C’est une belle histoire que celle du « Triple Hallali », contée par le Marquis de Brissac. Nous sommes en forêt de Rambouillet, en 1771, le 3 novembre, fête de Saint-Hubert. Louis XV, sexagénaire gaillard, découple, et après trois heures de chasse, son cerf va à l’eau. Les trompes royales sonnent, auxquelles, à l’étonnement de tous, d’autres font écho, car voici un deuxième dix-cors, puis un troisième qui rejoignent le premier dans l'onde, suivis par deux autres meutes et veneurs galopant sur les rives. On reconnait la tenue rouge à parements bleus du duc d’Orléans, venu de Dourdan, et la tenue ventre-de-biche, parements amarante, du Prince de Condé, venu de Chantilly. « Que mes Cousins se présentent à moi », dit le Roi.
Or, Condé et Orléans sont quelque peu en disgrâce auprès du Bien-Aimé. A la faveur du triple hallali, c’est la réconciliation dans l’apothéose des prises, sur un fond de futaie reflétant les ors de l’automne dans le miroir des eaux… De cette belle histoire, le peintre Develly en réalisera une gouache en 1842, pour décorer un vase de Sèvres offert par le duc d'Aumale au Bey de Tunis. Oui, une belle histoire que les écrivains et les conférenciers se repassent en l’enjolivant à chaque fois, mais une belle histoire de fond de boutique rambolitain, toujours narrée… mais fausse, car inventée de toutes pièces…
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