Mahendra Bir Bikram Shah Dev, roi du Népal de 1955 à 1972, n’était pas seulement un monarque autoritaire dans son pays. Il avait aussi la détestable habitude de se comporter à l’étranger comme un touriste de luxe… qui oublie de régler l’addition. Le roi Mahendra, grand modernisateur autoproclamé, est l’auteur d’un coup d’État en 1960, une manœuvre qui supprima les partis politiques au Népal, emprisonna les élus démocratiquement choisis, et suspendit la toute jeune Constitution népalaise. En bon despote éclairé, il instaura alors le système Panchayat, un régime sans opposition, qui concentra le pouvoir dans ses mains jusqu’à sa mort. Mais entre deux emprisonnements d’opposants et quelques barrages construits pour redorer son image, Mahendra trouvait tout de même le temps de chasser. Chez lui, au Népal, la chasse n’était pas une activité physique ou sportive. C’était plutôt une mise en scène fastueuse, où l’on faisait défiler les tigres devant le roi, juché sur un éléphant ou confortablement installé dans son fauteuil juché sur une estrade, fusil à la main. Autant dire que la vraie chasse de terrain allait lui réserver quelques surprises. En novembre 1967, Mahendra s’offre donc un voyage aux États-Unis, officiellement pour une rencontre avec le président Lyndon Johnson. En réalité, il venait surtout pour chasser l’ours et l’orignal...
Côté Loisirs, La Littérature...