50 %, renforçant le rôle économique et écologique de cet écosystème. Mais cette expansion masque une dégradation préoccupante de la santé forestière. La mortalité des arbres a plus que doublé en dix ans, atteignant 16,7 millions de m³ par an entre 2015 et 2023 (+125 %). Sécheresses, insectes ravageurs (comme les scolytes) et maladies (chalarose du frêne, pathologies du châtaignier) sont les principales causes. La France compte désormais 159 millions de m³ de bois mort, soit 5 % du total. Dans le même temps, la croissance biologique ralentit : de 91,5 à 87,8 millions de m³/an, traduisant le stress croissant des peuplements. Les indicateurs de santé confirment cette tendance : 8 % des arbres (près de 193 millions) présentent un houppier altéré ou un dépérissement visible. Le phénomène touche particulièrement le Grand Est et les massifs montagneux, et concerne surtout le frêne, le châtaignier, le chêne pédonculé et l’épicéa...
alabillebaude
La chasse... demain !