Chez Montbel Editions : Lamotte, peintre animalier

Plus qu’un livre, cet ouvrage est un musée à lui seul. Bécassier passionné, président du Club français du beagle, beagle-harrier et harrier pendant vingt-cinq ans, juge de field-trials de chiens d’arrêt et d’épreuves de chiens courants durant plus de quarante ans, collectionneur et grand amateur d’art animalier, le Docteur Jacques Bourdon a réuni, pour cet album, de très nombreuses reproductions d’œuvres de Lamotte en mains privées, et rassemblé souvenirs et témoignages de ceux qui, comme lui, ont rencontré Gabriel Chefson, dit Lamotte (1920-2005, chasseur de tradition familiale et peintre animalier d’exception pour reproduire avec un talent immense, les scènes de la nature dont il fut le témoin. Il réalisa des milliers de dessins et aquarelles, que vous retrouverez avec bonheur au fil des pages.

 

Auteur : Docteur Jacques Bourdon

Format : 235 x 300

Nombre de pages : 301

Editeur : Montbel

Prix : 50 €

Jean de La Varende (1887-1958)

Aristocrate ancré dans son terroir, c’est par la résurrection de la vie du passé qu’il anime ses récits, dans le décor des grandes forêts normandes… C’est au château de Bonneval que nait, le 24 mai 1887, Jean Balthazar Marie Mallard de La Varende Agis de Saint Denis, connu plus simplement sous la contraction de son nom : La Varende. Son père, officier de marine, décède l’année de sa naissance, ce qui n’empêchera pas le jeune Jean Balthazar, d’écrire, à 10 ans, son premier texte, disparu aujourd’hui : « La fille du garde de chasse ». Après des études secondaires à Rennes, il envisage la carrière d’officier de marine, mais sa santé, fragile, lui interdit l’Ecole Navale. Il ne sera donc pas officier comme son père, ni son grand-père, l’amiral Fleuriot de Langle, mais artiste et écrivain. A 18 ans, il devance l’appel, mais revient avec une fièvre de courbature et traîne péniblement sa carcasse de 1m85 pour 51 kg. Adieu la Royale…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Donatien Levesque (1842/1908)

« Jamais, je n’oublierai Paimpont » se plaisait-il à dire. Mais nous, pouvons-nous oublier les Levesque, grands veneurs et sportifs du 19e siècle ? Durant plus de 60 ans, cette famille a brillé dans la vènerie du chevreuil. Au 19e, ce laisser-courre était le parent pauvre, loin derrière la chasse du cerf, autrefois réservée aux rois de France, et loin derrière le courre du loup qui, via la louveterie, permettait de chasser en forêts domaniales. La vènerie de l’Ouest eut donc en main un carré d’as : Louis-Auguste Levesque, secondé par ses fils, Donatien excellente cravache, Rogatien sur qui reposait la délicate mission de mettre en condition le nouvel équipage, et le dernier fils, Jules. Donatien et Rogatien ont chassé avec les Poydras de La Lande, et Vimont, camarades de collège.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Emile de La Besge, veneur et créateur du Poitevin

Modestement, Emile de La Besge (1812/1905) débute ses mémoires ainsi : « Mon existence, bien longue pourtant, n’a été marquée par aucun incident remarquable et elle pourrait se résumer en un mot : long débucher, car je n’ai fait guère autre chose que chasser ». Né aux confins du Poitou et du Limousin en 1812, son père lui interdira une carrière qui s’annonçait brillante par son admission à Saint Cyr. La révolution de 1830 en fait donc un chômeur de luxe, qui doit trouver un dérivatif à la vie virile des camps et des campagnes militaires. Alors, sa vie se déroulera entre Poitiers, Montmorillon, Persac, son château. Sa parenté le met en contact avec des chasseurs possesseurs des derniers rejetons des races de chiens prestigieuses du Poitou : Céris, Montemboeuf, Larye. Aussi, dès 1835, il avoue un train de maison très confortable avec quatre chevaux de pur-sang dont Nérine et Pope, la ponette Grison pour porter les bagages, deux belles juments pour l’attelage, et, dans son chenil, une vingtaine de chiens adultes. En 1840, il devient amodiataire de nombreux massifs du Poitou, dont la fameuse forêt de Moulière. Quel changement par rapport à aujourd’hui…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Louis Pergaud

Encore un Prix Goncourt dans la gibecière d’un chasseur. Encore un combattant de la Grande Guerre, lui aussi parti la fleur au fusil… Malheureusement, ce n‘était pas dans le canon de son « Idéal 3R » de la Manufacture de Saint-Etienne, mais dans celui d’un Lebel aux munitions de guerre. Evoquons donc la vie de Louis Pergaud, qui est un drame en quatre actes. Ses racines franc-comtoises vont irriguer toute sa courte vie. Pergaud nait en 1882 dans un foyer d’instituteurs. Mais les hussards de la République laïque sont mis au ban par la population, fort pratiquante, du plateau comtois. Aussi, le jeune Louis suivra les mutations successives de son père, de Nans sous Sainte Anne, à Guyans-Vennes. Ce sera là ses premières imprégnations fortes avec le milieu des chasseurs locaux. Second acte, il lui faut surmonter le traumatisme des décès de ses parents, durant sa formation d’instituteur à l’Ecole Normale de Besançon. Le recrutement local le fait affecter également sur le plateau comtois et c’est le retour aux paysages de sa jeunesse. Ses premiers postes d’instituteur rural lui apportent une modeste satisfaction, mais pas la reconnaissance des parents d’élèves toujours hostiles à l’éducation laïque. Heureusement, à Landresse, après ses heures de classe, il y a la chasse sur les prés et friches communales. C’est une évasion avec ses compagnons de la gâchette, loin de ses soucis quotidiens et conjugaux. Il y fréquente le fameux papa Duboz, truculent rabelaisien et père de sa seconde épouse, Delphine. Troisième acte, la montée à Paris, en 1907, avec sa seconde épouse qui le soutient. C’est un couple heureux que montrent les lettres dédiées à « son petit Cricri gentil ». Enfin, notre auteur trouve sa voie. Il quitte l’enseignement, abandonne la poésie pour écrire ses textes de prose dans la veine animalière. En 1909, son premier roman est édité par le Mercure de France, grande référence de l’édition de l’époque. Et c’est la consécration immédiate avec le huitième prix Goncourt, doté de 5 000 F. Car, face au provincial Pergaud, que de grands auteurs en compétition : Apollinaire, Colette, Gaston Roupnel, Jean Giraudoux… Mais Pergaud reste toujours un peu gauche et critique dans les milieux bourgeois, comme l’indique ce passage de lettre : « Nous étions dans une sorte de château bourgeois, richement meublé, au luxe un peu béta de parvenu… ».

Par Louis-Gaspard Siclon

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Alphonse de Châteaubriant (1877-1951)

Se faire un prénom, quelle chose ardue lorsqu’on reste dans le domaine des lettres dominé par un homonyme, François-René de Chateaubriand… Effectivement, il n’y a nulle parenté entre le grand écrivain et homme politique François-René de Chateaubriand, et le sujet de cette chronique, Alphonse de Châteaubriant. C’est en 1693, que la famille Van Bredenbeck, d’origine flamande et déjà installée en France, acquiert le fief de Châteaubriant en Anjou. L’enracinement local se fait génération après génération, et, tout naturellement, est gommé le patronyme flamand. La famille est installée dans les environs de Nantes, et c’est là qu’il nait, le 22 mars 1877. Comme tous les fils de bonne famille, Alphonse fait ses humanités au lycée de Nantes. Il y sera le condisciple du musicien Paul Ladmirault, de l’illustrateur graveur Jean-Emile Laboureur, qui pourtant ne travaillera pas pour ses romans, de Clément Huntziger, futur général. Il y prépare le concours de Saint Cyr, mais ne poursuit pas dans cette voie et opte pour la carrière littéraire. Après la guerre de 1914, qu’il fait dans les services de Santé, sa notoriété d’écrivain s’établit. Peu de livres, mais déjà de grands succès de librairie, puisque « Monsieur des Lourdines » reçoit le prix Goncourt 1911, et « La Brière » est couronné du Grand Prix du Roman de l’Académie Française, en 1923. Le voilà donc catalogué candide défenseur et illustrateur d’un monde provincial de l’ouest, en train de faire sa mue…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Jean Lurkin (1896-1964)

« Ceci n’est pas un écrivain cynégétique » aurait pu écrire le facétieux Magritte, pour définir son compatriote… Intituler une œuvre « Chasses héroïques d’un rond de cuir en Bourgogne », titre tout en paradoxes, peut apparenter l’humour de son auteur à celui de son compatriote peintre. Mais ses autres titres sont des manifestes absolus de l’humour belge. Jean Lurkin est né en 1896, dans la province francophone de Belgique qu’est la Wallonie, où son père était le régisseur des 700 ha du domaine du comte de Tornaco. Il passe sa jeunesse dans ce petit village pittoresque, à cheval sur les provinces de Liège, Namur et Luxembourg. Jean Lurkin succèdera un temps à son père, dans ces fonctions. C’est la raison qui l’amène à parler avec sincérité et cœur du monde rural. Il revendique sa Wallonie, « car ce n’est pas aux souliers seulement que j’ai de la terre wallonne, j’en suis crotté jusqu’à la nuque… ». Il court les chemins creux avec son frère aîné, et pratique la chasse avec passion. Liège étant la capitale de l’armurerie, et l’abbaye de Saint Hubert le haut lieu du saint patron des chasseurs, l’environnement était plus que favorable à l’éclosion d’une passion.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Le Commandant Pierre Garnier (1811-1899)

Nous ne rappellerons pas, ici, le rôle que remplit ce brave républicain dans les luttes que la démocratie eut à soutenir… « Cet homme était quelqu’un ! » disaient ceux qui l’accompagnèrent à sa dernière demeure. Dans le dernier paragraphe de son testament, n’avait-il pas écrit ceci : « Libre-penseur depuis 60 ans, je ne veux qu’un enterrement purement civil, point d’honneurs militaires, point de discours sur ma tombe ou ailleurs. Je désire un convoi aussi modeste que possible pour me conduire de ma demeure au cimetière, auprès de mon père, de ma mère et sœurs ». C’était le 17 septembre 1899… Ainsi, l’article nécrologique fait appel à la jeunesse du polytechnicien, promotion 1831, licencié lors des troubles estudiantins de 1832, puis réintégré dans l’Ecole Polytechnique. Cela ne l’empêcha pas, à la sortie, d’intégrer le corps technique de l’artillerie, mais avec un classement moyen (49/60). A défaut de photo d’identité, voici son signalement reporté dans son dossier de l’X : taille 167 cm, yeux gris-bleu, front découvert, nez retroussé dans un visage ovale, châtain clair…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Guy de Maupassant

Quel est donc ce journaliste au cou de taureau normand, qui vous offre les pages du Figaro, du Gaulois ou du Gil Blas où sont publiées ses nouvelles ? Vous l’avez reconnu, bien sûr ! C’est Guy de Maupassant, notre conteur, amateur de la campagne vraie et des sports en plein air : yachting, canotage et surtout la chasse devant soi avec son épagneul Paff. Un vrai chasseur, qui ne laisserait à personne le soin de confectionner ses cartouches, dosées en fonction de ses tirs. Son cœur ne balance pas entre un rendez-vous avec une de ses maîtresses, la belle comtesse Potocka et l’ouverture : ce sera le respect absolu du rituel cynégétique, ce même rituel qui pousse la migration des guillemots vers les mêmes « enragés tireurs ». Né en 1850, Guy de Maupassant quitta prématurément ce monde en 1893. Son œuvre couvre donc la fin du Second Empire, la défaite et la défense des frontières pour laquelle il s’engagea, et la reconstruction de la France. Quelle matrice de violence et de cruauté, de vanités mesquines et d’honneur bafoué, pour alimenter ses écrits. A quel titre peut-on classer Maupassant dans les écrivains cynégétiques ? Avec l’école littéraire naturaliste, Maupassant cherchait à découvrir, sous la banalité du quotidien, un aspect inédit et nouveau. Plus que la trame très mince de ses contes, leur intérêt réside dans la peinture vraie du monde rustique qu’il décrivait. Dans les « Contes de la Bécasse », en 1883, il cisèle des récits secs, veinés, d’une verve âpre et caustique, que l’éditeur a le bon goût de publier entre l’ouverture de la chasse et la fin de l’année, de quoi faire oublier le manifeste de l’auteur contre l’érection de la Tour Eiffel.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Louis Viardot

Au 19e, tout provincial n’a qu’un seul ressort à son ambition : monter à Paris… Chaque étudiant en droit se sent l’appétit d’ogre de Rastignac. C’est ainsi que débute la vie professionnelle de Louis Viardot, né à Dijon en 1800. Après quelques années passées au Barreau de Paris, il suit jusqu‘à Séville, dans les services de l’Intendance, les troupes françaises parties en Espagne remettre un Bourbon sur le trône. Entre deux distributions de rations, c’est le choc de la culture ibérique, avec ses apports mauresques. A son retour, il sera simultanément journaliste politique. D’abord au « Siècle », tendance libérale de gauche, il passera ensuite à la « Revue Indépendante » avec George Sand, critique d’art dont la parole est d’or, puis traducteur de Cervantès et autres grands auteurs, et enfin mélomane et directeur de théâtre. Mais il a de moins en moins de succès en politique après deux échecs aux élections, l’un à Dijon en 1837 et l’autre en Seine et Marne, en 1848. La gestion du « Théâtre Italien » lui fera rencontrer la diva Pauline Garcia. D’abord réticente au mariage avec cet agnostique qui professe des opinions parfois radicales, et en dépit de 20 ans d’âge d’écart, elle l’épousera le 18 avril 1840. Il va alors se consacrer à la gestion de la carrière de sa femme, qui enflamme les opéras européens. Ce sont des déplacements où le chemin de fer à ses débuts se marie avec la diligence ou la troïka. Londres, Berlin, Saint-Pétersbourg acclament debout la diva, car à cette époque, il y a une bouillonnante Europe culturelle…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Auguste de Chabot (1825-1911), veneur et historien de la chasse

Après Jacques du Fouilloux, qui édita en 1561 sous Charles IX, l’ouvrage fondateur de la vènerie moderne, voici Auguste de Chabot, son digne héritier du 19 siècle. Le bocage vendéen a donc donné naissance à ces deux personnalités cynégétiques. Allié aux grandes familles par les Rochejaquelein qui furent de l’héroïque défense de la Vendée militaire, Auguste de Chabot s’installe en 1862 dans la propriété du parc Soubise. Ce terme deviendra le symbole de la grande chasse à cette époque. Par son exemple, par son érudition, Auguste de Chabot incarne l’aristocrate attaché à ses racines terriennes, gardien des grandes traditions de la vènerie. Pour preuve, voici une partie de son tableau de chasse entre 1859 et 1875 : plus de 1 000 chevreuils, 340 cerfs, des louvards et des sangliers en quantité. Un équipage efficace qui suscite l’admiration, car il a forcé, sur 50 chasses, 34 chevreuils et 12 cerfs. Rappelons qu’à l’époque, le maître d’équipage faisait chasser l’animal sur lequel le valet avait fait sa brisée, qu’il soit chevreuil ou cerf. Auguste de Chabot avait donc repris la tradition de l’équipage de son grand-père Charles, qui avait démonté en 1817…

Par Louis Gaspard Siclon

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Des frères Géruzez à Crafty

Avant votre départ en vacances, prenez un peu de détente avec cette chronique dédiée aux deux frères Géruzez… L’aîné, Paul (1831/1896) fut surtout l’écrivain du duo. Il vécut pour la chasse et par la chasse. Son inspiration cynégétique fut alimentée par sa vie de bouton dans l’équipage de Monsieur d’Osembray, qui découplait en forêt de Lyons. Ses activités de rédacteur des rubriques équestres, dans le Journal et le Sport, le maintenait en contact permanent avec ce milieu. Il fut aussi membre fondateur de la Société Centrale, pour l’amélioration des races de chiens. Son palmarès se limite à trois ouvrages : « Le cheval de chasse », « Le cheval de guerre » et « A pied, à cheval, en voiture » illustré par son frère Crafty. Le second est, par conséquent, Victor Eugène (1840/1906), plus connu sous son pseudonyme de Crafty. Lorsque l’on grandit, puis s’émancipe du foyer de son père, Nicolas Eugène Géruzez, très digne professeur de littérature française au Collège de France, il faut publier et se faire un nom qui ne gêne pas son géniteur. L’équation était simple, mais subtile : Géruzez donne phonétiquement « j’ai rusé », qu’il suffit de traduire en anglais, d’où « Crafty ». Voilà donc, pour M. Del Morral, fin connaisseur de la bibliographie cynégétique, à qui nous empruntons cette thèse séduisante, l’origine du pseudonyme de Crafty. Par-delà ce côté un peu potache, cela ne l’empêche pas d’épouser Louise Vavin, fille de l’homme politique qui donna son nom à une avenue et une station de métro. Enfance choyée, vie familiale dans la meilleure société parisienne qui devint ainsi son champ d’observation.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Pierre Moinot (1920-2007)

Voici un écrivain de grande plume et, de surcroît, notre contemporain à la vie, à la guerre, au service de l’État, et… à la chasse ! Pierre naît aux confins du Marais Poitevin, dans la petite commune de Fréssines, en 1920. C’est sa première école de la nature. Il apprend à se glisser vers la terre, et s’en souviendra, dans une très belle nouvelle « L’Apprentissage », un récit en miroir où l’enfant escorte son grand-père lors d’un affût. Il y voit la renarde apprendre, avec force taloches à ses renardeaux, l’attaque du lapin qu’elle rabat vers eux. Toute la question de la transmission est résolue dans ces pages. De cette immersion campagnarde, notre futur académicien tirera même un diplôme d’études supérieures sur le patois poitevin. A la guerre, Pierre Moinot s’engage dans la résistance à Grenoble, puis gagne le Maroc. Il s’enrôle dans les forces françaises, et en août 1944, débarque en Provence avec les armées du général de Lattre. Il est blessé par une mine dans les Vosges, mais poursuit la campagne victorieuse jusqu’à Sigmaringen. Démobilisé, il fait toute sa carrière à la Cour des Comptes, où il siège à compter de 1946, et quitte la rue Cambon en 1985, avec les fonctions de procureur général. Haut fonctionnaire en détachement de son corps, et véritable couteau suisse, il œuvre en second d’André Malraux, poste ô combien compliqué pour être efficace derrière ce ministre hors normes. Il est l’architecte de la réforme du cinéma français avec l’avance sur recettes, pour promouvoir la création des jeunes cinéastes…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Robert Smith Surtess

« Messieurs les Anglais, sautez les premiers ! ». Voilà le cri du chasseur français à son homologue britannique, lors d’un laisser courre sur renard. La plus populaire des chasses, Outre-manche, est l’occasion de passer au-dessus, ou à travers les obstacles, pour admirer au plus près la finesse du travail des chiens. Et c’est ce à quoi s’est attelé Robert Smith Surtess. Mais auparavant, sortons du brouillard historique dans lequel il est plongé depuis des décennies cet homme de plume. Gentilhomme campagnard, il appartient par sa naissance, en 1803, à une très bonne famille du comté de Durham, dont certains membres animèrent une société savante. Dans les années 1821, il fonde, avec son ami Rudolph Ackerman, le périodique « New Sporting Magazine ». Surtess y conte les aventures d’un bourgeois gentilhomme anglais, qui croit dur comme fer que l’habit rouge du veneur anoblit. En effet, la révolution industrielle, assise sur le chemin de fer et la maîtrise des mers, va bouleverser les stratifications de la société campagnarde. Ses nouvelles, au fil des chroniques, sont rassemblées en 1843, sous le titre « Hundley Cross ». C’est d’abord un échec commercial jusqu’à l’édition de 1853, où les illustrations de John Leech font, de son héros Jorrocks, le John Bull de la chasse anglaise. Le livre entre alors dans les succès de librairie, et devient un classique. Même Donatien Lévêque, fin connaisseur du sport anglais, peut le citer : « Je répondrai comme l’immortel Jorrocks : il y a deux manières de faire des choses… »…

Par Louis-Gaspard Siclon

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L’étendard de « Gyp »

Sous ce vocable bien comprimé, se cache la frimousse de Sibylle Gabrielle de Riquetti de Mirabeau… Gyp, voilà bien là un nom de plume qui saute comme un bouchon de champagne ! Devenue par son mariage comtesse de Martel de Janville, Sibylle Gabrielle est née dans la lande bretonne du Morbihan, au château de Koetsal. Elle passa sa jeunesse à Nancy, ville militaire par excellence, où elle s’y fait remarquer par son esprit garçon manqué, et son tempérament extravagant. Elle apprend à manier le fleuret et monte à cheval comme un homme, suivant ainsi la voie tracée par son grand–père, ancien colonel de la grande armée napoléonienne, qui est aussi son idole. Certes, du côté Mirabeau, il y avait déjà une certaine hérédité d’excentricité : l’homme politique sous la Révolution, son frère surnommé Mirabeau-Tonneau à cause de son embonpoint, puis elle-même car son frais minois intéressa Carpeaux, qui l’utilisa pour l’une des bacchantes, dans le groupe « la Danse » qui orne la façade de l’Opéra de Paris...

Par Louis-Gaspard Siclon

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